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Erwin Johannes Eugen Rommel

Biographie

Erwin Rommel est né à Heidenheim le 15 novembre 1891.

C’est en tant que cadet en 1910 qu’il rentre au 6e bataillon du 124e régiment d’infanterie, à Weingarten, et il reçoit en 1912 son brevet de lieutenant.

Ce jeune officier connait très tôt la guerre car en 1914, au début de la Première Guerre mondiale, il n’a que 23 ans. Il s’avère être très vite un excellent soldat, qui tient tête aux forces militaires adverses et pousse ses hommes à marcher de longs kilomètres dans les Alpes afin de surprendre et battre des troupes françaises cantonnées.

Décoré de l’Ordre du Mérite, il devient après la guerre professeur à l’école de guerre de Potsdam, puis est nommé directeur de l’Ecole de Guerre de Wiener-Neustadt et en profite pour faire publier un manuel destiné aux soldats allemands : « Die Infanterie greift an » (« L’Infanterie attaque« ).

Hitler le nomme en 1938 chef d’Etat-major à son quartier général. Un an plus tard, le Führer, satisfait du travail de Rommel, le met à la tête de sa garde personnelle.

Entre mai et juin 1940, Rommel entame sa deuxième guerre mondiale, et ce en tant que commandant de la 7e division blindée lors de l’invasion de la France. A la tête des forces armées allemandes, cette division progresse très rapidement vers Lille et prend ensuite à revers la Ligne Maginot qu’elle capture en partie.

Après la Campagne de France, Erwin Rommel est nommé commandant des forces militaires allemandes Afrika Korps en Afrique du nord où il développe son esprit militaire et imagine un grand nombre de stratégies et de défenses qui seront réutilisées par certains officiers généraux allemands tout au long de la Seconde Guerre mondiale. Sur le terrain d’opération, dans les Etats-Majors Alliés et allemands, sa réputation est grande et le monde militaire le connaît désormais sous le nom du « Renard du désert ».

Après avoir défait les Alliés en Libye, il gagne encore deux batailles en Afrique du nord où il inflige de sérieuses défaites aux soldats américains tout juste arrivés sur le front et il atteint El-Alamein en juin 1942, une année qui voit Erwin Rommel passer au grade de Maréchal.

Et le Maréchal Rommel voit loin : il veut attaquer les troupes Soviétiques en passant par le Caucase, une fois l’Afrique du nord sous contrôle et sécurisée. Mais la suite des évènements l’empêche de mener à bien ces opérations, les Italiens nécessitant de l’aide et les ravitaillements des troupes allemandes, pris en chasse et détruits par l’aviation alliée, ne permettant pas de chasser les forces adverses hors d’Afrique.

Mais le général britannique Montgomery attaque en Afrique du nord et conquiert la ville d’El-Alamein. La seule chance pour Rommel est de regrouper les forces allemandes sur une ligne de front dénommée Mareth, mais l’opération est délicate car il manque d’hommes et de matériel. Pourtant, contre toute attente, il parvient à regrouper ses soldats qui défendent Mareth.

En 1944, après lui avoir retiré l’Afrika Korps, il reçoit le commandement du groupe d’armées B situé en Normandie, face à l’Angleterre. Sa tâche délicate consiste à défendre les plages d’une invasion alliée. Il met au point des techniques de défense identiques à celles utilisées en Afrique du nord, fait inonder d’innombrables terrains à l’arrière des côtes afin de prévenir tout parachutage ou tout atterrissage de planeurs et il rend très souvent visite aux hommes cantonnés à proximité des plages, afin de vérifier que les travaux avancent.

Rommel est conscient que les premières heures de l’assaut allié seront très importantes, et il l’écrit à sa femme, quelques semaines avant le débarquement de Normandie, le 6 juin 1944 : « Les 24 heures précédant l’invasion seront primordiales. Pour nous, comme pour les Alliés, ce sera le jour le plus long« .

Et le 6 juin 1944, jour de l’invasion, Rommel ne se trouve pas en Normandie, mais il fête en Allemagne l’anniversaire de sa femme. Dans la journée, il rentre à son poste de commandement à la Roche-Guyon et tente de repousser les forces débarquées à la mer, mais il sait qu’il est déjà trop tard.

Le 17 juillet 1944, alors qu’il revient d’une inspection du front allemand, des avions de chasse pilotés par des aviateurs alliés mitraillent son véhicule à la hauteur de Vimoutiers. Le conducteur de la voiture est mortellement blessé et Rommel échappe de justesse à la mort.

Le 20 juillet 1944 a lieu l’attentat contre Hitler. Rommel, qui avait encouragé toutes les tentatives visant à supprimer le Führer, se voit limogé de son poste et sa carrière militaire se termine à ce moment. Hitler, persuadé que Rommel a participé à l’attentat du 20 juillet, lui donne les deux possibilités suivantes :
– soit Rommel se suicide et l’on fait passer sa mort pour un décès à la suite de blessures.
– soit il se présente devant le Tribunal du Peuple devant lequel il sera jugé et exécuté en tant que traître.

Le 14 octobre 1944, il est conduit à l’hôpital d’Ulm en Allemagne, où il meurt après avoir avalé du poison. Quatre jours plus tard, le 18 octobre, l’Allemagne célèbre de grandioses funérailles en l’honneur d’un chef militaire très apprécié par le peuple germanique.

Erwin Rommel est l’un des seuls chefs militaires de l’Allemagne qui n’a pas été impliqué dans des affaires de crimes de guerre. C’est l’une des figures militaires légendaires de la Seconde Guerre mondiale.

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster