Beaumont (Manche)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 7 juin 1944

Unités engagées :

Drapeau américain 501st Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 506th Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 327th Glider Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 746th Tank Battalion

Drapeau nazi III/Grenadier-Regiment 1058, 91. Infanterie Division

Historique :

Au printemps 1944, le hameau de Beaumont est occupé par des soldats du troisième bataillon du Grenadier-Regiment 1058 (91. Infanterie Division). Cette commune est située à l’ouest de la zone de largage codée « D » prévue pour les troupes aéroportées américaines des 501st Parachute Infantry Regiment et du 3e bataillon du 506th Parachute Infantry Regiment de la 101st Airborne Division.

Le 7 juin 1944, alors que les Américains sont encore profondément désorganisés suite aux laborieux parachutages et aux atterrissages de planeurs le Jour-J, le colonel Robert Sink commandant le 506th PIR reçoit l’ordre de s’emparer de Saint-Côme-du-Mont. A cet effet, ses 1er et 2e bataillons quittent la commune de Vierville en début de matinée en direction du hameau de Beaumont, compagnies A et B en tête. Environ 1 500 mètres séparent les deux localités mais les parachutistes du 506th PIR progressent pendant près d’une heure et demie avant d’atteindre les abords de Beaumont : des échanges de coups de feu ralentissent les colonnes mais n’empêchent pas la poursuite de l’avancée américaine.

Une centaine de mètres avant d’entrer dans Beaumont, la compagnie A, progressant sur le flanc gauche, est prise sous le feu d’une mitrailleuse installée dans une haie. Composé de plusieurs bâtiments dont un corps de ferme occupé par les Allemands, le hameau de Beaumont est ceinturé par d’imposantes haies qui sont autant de positions favorables aux actions défensives. Des obus de mortiers explosent sur la route, occasionnant des pertes au sein du 2e échelon composé essentiellement de soldats de la compagnie C et de l’état-major.

Trois chars de reconnaissance M5 Stuart parviennent dans le secteur de Beaumont vers 11 heures. Ils appartiennent au 746th Tank Battalion et sont engagés en tête de la colonne par le 1er bataillon du 506th PIR aux ordres du lieutenant-colonel William L. Turner. Les chefs de chars proposent de réaliser des tirs à priori sur les positions supposées des mitrailleuses adverses : Turner, ancien officier de cavalerie, accepte et grimpe à bord du premier char léger pour guider les tirs. Il se place sur la tourelle et fait avancer le blindé. Turner n’a le temps de parcourir qu’une dizaine de mètres avant d’être mortellement touché par une balle en pleine tête. Un autre Stuart est détruit par une roquette allemande : les chars rompent immédiatement le contact sur ordre du colonel Sink et se replient dans le secteur d’Angoville-au-Plain.

Le Major Foster prend le commandement du bataillon : un canon antichar de 57 mm est placé en tête du dispositif et appuie un nouvel assaut des parachutistes américains. La compagnie B sur le flanc droit et la compagnie A sur le flanc gauche sont chargées de fixer l’adversaire tandis que la compagnie C reçoit l’ordre de contourner le hameau par l’est : « Charly company » effectue ainsi un vaste mouvement tournant, traversant la route entre Beaumont et Angoville-au-Plain à 300 mètres à l’est de la compagnie A. La manœuvre se déroule sans encombre jusqu’à ce que les Américains découvrent un ennemi en supériorité numérique face à eux : les Allemands font crépiter les mitrailleuses et les parachutistes se replient jusqu’à la route avant de tenter un nouveau débordement. Mais la compagnie C reçoit l’ordre de se replier en deuxième échelon : la compagnie B a réussi à briser la ligne de défense et ce succès doit être exploité.

Contre toute attente, les Allemands renforcent leur ligne et parviennent à repousser l’assaut américain qui venait de recevoir l’appui de deux chars. Incapable de percer le dispositif adverse, la compagnie B est obligée de se replier. A 16 heures 30, le colonel Sink décide alors de renforcer le 1er bataillon en déployant à son profit la compagnie D commandée par le capitaine Jerre S. Grosse. A ce moment, la « Dog Company » est forte de près de 90 personnels ce qui en fait la compagnie la plus nombreuse de la 101st Airborne). Grosse positionne son unité au nord de Beaumont et permet, par des tirs particulièrement nourris, d’assurer l’appui du nouvel assaut mené par la compagnie B. Les Américains s’emparent du corps de ferme.

En attendant l’ordre de reprise de la progression, la défense du hameau est assurée par la compagnie C qui relève la compagnie B. Ce court moment d’arrêt est interrompu par une importante concentration de tirs de mortiers sur le carrefour de Beaumont, occasionnant de nouvelles pertes dans les rangs des parachutistes. Les blessés sont chargés à bord d’un char qui les transporte jusqu’à l’antenne médicale située à Angoville-au-Plain. La compagnie D fait mouvement jusqu’à la route et reprend la progression en tête de la colonne à compter de 21 heures. Après une situation confuse sur le carrefour au sud de Saint-Côme-du-Mont, le repli est ordonné et les paras du 506th PIR occupent à nouveau Beaumont à compter de 1 heure 30 du matin, le 8 juin.

Ce n’est que quelques heures plus tard que l’offensive reprend vers Saint-Côme-du-Mont.

Cartes de Beaumont :

Image : carte de la commune de Beaumont