Ozeville (Manche)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 13 juin 1944

Unités engagées :

Drapeau américain 22nd Infantry Regiment, 4th Infantry Division

Drapeau américain 39th Infantry Regiment, 4th Infantry Division

Drapeau américain 70th Tank Battalion

Drapeau américain 87th Chemical Mortar Battalion

Drapeau nazi Artillerie-Regiment 320, 320. Infanterie-Division

Drapeau nazi III/Grenadier-Regiment 922, 243. Infanterie-Division

Historique :

En 1942, le secteur est occupé par la 320. Infanterie-Division qui fait installer sur la commune d’Ozeville des emplacements pour deux obusiers FH 14/19 de 100 mm servis par la 3e batterie de l’Artillerie-Regiment 320. En janvier 1943, cette division quitte la Normandie et est envoyée sur le front de l’est ; la 709. Infanterie-Division, qui la remplace, ne récupère par ces installations qui sont abandonnées, trompant les services de renseignements Alliés : ces derniers bombardent le site désert en 1944.

Après la prise d’Azeville en milieu d’après-midi du 9 juin 1944, le général Raymond O. Barton, commandant la 4th Infantry Division, veut relancer la progression de ses régiments après les difficiles combats pour s’emparer des batteries allemandes d’Azeville et de Crisbecq. A cet effet, il met sur pied un groupement tactique interarmes composé du 22nd Infantry Regiment, du 746th Tank Battalion et du 899th Tank Destroyer Battalion, aux ordres du général Henry A. Barber. Cette Task Force se met en route à 16 heures 30 mais est stoppé le 10 juin au sud d’Ozeville par la défense d’éléments appartenant au Grenadier-Regiment 922 (243. Infanterie-Division).

Le 11 juin, les positions allemandes sont attaquées par un raid aérien : le général Barber ordonne au 3e bataillon du 22nd Infantry Regiment commandé par le lieutenant-colonel Arthur S. Teague mais c’est un échec et les soldats doivent se replier. Les positions américaines sont menacées au sud-est par des éléments du 3e bataillon du Grenadier-Regiment 922 qui tiennent le village de Fontenay-sur-Mer ainsi que la route départementale 14 : ces éléments empêchent le 22nd Infantry Regiment du colonel Hervey A. Tribolet d’accomplir des actions coordonnées régimentaires face à Ozeville, les bataillons ayant des missions différentes.

Le 12 juin, le 3e bataillon prend d’assaut les défenses allemandes de Fontenay-sur-Mer, obligeant les Allemands à se replier vers le nord et vers l’est : le général Barber peut désormais se focaliser sur la prise d’Ozeville. A cet effet, il demande un raid aérien à compter de 11 heures puis un tir d’artillerie sur les lignes de défense au sud du village de 11 heures 15 à 11 heures 30 qui doit ensuite se déplacer vers le nord jusqu’à midi. A 10 heures 05, Barber est informé que le raid aérien ne peut avoir lieu mais que le tir d’artillerie est toujours possible : celui-ci est déclenché en temps et en heure. Le 22nd Infantry Regiment est renforcé pour l’occasion par deux batteries de mortiers de 81 mm et une compagnie d’appui canon du 12th Infantry Regiment. Conformément aux ordres établis par Barber, le 2e bataillon du Major Earl W. Edwards s’installe en appui sur le flanc gauche (en mesure d’appliquer des tirs indirects et antichar) et le 1er bataillon du lieutenant-colonel Sewell M. Brumby s’installe en appui sur le flanc droit (appui direct) ; à midi, le 3e bataillon du lieutenant-colonel Teague attaque au centre, renforcé par le 87th Chemical Mortar Battalion, une section antichar et un peloton de chars Sherman de l’escadron C du 70th Tank Battalion. Les Allemands ont installé leurs défenses sur les anciennes positions de la batterie de l’Artillerie-Regiment 320, réutilisant les quelques bunkers encore en place.

Le 1er bataillon est violemment pris à partie sur son secteur aux abords nord de Fontenay-sur-Mer et le 3e bataillon se lance à l’assaut : les compagnies I et L couvrent les flancs de la compagnie K qui atteint les positions allemandes d’Ozeville avec deux sections de front. Les échanges de tirs sont nourris quand soudain, un drapeau blanc est décelé au-dessus des positions allemandes : le lieutenant Dewhurst, chef de section de la compagnie I, se dresse sur un bunker pour faire cesser le feu mais il est aussitôt fauché par une rafale de mitrailleuse adverse. Assistant à la scène, les soldats de la compagnie I se ruent avec rage sur les positions allemandes, baïonnettes au canon, et neutralisent une partie de la garnison.

La libération d’Ozeville est terminée dans la matinée du 13 juin.

 

Cartes d’Ozeville :

Image : carte de Ozeville