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Maxwell D. Taylor

Biographie

Maxwell Davenport Taylor est né à Keytesville dans le Missouri le 26 août 1904. Passionné très jeune par l’histoire militaire et en particulier par la guerre de Sécession, il se dirige naturellement vers la carrière des armes.

Ce brillant étudiant excelle en langues (il a étudié le grec, le latin, le français et l’espagnol) et décide de présenter plusieurs concours d’officiers : il échoue à l’académie navale d’Annapolis mais réussit l’examen de l’académie de West Point. Diplômé avec le grade sous-lieutenant en 1922, c’est en tant que plus jeune officier de sa promotion qu’il se tourne vers le génie militaire à sa sortie d’école. En 1926, il est nommé dans l’artillerie puis il s’oriente quelques années plus tard vers une carrière de diplomate.

Ne souhaitant pas quitter l’institution militaire, Maxwell Taylor est nommé professeur de français et d’espagnol à West Point avant de rejoindre Tokyo où il apprend le japonais. S’il n’est pas nommé à l’ambassade du Japon, il est muté en 1939 à Pékin en qualité d’attaché militaire.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Taylor est en poste à l’état-major de la 82ème division d’infanterie (commandée par le général Ridgway) qui est transformée en une unité aéroportée. Promu général en 1942, il participe avec la 82ème division en tant qu’adjoint aux combats en Sicile et en Italie jusqu’en juillet 1943.

Il est nommé par la suite à la tête de la 101ème division aéroportée qui est déjà en Angleterre en train de se préparer à l’opération Overlord lorsqu’il en prend le commandement. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, il est parachuté avec sa division au-dessus de la Normandie à proximité de la plage d’Utah. Ses parachutistes s’emparent des axes reliant la plage à l’intérieur des terres pour que les troupes débarquées ne soient pas bloquées sur le rivage. Malgré une importante dispersion des unités aéroportées et de nombreuses pertes, ils accomplissent leur mission avec un minimum de moyens.

Taylor et sa division défendent par la suite Carentan, véritable carrefour routier et ferrovière reliant le Cotentin au reste de la Normandie, défendu par les parachutistes allemands de la 6ème division. Le 24 juin, alors qu’il commande une prise d’armes dans la commune de Carentan libérée, il est pris sous le feu d’un tireur embusqué allemand qui le manque et abat une jeune française de quatre ans venue lui apporter un bouquet de fleurs.

La 101ème aéroportée est relevée le 29 juin 1944 par la 83ème division d’infanterie et retourne en Angleterre pour être recomplétée et pour préparer la suite de la guere. Le général Maxwell Taylor participe à l’opération Market Garden en Hollande, puis il est appelé à se rendre aux Etats-Unis pour assister à une réunion d’état-major (c’est Anthony McAuliffe qui le remplace par suppléance en attendant son retour). Les Allemands contre-attaquent à ce moment dans les Ardennes et encerclent les positions de la 101ème avant de battre en retraîte. Taylor est extrêmement affecté de ne pas avoir pu être aux côtés de ses parachutistes pendant ce moment critique.

L’arrivée au pouvoir de Kennedy le réconcilie avec les politiciens : à la demande du président américain, Taylor reprend du service le 1er octobre 1962 en tant qu’adjoint du chef d’état-major des armées et ce jusqu’en 1964. Il rédige un rapport concernant l’engagement des forces militaires américaines au Vietnam : selon lui, il est nécessaire d’y déployer des hommes et des moyens. Ce texte joue un rôle prépondérant auprès de l’administration Kennedy qui décide de s’engagement pleinement dans la région.

Après la Seconde Guerre mondiale, il est nommé superintendant (aussi appelé « sup » par les cadets) de West Point jusqu’en 1949 avant de prendre le commandement des troupes alliées à Berlin pendant trois années. Il retrouve les champs de bataille de 1953 à 1955 en Corée à la tête de la 8ème armée américaine.

Par la suite, Taylor continue de marcher dans les pas du général Ridgway : il est nommé chef d’état-major de l’armée américaine à partir de 1955 et ce pendant quatre ans. Il profite de cette période pour tenter une restructuration de l’armée afin de l’adapter aux nouvelles problématiques modernes comme l’ère nucléaire, mais ses propositions font naître une levée de boucliers au sein de l’administration américaine du Président Eisenhower, comme ce fut déjà le cas pour Ridgway. Taylor, qui ne souhaite pas que les forces armées conventionnelles soient délaissées au profit des forces nucléaires, se sent incompris et quitte l’armée en juillet 1959. En janvier 1960, il publie un ouvrage ouvertement opposé aux spécialistes de défense de l’administration Eisenhower, intitulé « The Uncertain Trumpet« .

Après une deuxième démission en 1964, il retourne à ses premiers amours en étant nommé Ambassadeur des Etats-Unis au Sud-Vietnam pendant un an. De 1965 à 1969, il devient le conseiller spécial et le directeur du renseignement étranger auprès du président.

Il décède le 19 avril 1987 à Washington des suites de la maladie de Charcot et est enterré au cimetière national d’Arlington.

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster