Omaha Beach

Les poèmes inspirés par le débarquement de Normandie

Vous étiez là, toutes deux,
Humbles silhouettes, penchées vers eux,
En pleurs, l’une soutenant I’autre avec compassion,
Deux âges, deux générations,
Perdues dans ce silence, parmi ces trop nombreuses croix en marbre de Carrare,

ll me vint ces visions, plus tard,
De ces jeunes hommes, transis, les vôtres,
D’un autre jour, d’un autre mois de juin, triste, sale
Pataugeant dans I’eau grise, coléreuse, selê,
S’agrippant à cette maudite plage, mètre après mètre,
Grève avide de votre sang, fantassins qui s’empêtrent,
Vous regardez là-haut, vers la dune, d’où partent d’innombrables éclairs,
Combien d’obstacles à franchir, pour fuir le giron de cette cruelle mer ?
Là haut, toujours, le vacarme s’amplifie, martèlement de la mitraille, dantesques lueurs
Râles, cris de douleurs,
Et par dessus tout, dans cet espace que s’est réservé I’enfer, la peur
A cette heure,
Vous tombiez, I’un après l’autre, avec, comme des souillures d’ignobles fleurs sanguines
Sur vos pauvres poitrines oppressées
Loin des States, sans comprendre, si loin de vos êtres tendres, si aimés
 » Maman ! Mon amour ! Ma chérie I Mon bébé ! « 

Deux femmes se recueillent, en un fragment d’éternité,
Hommage à un jeune Gl, un enfant ; qui êtes-vous ? qui était-il ?
Voue étiez deux frêles silhouettes ce jour – là,
Un matin de juin, venues à Omaha.

Yannick Morel

 

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