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Lewis H. Brereton

Biographie

Lewis Hyde Brereton nait le 21 juin 1890 à Pittsburgh en Pennsylvanie. Alors qu’il prépare son entrée à West Point, il décide de rejoindre son frère à l’académie navale d’Annapolis en 1907. Il rencontre une série de difficultées médicales liées à un état de santé fragile : jugé inapte à servir dans la Navy, Brereton s’engage dans l’armée de terre américaine. Le 17 août 1911, il est nommé en tant que sous-lieutenant dans l’artillerie côtière et sert successivement à Fort Monroe en Virginie pà Fort Washington dans le Maryland.

Dans les années qui suivent, il se découvre une passion pour l’aéronautique et prend des cours de pilotage auprès de l’aviation légère de l’armée de Terre américaine et se perfectionne rapidement dans le domaine. Après un court retour dans l’artillerie côtière de 1913 à 1916, qui lui permet de servir en tant que lieutenant dans les Philippines, il est nommé à la 2ème escadrille (2nd Aero Squadron) en 1917 avant de rejoindre la section aérienne de l’état-major à Washington.

Lorsque les Etats-Unis entrent dans la Première Guerre mondiale, Lewis Brereton est promu capitaine et continue l’entraînement des engagés de l’armée de l’air américaine. Il prend ensuite le commandement de la 12ème escadrille (12th Aero Squadron) le 1er mars 1918 qui est déployée en France. A partir du mois de mai de la même année, les pilotes réalisent une série d’opérations dans le secteur du Baccarat. En août, il est nommé à la tête d’une unité de reconnaissance aérienne qui oeuvre au profit des forces alliées dans le cadre de la préparation de l’offensive de Saint-Mihiel. Lewis Brereton participe lui-même aux offensive et est engagé dans un combat aérien au-dessus de Thiaucourt qui lui vaut d’être décoré de la Distinguished Service Cross. En octobre 1918, il est nommé en tant qu’adjoint du général Mitchell qui commande toutes les unités aériennes américaines.

Brereton est à l’origine de l’une des premières préparations d’opérations aéroportées en proposant un largage de soldats de la 1ère division d’infanterie dans la région de Metz, occupée par les forces allemandes. Cette initiative est toutefois refusée par le général John Pershing. Nommé chef d’état-major de la troisième armée le 19 novembre 1918, Lewis Brereton est en poste en Allemagne jusqu’en février 1919.

De retour aux Etats-Unis, il est responsable de l’entraînement des forces aériennes, toujours sous les ordres du général Mitchell, avant d’être nommé pendant plus de deux ans à l’Ambassade américaine à Paris en tant qu’attaché militaire.

En août 1922, Brereton prend la direction de la 10th School Group, un centre de formation pour pilotes expérimentés de l’armée de l’air américaine puis il est nommé à la tête du 3ème groupe d’assaut. S’en suit une période difficile sur un plan personnel pour Lewis Brereton qui doit affronter deux accidents en vol et la demande de divorce de sa femme. Malgré ses problèmes, il souhaite poursuivre dans la voie militaire et, de 1928 à 1931, il est nommé instructeur à l’école de Fort Sill en Oklahoma. Promu au grade de lieutenant-colonel en mars 1935, il sert dans la région du canal de Panama avant de rejoindre pour une durée de quatre ans l’école d’état-major de Leavenworth en qualité de commandant de la cellule de l’aviation légère de l’armée de Terre.

Alors que la guerre éclate en Europe, il est nommé brigadier-general le 1er octobre 1940 et prend le commandement de la 17th Bomb Wing avant d’être nommé, moins d’un an plus tard, à la tête de 3ème Air Force. Bien qu’étant officiellement neutre dans ce début de conflit mondial, Brereton prend sur lui de remilitariser son unité et de la préparer à une guerre majeure, notamment dans la région du Pacifique : il fait disperser les escadrilles présentes sur place et fait aussi construire des aérodromes en Australie. Au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor du 7 décembre 1941, Brereton doit faire face à l’invasion généralisée des forces du Japon et organise la résistance des forces aériennes alliées dans le Pacifique.

Le 5 mars 1942, il prend le commandement de la 10ème Air Force et met en place une série d’attaques aériennes, notamment au mois d’avril de cette même année contre les bâtiments de la marine japonaise dans le port de Port Blair. Puis il est muté au Caire en raison de la progression des Allemands en direction du canal de Suez. C’est ainsi que Lewis Brereton est nommé en juin à la tête des forces aériennes alliées au Proche-Orient. Il participe notamment à la bataille d’El Alamein tout en réalisant de multiples missions de bombardements contre les forces de l’Axe en Afrique du Nord et également dans le but de détruire les centres pétroliers et les raffineries de Roumanie, comme celle de Ploiesti.

En janvier 1943, Brereton est nommé commandant en chef de la 9ème Air Force dans le cadre de la préparation de l’opération Overlord en Normandie. Basé en Angleterre (à Sunninghill Park dans le Berkshire) et subordonné aux ordres de la forces aériennes expéditionnaires alliées (Allied Expeditionnary Air Force), il met sur pied une série de raids aériens contre des cibles allemandes localisées outre-Manche. D’octobre 1943 à avril 1944, les rangs de la 9ème Air Force passent de 2 162 militaires à 163 316 et l’unité comprend près de 5 000 appareils. Pendant la bataille de Normandie, 200 000 personnels travaillent au profit de la 9th Air Force.

Brereton reçoit la mission dans le cadre de l’opération Overlord de ralentir la progression des troupes allemandes et de neutraliser au maximum leurs capacités. Il participe notamment à l’opération Cobra en juillet 1944 avant de prendre le commandement de l’état-major des forces aéroportées interalliées qui devient, en août 1944, la 1ère armée aéroportée alliée.

En septembre 1944, Lewis Brereton participe à l’opération Market Garden en Hollande. Il déménage peu après son état-major de Sunninghill Park à Maisons-Laffitte en France et travaià l’élaboration de l’opération Varsity en mars 1945.

En mai 1945, de retour aux Etats-Unis pour la première fois depuis octobre 1941, il prend le commandement de la 3ème Air Force puis de la 1ère Air Force avant de rejoindre le cabinet du ministre de la guerre et de quitter l’armée en 1948 au grade de lieutenant general. Il a fait publier en 1946 ses mémoires par l’intermédiaire de William Morrow sous le titre : « The Brereton Diairies« 

Lewis Brereton décède le 20 juillet 1967 à l’âge de 77 ans des suites d’une crise cardiaque, survenue peu après une opération abdominale. Il est enterré au cimetière national d’Arlington.

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster