Batterie d’Azeville

Batteries allemandes du mur de l’Atlantique en Normandie

Unité : Heeresküstenartillerie-Regiment 1261

Nom de code : Stp 133

Pièces d’artillerie : 4x 105 mm

Issue : sous contrôle américain le 9 juin 1944

La batterie d’Azeville est située à dix kilomètres de la plage d’Utah dans le Cotentin. C’est l’une des premières installations défensives du Mur de l’Atlantique en France.

Construction et composition de la batterie d’Azeville

Sa construction débute en 1941 et elle représente l’une des toutes premières batteries à s’implanter sur le territoire français. Volontairement située à proximité immédiate du village d’Azeville, ses bâtiments sont peints avec la même coloration que les pierres des habitations du village afin d’induire en erreur les patrouilles aériennes alliées chargées du renseignement.

La batterie d’Azeville se compose de quatre casemates : deux de type Regelbau H650 et deux autres de type Regelbau H671, protégeant chacune un canon de 105 mm Schneider d’origine française et datant de la Première Guerre mondiale.

En plus de ces casemates, les Allemands construisent plusieurs abris pour la troupe, des soutes à munitions, une centrale de production électrique et plusieurs emplacements pour des postes de mitrailleuse, sans compter l’installation de barbelés et de champs de mines protégeant l’accès au site contre une éventuelle attaque terrestre. Un canon anti-aérien de 37 mm est en batterie sur l’une des casemates du site. Son poste d’observation, qui permet de diriger les tirs, est situé au sein de la batterie de Crisbecq, à une distance de deux kilomètres.

Les casemates, les soutes, les postes de défense ainsi que les abris sont reliés entre eux par 600 mètres de galeries souterraines bétonnées et près de 150 mètres de tranchées qui assurent la protection des personnels en cas d’alerte.

La garnison de la batterie d’Azeville, commandée par le capitaine Treiber secondé par le lieutenant Kattnig, est forte de 170 personnels.

La batterie d’Azeville face au débarquement

A l’instar des autres batteries allemandes le long des côtes normandes, celle d’Azeville est abondamment bombardée par l’aviation alliée dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Quelques heures plus tard, elle fait l’objet d’une attaque menée par les parachutistes américains de la 101e division aéroportée, largués par erreur dans le secteur de la batterie. Les défenses tiennent bon et les artilleurs sont placés en alerte lorsque l’aube du Jour J débute.

Les canons de 105 mm engagent les navires alliés situés devant Utah Beach ainsi que le débarquement américain sur cette plage pendant toute la matinée, gênant la progression à l’intérieur des terres. Dans les jours qui suivent le D-Day, l’action coordonnée de la batterie d’Azeville avec celle de Crisbecq retarde fortement les Américains de la 4e division d’infanterie. Pendant ce temps, la marine alliée bombarde sans relâche le site et parvient à effectuer un coup au but, détruisant l’une des pièces et la casemate.

Le 9 juin 1944, les Américains s’emparent de la batterie après une impressionnante préparation d’artillerie et grâce au courage de ses soldats qui prennent d’immenses risques pour faire taire les positions défensives allemandes, en particulier le soldat Ralph G. Riley qui, au moyen de son lance-flamme, neutralise à lui seul plusieurs emplacements d’appui allemands.

Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster