Opération Greenline

15-17 juillet 1944

A l’origine de l’opération Greenline

Les Américains préparent l’opération Cobra au sud du Cotentin afin de percer durablement la ligne de front et s’engager en Bretagne. Cette offensive se fait en coordination avec la 2ème armée comprenant les forces anglo-canadiennes situées à l’est de la Vire : le général Montgomery, commandant les forces terrestres en Normandie, souhaite mettre sur place une opération visant à fixer les armées allemandes (et en particulier leurs blindés lourds) dans la région de Caen. Les Américains pourraient ainsi s’engager plus facilement vers le sud sans se laisser retarder.

Pour Montgomery, il s’agit également de préparer l’opération Goodwood (qui débute le 18 juillet) en maintenant une pression suffisamment forte le long de la ligne de front pour ne pas laisser le temps aux Allemands de se réorganiser et de contre-attaquer.

L’opération doit débuter dans la soirée du 15 juillet avec l’engagement des 15ème et 53ème divisions d’infanterie britanniques (rattachées au 12ème corps) contre les 276. et 277. Infanterie-Divisionen.

Déroulement de l’opération Greenline

Le 15 juillet à 21 heures 30, l’opération Greenline débute par une importante préparation d’artillerie assurée par 450 canons de divers calibres dans le secteur de Gavrus, Evrecy et Esquay-Notre-Dame.

Les Allemands réagissent rapidement et effectuent un barrage d’artillerie massif qui sépare les colonnes britanniques en plusieurs éléments isolés. Ceci a pour effet de ralentir l’offensive et de réduire considérablement ses effets.

A l’aube du 16 juillet, l’opération s’essouffle et les pertes sont élevées des deux côtés. Les 276ème et 277ème divisions d’infanterie allemandes sont bousculées malgré une défense acharnée. Le général Montgomery décide de relancer l’offensive en déclenchant dans la soirée une nouvelle opération, baptisée Pomegranate.

Le 17 juillet, la 9. SS Panzer-Division Hohenstaufen et la 10. SS Panzer-Division Frundsberg sont toutes deux engagées dans la bataille et empêchent les forces britanniques de percer le front et de s’emparer d’Evrécy.

L’opération Greenline, prolongée par Pomegranate, s’arrête le 17 juillet à la veille du lancement de l’opération Goodwood.

Conclusions de l’opération Greenline

Les bénéfices de l’opération Greenline sont quasi-nuls dans le secteur de la 2ème armée. Peu de terrains ont été pris aux Allemands et les pertes alliées sont particulièrement élevées avec 3 500 soldats mis hors de combat en seulement trois jours, du 15 au 17 juillet 1944. Durant cette même période, 2 000 soldats allemands ont été blessés, tués ou portés disparus.

Si Greenline et Pomegranate ne font pas évoluer la situation stratégique de la 2ème armée britannique au sud-ouest de Caen, la conduite de ces combats offre un double avantage aux Alliés.

D’une part, ces deux offensives permettent aux Américains de préparer l’opération Cobra dans les meilleures conditions. En effet, les forces allemandes sont fixées dans la région du sud-ouest de Caen par la pression des forces terrestres et par la puissance destructrice des bombardements alliés. Les Allemands ne peuvent pas désengager le front pour renforcer le sud du Cotentin, sous peine de voir leur ligne de défense à l’ouest de Caen s’effondrer.

D’autre part, cette double offensive Greenline-Pomegranate correspond à une logique d’attrition : les Allemands perdent de nombreux hommes et matériels qui sont difficilement remplaçables avant le lancement de l’opération Goodwood.

Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster