Mardi 18 juillet 1944

La bataille de Normandie jour après jour

Le général Montgomery lance le 18 juillet l’opération Goodwood, qui vise à libérer la zone est et sud-est de Caen à partir des positions capturées le Jour J par la 6e division aéroportée britannique entre l’Orne et le village de Troarn, mais également la partie au sud-ouest de la ville. Le 8e corps, commandé par le général O’Connor, lance trois divisions blindées dans l’attaque à l’est de Caen en direction du sud-sud-ouest, vers la ville de Falaise : la 7e, la 11e, et la division blindée des Guards. L’offensive débute par un terrible bombardement de trois heures : 2 500 bombardiers lâchent près de 6 000 tonnes de bombes, alors que l’artillerie (aussi bien navale que terrestre) tire près de 250 000 obus, ciblés dans une vaste région située entre la partie est de Caen et le village de Troarn, soit un corridor long d’environ quinze kilomètres et large de quatre kilomètres.

Les combats au sud-ouest de Caen dans les environs de Louvigny sont acharnés entre les Canadiens et les 12e et 21e division S.S. Panzer rattachées au Panzergruppe ouest commandé par Eberbach. Ce petit village, perdu la veille par les Alliés, est repris le 18 juillet lors d’une vaste attaque menée par le régiment royal du Canada appuyée par l’artillerie de campagne et navale.
Le 2e Northamptonshire Yeomanry, appuyé par les chars de la 29e Brigade appartenant à la 11e division blindée britannique, progresse à son tour en direction des villages de Cuverville, Giberville et de Démouville, sévèrement bombardés le matin du 18 juillet et défendus par la 16e Luftwaffe Feld Division qui se replie peu après les bombardements, abandonnant le village de Cuverville aux troupes alliées et se positionnant au sud-ouest de la localité de Saint-Pair.
Le 3e Royal Tank Regiment libère les villages de Touffréville et de Sannerville, situés au sud de la localité d’Hérouvilette-Escoville, elle-même libérée dans les premières heures de l’opération Goodwood.
La première ligne de défense allemande est enfoncée, et les Anglo-Canadiens progressent sur près de 6 kilomètres en direction de Cagny.

Le Major von Luck, commandant la 21e Panzer Division, est conscient de la faible résistance des chars britanniques face aux canons allemands de 88 et aux chars Tigre et Panther. Il regroupe alors cinq de ses pièces d’artillerie et un char Tigre sur la hauteur du village de Cagny, qui devient une place forte de la résistance allemande au sud-ouest de Caen : près de seize chars anglais sont détruits en quelques minutes et la progression est fortement ralentie. Les chars allemands s’opposent aux chars anglais et l’un des plus importants combats de blindés de toute la bataille de Normandie s’engage au nord de Cagny, et les forces allemandes ont l’avantage.

Mais les Britanniques n’abandonnent pas la partie pour autant, la division blindée de l’Irish Guard attaque Cagny de front alors que la 5e brigade de la division blindée des Guards fonce en direction des villages à l’est de Cagny, vers Emiéville et Guillerville. Mais une fois de plus, les chars Tigre allemands du bataillon blindé 503 montrent leur supériorité et repoussent l’attaque britannique. Les Irlandais de l’Irish Guard parviennent tout de même à percer les défenses allemandes du fait de leur supériorité numérique et du bombardement de l’artillerie britannique et ils libèrent le village de Cagny, après avoir réduit au silence les positions d’artillerie qui y étaient installées et défendues par les hommes de la 21e division S.S. Panzer.

En fin de journée, les Britanniques ont perdu 1 500 soldats 270 chars et, ils n’ont progressé que de 7 kilomètres. Toute la plaine au sud-est de Caen est enfin libérée.

Sur le front américain, les premiers soldats pénètrent pour la première fois dans les ruines de Saint-Lô. Il s’agit des hommes de la 29e division d’infanterie, réunis au sein d’une force appelée Task Force Cota (du nom du commandant de la 29e division), qui empruntent la route qui mène à Saint-Lô depuis Lison, depuis le carrefour de Couvains. La progression de l’infanterie et des véhicules américains est rendue difficile par l’action de l’artillerie allemande, positionnée au sud de Saint-Lô. Pendant toute leur avancée, les mortiers prennent pour cibles les groupes de soldats qui tentent de se frayer un chemin à travers les ruines de la ville, sévèrement touchée par les bombardements depuis une semaine.

Evolution des combats en Normandie le 18 juillet 1944 à minuit (cliquer sur la carte pour agrandir) :

Image : Carte de l'evolution des combats en Normandie le 18 juillet 1944 à minuit

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster