Karl Rudolf Gerd von Rundstedt

Biographie

Karl Rudolf Gerd von Rundstedt est né à Aschersleben près de Magdeburg (Allemagne) le 12 décembre 1875.

Son père est général et son frère major : Karl, qui est éduqué dans un univers strict, entre dans divers écoles militaires, puis s’engage dans l’armée prussienne en 1891.

Il prend part à la bataille de la Marne en 1914 au sein du personnel d’état-major et alterne plusieurs commandements sur le front de l’ouest et sur le front de l’est. A la fin de la Première Guerre mondiale, il est nommé chef d’état-major de la XVème armée allemande.

En août 1938, avec un groupe de généraux allemands, Gerd von Rundstedt s’oppose au plan d’Hitler visant à envahir la Tchécoslovaquie.

En juillet 1940, il est nommé Feldmarschal puis commandant en chef des armées de l’ouest dans le cadre de l’invasion de la France. Après son succès lors de ces opérations à l’ouest, il est envoyé sur le front est en 1941.

A la suite du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, von Rundstedt est appelé à la tête des armées de l’ouest. En compagnie du général Rommel, il tente de persuader le Führer qu’un repli stratégique derrière la Seine est nécessaire, et qu’il faut appeler en renfort les armées allemandes du sud de la France et les placer sur une ligne Seine-Suisse mais Hitler ne veut rien entendre : les soldats allemands doivent défendre leurs positions jusqu’à la mort.

Pourtant, les chefs d’état-major allemands le savent, Rommel et von Rundstedt en premier : la capture de Cherbourg par les Alliés le 21 juin 1944 marque un tournant de la bataille de Normandie qui annonce une défaite de plus grande envergure pour l’Allemagne nazie.

Les pertes allemandes sont bien trop élevées pour tenir le terrain : à la fin juin elles s’élèvent à plus de 50 000 prisonniers et 300 chars détruits sur les 7 Panzerdivisions engagées.

Au soir du premier juillet, le Maréchal Keitel et von Rundstedt discutent au téléphone au sujet de la rencontre avec Hitler à Berchtesgaden. Keitel lui demande : « Que Faire ?« , von Rundstedt lui répond : « Faites la paix, bande d’idiots ! Que pouvez-vous faire d’autre ? » Quelques temps plus tard, von Rundstedt est limogé par le Führer, informé auparavant par Keitel.

Gerd von Rundstedt est immédiatement remplacé par von Kluge, un général allemand disposant d’une grande réputation.

Le 20 juillet 1944, un attentat à la bombe, organisé par des généraux allemands, manque Hitler. Des témoignages indiquent que von Rundstedt est soupçonné d’avoir participé à l’organisation de cet attentat, notamment en raison du différent qui l’a opposé avec le Führer en Normandie. Mais ce dernier lui fait confiance, et lui demande de présider la cour d’honneur de l’armée allemande, qui est chargée de juger les militaires ayant participé à la préparation de l’attentat du 20 juillet. 55 officiers sont jugés, et la plupart d’entre eux sont forcés à se suicider (comme Rommel et von Kluge). Les autres sont simplement exécutés.

Au moment du lancement de l’opération Market Garden en Hollande, 1944, Hitler fait appel à von Rundstedt pour mener ses armées contre les troupes alliées, ce qu’il réussit. Le 1er janvier 1945, en pleine bataille des Ardennes, les Allemands lancent l’opération Nordwind, et von Rundstedt doit percer le front en direction d’Anvers. Mais les troupes américaines résistent avec vaillance, et l’offensive échoue.

Démis de ses fonctions en mars 1945, il est arrêté le 1er mai par les forces armées américaines de la 36ème division d’infanterie. Pendant son interrogatoire, il est atteint d’une crise cardiaque et il est aussitôt conduit en Angleterre afin d’être soigné. Libéré en mars 1948, il n’est pas accusé lors du procès de Nuremberg mais doit cependant rester à la disponibilité de la justice pendant quatre ans.

Il meurt à Hanovre en 1953.

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster