Lion-sur-Mer (Calvados)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 7 juin 1944

Unités engagées :

Drapeau anglais N°41 Royal Marine Commando, 4th Special Service Brigade, 3rd Infantry Division

Drapeau anglais 1st Battalion South Lancashire Regiment, 8th Infantry Brigade, 3rd Infantry Division

Drapeau anglais 2nd Battalion Lincolnshire Regiment, 9th Infantry Brigade, 3rd Infantry Division

Drapeau anglais 13th/18th Royal Hussars, 27th Armored Brigade, 3rd Infantry Division

Drapeau nazi I/Panzergrenadier-Regiment 192, 21. Panzer-Division

Drapeau nazi III/Grenadier-Regiment 736, 716. Infanterie-Division

Historique :

La commune de Lion-sur-Mer dans le Calvados est occupée en 1944 par la 10e compagnie aux ordres de l’Hauptmann (capitaine) Heinrich Kuhtz, appartenant au Grenadier-Regiment 736 (716. Infanterie-Division). La plage est directement défendue par un point d’appui situé à l’ouest du village et codé Wn 21 qui comprend plusieurs abris et soutes à munitions, deux observatoires auxiliaires œuvrant au profit de la batterie de Colleville-sur-Orne (Wn 16) ainsi qu’un canon de 75 mm, deux canons antichars de 50 mm KWK L/60 et un mortier de 81,4 mm (Gr.W 34).

Compte tenu de la superficie de la localité, les Alliés n’envisagent pas de débarquer directement face à la commune de Lion-sur-Mer mais ils veulent prendre pied dans un premier temps environ 500 mètres plus à l’est à hauteur de La Brèche d’Hermanville (où la densité d’habitations est plus réduite) puis dans un deuxième temps s’emparer de la commune de Lion par un mouvement tournant. Ce sont les Anglais du N°41 Royal Marine Commando (4th Special Service Brigade) qui sont chargés d’effectuer cette manœuvre le Jour-J. Ils reçoivent plusieurs missions : s’emparer du point d’appui Wn 21 que les Alliés baptisent « position Trout », s’emparer du château du Haut-Lion supposé contenir un état-major allemand, effectuer la liaison avec le N°48 Royal Marine Commando à hauteur du lieu-dit Petit Enfer, près de Luc-sur-Mer, afin de relier les deux secteurs de plages Sword et Juno, et enfin s’emparer de la station radar de Douvres-la-Délivrande.

Avant l’arrivée des fantassins sur la plage de Sword, les bâtiments de guerre alliés sont chargés de bombarder le position Trout. Le N°41 Royal Marine Commando (RMC), commandé par le lieutenant-colonel T. M. Grey, débarque à 8 heures 45 à l’extrémité ouest du secteur de plage baptisé Queen White, lui-même situé à l’extrémité ouest de Sword Beach. Les commandos anglais sont soutenus par la compagnie A du 1st Battalion South Lancashire Regiment (8th Infantry Brigade) qui est commandée à ce moment par le lieutenant R. W. Pearce (le Major Harward ayant été tué quelques minutes auparavant), ainsi que par des chars spéciaux. A 09 heures 40, près d’une heure après le débarquement, le N°41 RMC enregistre déjà de lourdes pertes. Malgré tout, ils débutent leur progression vers Lion-sur-Mer. Des civils donnent de précieux renseignements aux Anglais, précisant notamment que les Allemands se sont repliés vers 7 heures du matin. Grey divise son unité en deux colonnes : l’une dirigée vers le point d’appui Wn 21 (Troop P et Troop Y), l’autre vers le château (Troop A et Troop B).

La Troop P éclaire la progression en direction du point d’appui « Trout », soutenue par la Troop Y et la compagnie A du 1st Lancs. Les premiers éléments de la Troop P sont fixés devant le Wn 21 quand trois chars spéciaux A.V.R.E. viennent appuyer les Anglais à 10 heures 50 : ces derniers sont engagés au profit de la préparation de l’assaut que doit mener la Troop Y mais en cinq minutes seulement les trois chars sont détruits par un canon de 50 mm. Les Allemands effectuent dans le même temps un tir de mortiers sur le N°41 RMC et le capitaine P. T. H. Dufton commandant la Troop Y est tué. En début d’après-midi, les survivants de la Troop X viennent renforcer la Troop Y.

A 16 heures, les commandos anglais sont fixés face au point d’appui « Trout » et au château, subissant régulièrement des tirs d’artillerie sur leur position. Les renforts de la 9e brigade d’infanterie débarqués à La Brèche permettent une réorganisation de la ligne de front et les soldats font le point avant la nuit : le N°41 RMC a perdu 140 soldats (tués, blessés, disparus ou prisonniers) en ce premier jour, soit un taux de perte proche des 50%. La marine alliée bombarde les positions retranchées allemandes à 18 heures.

Vers 19 heures, des éléments du 1er bataillon du Panzergrenadier-Regiment 192 et du 1er bataillon du Panzer-Regiment 22 (21. Panzer-Division) parviennent à effectuer une reconnaissance jusqu’aux abords ouest de Lion-sur-Mer et renseignent sur le dispositif allié jusqu’à 21 heures, profitant des difficultés rencontrées par les Anglo-Canadiens pour relier les deux plages Juno et Sword. Lorsque les avions et planeurs britanniques survolent le secteur peu avant 21 heures dans le cadre de l’opération Mallard, les Allemands décident de se replier vers Caen pour ne pas être coupés du reste de leurs unités.

Le 7 juin 1944, après une nuit relativement calme, le N°41 RMC est rattaché à la 9e brigade d’infanterie pour la suite des combats et compte tenu de ses pertes, il est placé en appui. A 15 heures 36, le 2nd Battalion Lincolnshire Regiment monte à l’assaut du château et s’en empare, perdant un soldat durant l’attaque et faisant deux prisonniers allemands : la plupart de leurs adversaires s’étaient repliés auparavant. A 18 heures 20, le N°41 RMC se met en marche en direction de Luc-sur-Mer et les commandos effectuent la jonction avec les troupes provenant de Juno.

   Photos de Lion-sur-Mer en 1944

Cartes de Lion-sur-Mer :

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster