Opération Biting – Raid de Bruneval

Opérations préliminaires au débarquement de Normandie

Lieu : Saint-Jouin-Bruneval

Date : Nuit du 27 au 28 février 1942

Unité alliée : 2 Para Battalion

Issue : victoire britannique

Les origines de l’opération Biting

Après l’évacuation de Dunkerque de mai à juin 1940, les services secrets anglais s’intéressent de très près au degré d’avancement des Allemands dans le domaine de la technologie du radar afin d’assurer, entre autres, la sauvegarde du territoire britannique. En effet, avec le soutien de moyens radars de pointe, tous les mouvements des Anglais seraient anticipés et cette aide pourrait s’avérer extrêmement payante s’ils venaient à mener un débarquement au sud de l’Angleterre. Les renforts aériens britanniques pourraient, par exemple, être contrés avant même d’arriver dans la zone d’opérations.

Image : Le "Manoir des Falaises", situé près de Bruneval, et son radar Würzburg

Le « Manoir des Falaises », situé près de Bruneval, et son radar Würzburg. Photo : IWM

Les renseignements obtenus par les avions de reconnaissance de la Royal Air Force (R.A.F.) ainsi que par la résistance (notamment le réseau de la Confrérie Notre-Dame dirigé par Gilbert Renault, connu pendant la guerre en tant que « colonel Rémy », mais également Charles Chauveau, garagiste originaire du Havre connu sous le pseudonyme « Charlemagne » et le capitaine aviateur Roger « Pol » Dumont) permettent de constater que les Allemands ont construit une importante station radar située sur les falaises en Seine-Maritime entre les localités de Bruneval et de La Poterie-Cap-d’Antifer, à quelques kilomètres à l’ouest d’Etretat. Orientée face aux côtes sud de l’Angleterre, cette station permet de mesurer la distance des appareils adverses, ainsi que leur altitude et leur orientation.

Image : Les deux modèles de radars présents à Bruneval : Würzburg (à gauche), Freya (à droite)

Les deux modèles de radars présents à Bruneval : Würzburg (à gauche), Freya (à droite). Photo : Bundersarchiv

Le système de radar allemand qui intéresse tant les Anglais porte le nom « Freya-Meldung-Freya » (dont le but est la détection). Des photographies aériennes supplémentaires laissent également apercevoir la présence d’un radar « Würzburg » qui est un calculateur de tir d’artillerie : la combinaison de ces deux technologies permet de localiser l’adversaire tout en dirigeant simultanément les tirs contre lui.

Image : Une autre photographie aérienne du "Manoir des Falaises" et du radar Würzburg

Une autre photographie aérienne du « Manoir des Falaises » et du radar Würzburg. Photo : IWM

Pour les Anglais et pour les Alliés en règle générale, la maîtrise de cette technologie par leur adversaire a pour conséquence de neutraliser tout effet de surprise en cas d’offensive, ce qui peut faire toute la différence dans la bataille. Il leur semble urgent de connaître les éventuelles contre-mesures pouvant supprimer l’efficacité des radars allemands afin de conserver ce précieux temps d’avance. Pour y parvenir, cette technologie (et en particulier celle du Würzburg) doit avant tout tomber dans leurs mains afin d’être étudiée par une équipe de scientifiques dirigée à cette époque par Reginald V. Jones, expert anglais dans le domaine du renseignement militaire et qui s’est spécialisé dans la technologie du radar.

Le vice-amiral anglais Louis Mountbatten, nommé chef des Opérations combinées en octobre 1941, imagine alors un raid particulièrement risqué visant à s’emparer de la technologie allemande du radar du Cap d’Antifer tout en faisant croire à sa destruction.

Du fait de la mise en place par les Allemands de fortifications le long des falaises et en particulier aux débouchés des valleuses, empêchant ainsi un assaut direct depuis la mer, le plan proposé par Lord Mountbatten le 8 février 1942 au quartier général de la 1ère division aéroportée britannique et de la 38 Wing R.A.F. prévoit le largage pendant la nuit de commandos parachutistes anglais au sud du Cap d’Antifer, à proximité du Manoir de la Falaise, appuyé par des appareils des forces aériennes françaises libres. Ces parachutistes doivent s’emparer des technologies allemandes puis s’exfiltrer par la mer aux moyens de vedettes rapides de la Royal Navy qui les attendent au pied de la valleuse de Bruneval.

Cette initiative est l’une des premières opérations interalliées et interarmées préparant, à son échelle, l’organisation de l’opération Overlord : le débarquement de Normandie.

La période arrêtée par Mountbatten pour mener ce raid est le mois de février 1942 : les conditions météorologiques sont légèrement plus favorables que durant les mois précédant et les troupes sont théoriquement prêtes à ce moment. Etant donné que la marée doit être montante et que la lune doit être pleine, cette combinaison est possible du 24 au 27 février 1942.

Les préparations de l’opération Biting

119 commandos anglais sont sélectionnés pour mener à bien ce raid particulièrement risqué. Aux ordres du Major John Dutton Frost, ils forment la compagnie C du 2e bataillon de parachutistes et sont divisés en cinq sections d’assaut fortes de quarante commandos et portant les noms d’amiraux anglais (« Nelson », « Jellicoe », « Hardy », « Drake » et « Rodney »). Le détachement maritime est composé de marins australiens sous les ordres du commandant F. N. Cook, tandis que les escadrilles appartiennent à la 51e escadrille de la R.A.F. (No. 51 Squadron R.A.F.) commandée par Percy Charles Pickard et Nigel Norman. Trente-deux militaires anglais appartenant au No. 12 Commando sont embarqués à bord des vedettes australiennes pour couvrir puis recueillir Frost et ses hommes lors de la phase d’exfiltration. Quatre des vedettes sont armées par les Forces Navales Françaises Libres.

Image : Le Major John D. Frost, commandant les commandos anglais pendant le raid de Bruneval

Le Major John D. Frost, commandant les commandos britanniques pendant le raid de Bruneval. Photo : IWM

Les photographies aériennes de la R.A.F. sont étudiées dans le détail et les installations allemandes reproduites à taille réelle en Angleterre afin de permettre un entraînement particulièrement réaliste pour les commandos. La résistance française permet d’obtenir des informations particulièrement importantes et essentielles pour la planification et la conduite de l’opération : positions, quantité et valeur combattante des occupants allemands, les points fortifiés et leurs éventuelles faiblesses, l’emplacement des technologies enviées par les Alliés.

Le dispositif allemand de Bruneval est composé de trois parties distinctes : d’une part la villa (le Manoir de la Falaise) distante de 91 mètres de la falaise et où se situe la station de recueil d’informations du radar, d’autre part un ensemble de bâtiments abritant les transmetteurs et la garnison de 100 soldats chargés de la défense du site, et enfin les radars situés entre la falaise et la villa. Les Allemands disposent également d’une section d’infanterie installée au nord de la localité de Bruneval et qui est chargée de la protection des abords de la station en armant les bunkers défendant les accès maritimes ainsi que des patrouilles permanentes.

Image : Le Major John D. Frost, commandant les commandos anglais pendant le raid de Bruneval

Instruction réalisée par un cadre du No. 51 Squadron R.A.F. avec les hommes du No. 12 commando. Photo : IWM

Les aviateurs, les parachutistes et les marins travaillent de concert et chacun fait connaître aux autres leurs conditions météorologiques optimales pour accomplir leur mission : un plafond haut et dégagé pour l’armée de l’air, un vent nul ou modéré pour les parachutistes, une mer calme ou légèrement formée pour la marine.

Les commandos s’entraînent dans un premier temps à Salisbury Plain dans le Wiltshire puis à Inveraray en Ecosse où ils réalisent plusieurs exercices de franchissement sur le Loch Fyne. Les parachutages d’entraînement se succèdent pendant plusieurs semaines, de jour comme de nuit, à toutes les altitudes, par beau temps comme sous une pluie abondante. Les mesures de coordination, particulièrement prépondérantes dans une action combinée de ce type, sont élaborées avec le plus grand soin et dans le détail.

Un exercice final est réalisé le 23 février 1942, quatre jours avant la date prévue pour le lancement du raid : c’est un échec dans la mesure où les navires devant réembarquer les commandos du Major Frost échouent sur des bancs de sable à plus d’une cinquantaine de mètres de la plage et leurs équipages ne parviennent pas à les rapprocher davantage.

Image : Vestiges contemporains de l'emplacement de la station radar Freya, au nord de la villa

Vestiges contemporains de l’emplacement de la station radar Freya, au nord de la villa. Photo : DR

En fonction des renseignements obtenus sur le dispositif allemand, le Major Frost donne différentes missions à ses cinq sections. « Nelson » est chargée de s’emparer de la valleuse de Bruneval afin de sécuriser les accès à la mer. Les sections « Jellicoe », « Hardy » et « Drake » doivent s’emparer des deux stations radar et la villa. Enfin, « Rodney » est l’élément réservé, en mesure d’intervenir depuis sa position située entre la villa et la zone de saut.

Déroulement de l’opération Biting

Les conditions météorologiques qui se sont dégradées du 23 au 26 février 1942 s’améliorent à compter du vendredi 27 : c’est cette date qui est arrêtée pour le lancement du raid.

Durant l’après-midi, les commandos anglais embarquent dans les douze appareils Armstrong Whitworth Whitley de l’escadrille 51 sur l’aérodrome de Thruxton. Pendant ce temps, la flottille australienne et britannique entame sa traversée de la Manche par une mer calme en direction des falaises du cap d’Antifer. Les avions anglais décollent à 20 heures 30 et prennent la même direction : la traversée se passe sans encombres, excepté lorsque les avions parviennent à proximité de la côte. Pris sous les tirs de la défense antiaérienne allemande, ils s’en sortent sans dégâts et atteignent la « drop zone » (DZ) qui est enneigée. Au préalable, la résistance française a coupé les lignes téléphoniques allemandes afin d’empêcher tout renforcement à court préavis.

Image : Parachutage de commandos anglais depuis un appareil Whitworth Whitley

Parachutage de commandos anglais depuis un appareil Whitworth Whitley. Photo : IWM

A 00 heures 20, le samedi 29 février 1942, les commandos sont largués au-dessus de la DZ à l’exception de la moitié de la section « Nelson », parachutée trop tôt, à trois kilomètres au sud de Bruneval.

Image : Peinture de Mariusz Kozik décrivant l'attaque de la villa par les commandos de Frost

Peinture de Mariusz Kozik décrivant l’attaque de la villa par les commandos de Frost. Image : M. Kozik

Sans perdre plus de temps et après avoir récupéré leurs équipements, les commandos atteignent le point de ralliement puis se dirigent vers leurs objectifs respectifs.

Les sections « Jellicoe », « Hardy », « Drake » encerclent la villa et, aux ordres du Major Frost, ouvrent le feu : un soldat allemand, qui riposte depuis l’une des fenêtres du manoir, est abattu par les commandos. Deux autres sont faits prisonniers et un rapide interrogatoire révèle que l’essentiel de la garnison est logé à l’intérieur des terres. Néanmoins, certains d’entre eux habitent dans l’ensemble de bâtiments à proximité de la station radar.

Image : Plan du raid de Bruneval
Plan du raid de Bruneval
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Image : Les vestiges contemporains de la villa appelée aussi "Manoir des Falaises"

Les vestiges contemporains de la villa appelée aussi « Manoir des Falaises ». Photo : DR

Ces derniers, alertés par les premiers coups de feu, se déplacent vers la villa et ripostent à leur tour : un des commandos anglais est tué lors des échanges de tirs. Pour le Major Frost, la situation se dégrade d’autant plus que ses hommes décèlent des véhicules adverses se dirigeant vers la villa depuis les bois au sud. Qui plus est, sa radio ne fonctionne pas : il n’est alors pas en mesure d’avoir la liaison avec les autres sections en couverture. Il n’abandonne pas pour autant sa mission : ses commandos sont accompagnés par le Flight Sergeant C. W. H. Cox de la R.A.F. chargé de photographier et démonter l’installation radar Würzburg pour la transporter en Grande-Bretagne, qui se met immédiatement à l’oeuvre sous un feu extrêmement nourri.

Une fois les équipements sensibles récupérés par Cox et installés sur des remorques spécialement prévues à cet effet, Frost peut donner l’ordre aux trois sections situées aux abords du manoir de se replier en direction de la valleuse de Bruneval pour réaliser l’exfiltration. La première partie de la mission est une réussite complète, la deuxième phase commence, sous la pression des tirs ennemis.

Image : L'itinéraire longeant la falaise jusqu'à la valleuse, emprunté par les commandos

L’itinéraire longeant la falaise jusqu’à la valleuse, emprunté par les commandos. Photo : Marc Laurenceau

En chemin vers la côte, les commandos sont fixés par le tir d’une mitrailleuse allemande qui n’a pas été détruite par la section « Nelson » chargée de s’emparer de la valleuse : elle blesse grièvement un adjudant-chef de la compagnie. Frost ordonne à la section « Rodney » et aux éléments de la section « Nelson » présents dans le secteur de réduire la position adverse tandis qu’il retourne à la villa avec les autres éléments. En effet, le manoir est à nouveau occupé par les défenseurs allemands et le Major anglais veut s’y installer jusqu’à ce que l’itinéraire débouchant vers la plage soit sécurisé.

Image : Tableau (librement inspiré par son auteur, inconnu) décrivant l'opération Biting

Tableau décrivant l’opération Biting (librement inspiré par son auteur, inconnu) . Image : IWM

Pendant ce temps, la flottille alliée mouille l’ancre au large des falaises. Un projecteur situé sur les hauteurs du cap d’Antifer balaie à plusieurs reprises le rivage à la recherche d’éventuels navires : il est détruit par le tir d’une des vedettes australiennes. Une patrouille maritime allemande croise dans le secteur et s’approche à près de 1,5 kilomètre seulement de la flottille sans la déceler. A plusieurs reprises, les Australiens sont persuadés d’avoir été repérés et manœuvrent discrètement pour ne pas se dévoiler. Ils attendent désormais le signal des commandos à terre.

Peu avant 2 heures du matin, la villa est à nouveau sous contrôle allié et la section « Nelson » s’est emparée des différentes positions allemandes interdisant l’accès à la valleuse de Bruneval. Frost donne l’ordre à ses unités de rompre le contact et de se diriger vers la plage, cette fois pour de bon. A 2 heures 15 du matin, les commandos sont en place face au rivage mais ils ne parviennent pas à trouver les commandos et les marins australiens chargés de les réembarquer. La section « Nelson » se place alors en couverture face au sud tandis que Frost tire une fusée éclairante blanche en direction du large à 2 heures 40 : quelques minutes plus tard, les embarcations d’évacuation atteignent la plage tandis que les Allemands s’approchent dangereusement de la falaise.

Image : Le débouché de la valleuse de Bruneval, lieu de récupération des commandos anglais

Le débouché de la valleuse de Bruneval, lieu de récupération des commandos anglais. Photo : DR

Contrairement à ce qui était effectué lors des exercices, les six chalands de débarquement se présentent simultanément sur la plage pour embarquer les commandos : lors des exercices, seules deux embarcations se présentaient à la fois. Mais cette méthode n’ayant pas été entièrement satisfaisante, cette décision de dernière minute est choisie. Les équipages appuient la manœuvre et balayent de leur feu les hauteurs des falaises où se pressent les soldats adverses. Mais ce changement par rapport au plan initialement prévu (deux embarcations à la fois) ainsi que la pression des tirs allemands occasionnent un certain désordre sur la plage et des chalands quittent le rivage à moitié vides tandis que d’autres sont surchargés d’hommes et d’équipements.

Image : Récupération et évacuation des commandos anglais par les embarcations

Récupération et évacuation des commandos anglais par les embarcations. Photo : IWM

Malgré ces conditions difficiles, les marins embarquent la totalité des commandos, leurs prisonniers et les précieuses informations technologiques sur les radars allemands. Ils se dirigent vers le large où ils sont escortés jusqu’en Grande-Bretagne par quatre destroyers ainsi que par des avions de chasse Supermarine Spitfire.

Image : Les hommes du No. 12 Commando à bord des MTB australiens

Les hommes du No. 12 Commando à bord des MTB australiens. Photo : IWM

Bilan et conséquences du raid

Deux commandos anglais sont tués lors de l’opération, trois sont blessés et six sont faits prisonniers. Les Allemands comptent de leur côté cinq tués, deux blessés, deux prisonniers et trois soldats portés disparus.

Image : Les hommes du No. 12 Commando : Frost est sur le pont, deuxième à partir de la gauche

Les hommes du No. 12 Commando : Frost est sur le pont, deuxième à partir de la gauche. Photo : IWM

Le 3 mars 1942, le Premier ministre anglais Winston Churchill auditionne le Major Frost ainsi que plusieurs officiers ayant participé à la préparation du raid de Bruneval. Dix-neuf médailles sont décernées dont la Military Cross pour Frost, la Distinguished Service Cross pour Cook ou encore la Military Medal pour Cox.

Image : Lord Mountbatten passe en revue les militaires ayant participé au raid de Bruneval

Lord Mountbatten passe en revue les militaires ayant participé au raid de Bruneval. Photo : IWM

Les informations technologiques fournies par les matériels récupérés par le Flight Sergeant Cox ainsi que par l’interrogatoire d’un technicien allemand permettent de rassurer les scientifiques britanniques : leurs adversaires ne sont pas aussi avancés technologiquement que les Alliés et les mécanismes de fonctionnement de leurs radars sont bien plus simples que ceux de leurs homologues anglais. Les Britanniques testent alors un système de contre-mesure déjà développé et nommé « Window » : ce sont de simples lamelles d’aluminium qui, larguées par avion, envoient d’importants échos qui masquent ou transforment les véritables informations. Ces données sont vérifiées le 24 juillet 1943 lors de l’opération Gomorrah (bombardement de la ville d’Hambourg en Allemagne) : en parallèle de l’attaque aérienne, les bombardiers larguent des milliers de Windows qui, du fait de l’augmentation massive du nombre d’échos, aveuglent les radars adverses.

Le raid de Bruneval apporte un renseignement supplémentaire aux Alliés : le réseau de barbelés marquant le dispositif de protection de la station radar est identique sur l’ensemble du mur de l’Atlantique, comme l’indiquent les photos aériennes de reconnaissance dont disposent les Britanniques : ainsi, la plupart des stations allemandes sont rapidement identifiées et peuvent être détruites lors d’une future attaque aérienne dans le cadre de la préparation de l’opération Overlord.

Afin d’éviter une attaque de représailles allemande, les Anglais déménagent leur centre de traitement des informations radar situé à Swanage plus à l’intérieur des terres, à Malvern.

Cette opération, qui est une grande réussite, intervient après plusieurs mois d’attente sans victoire majeure après les défaites de 1940-1941. Ce succès renforce le moral des Alliés et met en avant l’emploi des unités parachutistes : les Anglais installent un centre de formation des troupes aéroportées à Derbyshire en avril 1942 et décident de convertir un certain nombre de bataillons d’infanterie en bataillons d’infanterie parachutiste, créant ainsi les premiers régiments parachutistes britanniques.

Les travaux effectués par les équipes de Lord Mountbatten pour coordonner les différentes unités dans le cadre des opérations combinées apportent de nombreux enseignements aux Alliés. Ces informations sont particulièrement utiles dans la mesure où de nouvelles opérations sont envisagées, à échelle identique ou plus importante. Elles montrent l’importance du dialogue interarmes, de la nécessaire connaissance des spécificités de chacun et le rôle primordial du renseignement, à la fois fourni par la résistance française et les reconnaissances aériennes.

Toutefois, ces enseignements se limitent encore à des opérations de petite envergure, avec des objectifs simples et des effectifs réduits. Il faut attendre encore deux ans et demi et plusieurs autres raids (comme celui de Dieppe en août 1942) pour que l’une des opérations combinées les plus importantes (en termes d’objectifs à atteindre et de moyens déployés) de l’Histoire puisse être réalisable : l’opération Overlord.

Aujourd’hui, deux monuments commémorent l’audacieux raid allié, sur les hauteurs de la valleuse de Bruneval : une dalle de granit est inaugurée par le général de Gaulle le 30 mars 1947 en présence de nombreux vétérans ainsi que 20 000 déportés, et un monument plus imposant, souhaité par André Malraux et conçu par G. Chavigny, est installé en 1975. En 2012, à l’occasion du 70ème anniversaire du raid de Bruneval, une exposition permanente sous forme de fresque historique décrivant les faits est installée.

 

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