L’organisation Todt (OT)

Le mur de l’Atlantique en Normandie

Organisation Todt - OT

L’insigne de l’organisation Todt

A l’origine de l’organisation Todt

L’organisation Todt, fondée en tant que telle en 1938, est à l’origine du Mur de l’Atlantique. Il s’agit d’un organisme du génie civil œuvrant au service du Troisième Reich nazi dans l’ensemble des territoires occupés pendant la Seconde Guerre mondiale. Todt provient du nom de l’ingénieur et politicien allemand qui en était responsable, Fritz Todt, membre du parti nazi et décédé dans un accident d’avion en février 1942.

Image : Construction d'une fortification du Mur de l'Atlantique par l'organisation Todt

Construction d’une fortification du Mur de l’Atlantique par l’organisation Todt.
Photo : Bundesarchiv

Avant la Seconde Guerre mondiale de 1933 à 1938, Fritz Todt a mis au point en tant que Generalinspektor für das deutsche Straßenwesen (inspecteur général des routes allemandes) de très nombreux travaux d’infrastructure et d’équipement du territoire allemand, initiant les travaux des fameux réseaux d’autoroutes qui ont servi plus tard aux mouvements de troupes et de blindés. Le début de la Seconde Guerre mondiale marque la spécialisation exclusive de l’organisation Todt dans le domaine militaire. Avant 1940, 1 750 000 travailleurs allemands ont été désigné pour réaliser les travaux nécessaires au Reich. A partir de 1942, date à laquelle Albert Spehr prend la succession de Fritz Todt à la tête de l’organisation, ce sont majoritairement des prisonniers de guerre et des ouvriers civils recrutés sur place qui prennent le relais. C’est également à ce moment que l’OT est subordonné au ministère de l’armement et de la production de guerre (Reichsministerium für Rüstung und Kriegsproduktion) et ce jusqu’en 1945.

Image : Construction d'une fortification du Mur de l'Atlantique par l'organisation Todt

Construction d’une fortification du Mur de l’Atlantique par l’organisation Todt.
Photo : Bundesarchiv

Construction du Mur de l’Atlantique

A la suite de la tentative infructueuse d’envahir l’Angleterre en 1941 (opération Seelöwe), Hitler décide de fortifier les côtes du nord-ouest de l’Europe, de la Norvège au Pays Basque espagnol et en Méditerranée à partir de 1942 : des centaines de casemates et béton armé sont construites par l’OT, accompagnées de champs de mines, de milliers de kilomètres de barbelés, de nids de mitrailleuses et de lance-flammes, de défenses de plages, de fossés antichars… Des batteries côtières, armées de canons lourds, sont construites à des endroits clés des côtes, protégeant les ports ou les estuaires.

L’OT utilise un canevas de fortifications types qui sont adaptées au terrain utilisé. Les mêmes bâtiments sont conçus par les ouvriers avec de très rares différences selon les sites de construction. Si ce sont le plus souvent des réfractaires au service et des soldats prisonniers qui participent aux travaux, les Allemands font également appel à des volontaires locaux qui sont rémunérés.

Image : Participation d'ouvriers locaux dans les constructions de l'organisation Todt

Participation d’ouvriers locaux dans les constructions de l’organisation Todt.
Photo : Bundesarchiv

C’est ainsi qu’en France, des membres de la résistance se faisaient engager en tant qu’ouvriers : certains profitaient de cette situation pour établir des relevés précis des positions défensives allemandes et les envoyaient ensuite en Angleterre par pigeons voyageurs, tandis que d’autres plaçaient secrètement du sucre dans les bétonnières, un procédé qui rendait les constructions moins résistantes aux bombardements.

Une entreprise paramilitaire à tout faire

Bien que l’OT soit une entité civile, elle n’en demeure pas moins subordonnée aux militaires. C’est ainsi qu’elle adopte jusqu’à la fin de la guerre une structure hiérarchisée et paramilitaire : les ouvriers portent des uniformes galonnés et différents types de grades.

Image : Construction d'une fortification du Mur de l'Atlantique par l'organisation Todt

Construction d’une fortification du Mur de l’Atlantique par l’organisation Todt.
Photo : Bundesarchiv

L’OT ne se limite pas simplement à la construction du Mur de l’Atlantique : elle est également concernée par l’élaboration de plateformes de lancement pour les missiles V1 et V2, d’installations anti-aériennes, de raffineries et d’usines d’armement souterraines et la remise en état des villes allemandes détruites par les bombardements.

A la fin de la guerre, les conditions de travail des ouvriers se détériorent rapidement. La quantité de main d’oeuvre baisse, les besoins en soldats étant plus importants que ceux en travailleurs. Jusqu’en 1945, l’OT fait appel, en plus des prisonniers, à des prisonniers de camps de concentration pour les derniers travaux commandés par le Reich avant son effondrement.

Image : Vestiges du Wn 66 visités par un soldat américain après le débarquement

Vestiges du Wn 66 (Omaha Beach) visités par un soldat américain après le débarquement.
Photo : NARA

Retour au menu Mur de l’Atlantique en Normandie

 

Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster