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George S. Patton

Biographie

George Smith Patton est né le 11 novembre 1885 à San Gabriel en Californie dans une famille aisée.

Fin connaisseur de l’histoire de France (il parle français), il s’intéresse également à l’histoire de la Grande-Bretagne. Adepte des œuvres classiques grecques et latines qu’il étudie dans le texte pendant sa jeunesse, c’est également un brillant historien militaire diplômé de l’académie militaire de V.M.I (Virginia Military Institute) puis de celle de West Point en 1909. Il y choisi la cavalerie : non par besoin financier ou par tradition familiale, mais véritablement par passion de la chose militaire. Excellent athlète, il participe notamment aux jeux olympiques de Stockholm en 1912.

Alors que la Première Guerre mondiale éclate en Europe, le sous-lieutenant Patton combat les troupes de Poncho Villa en 1916 au Mexique où il se fait déjà remarquer par son audace et son courage : il fait même la une du New York Times et devient un héros national.

Servant sous les ordres du général Pershing, le capitaine Patton prend le commandement du tout nouveau corps blindé américain et augmente rapidement en grade. Il est détaché comme observateur des troupes alliées avant le déploiement des unités américaines en France, puis il participe en septembre 1918 à la contre-offensive de Saint-Mihiel. Promu au grade de colonel, il est blessé lors de l’offensive Meuse-Argonne.

Après la guerre, il se consacre à la suite de ses études militaires et passe avec succès les concours de l’école d’état-major puis de l’école de guerre. Cette période est une occasion pour Patton de publier des ouvrages de tactique sur l’emploi des chars sur le champ de bataille, mais également des ouvrages sur le jeu de bridge qu’il affectionne tout particulièrement et qui sont toujours utilisés de nos jours.

En juillet 1940, alors que la campagne de France vient de débuter, Patton prend le commandement d’une brigade blindée à Fort Benning : les difficultés en matière d’équipement se font sentir et il n’hésite pas à payer de sa poche les pièces qui manquent pour ses véhicules blindés. Cet engagement au profit de son unité se fait remarquer : surnommé « the old blood and guts » (le vieux sang et trippes), il prend le commandement de la 2ème division blindée américaine en 1941 et est promu général de division.

Après l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 et l’entrée en guerre des Etats-Unis, Il est déployé en Tunisie dans l’opération Torch. Après la sévère défaite américaine à Kasserine, infligée par le maréchal Rommel, Patton contre-attaque à El Guettar et obtient quelques semaines plus tard la reddition des Allemands. C’est une première victoire pour Patton qui se fait connaître et craindre par les soldats de l’Axe.

Critiqué par les Britanniques qui lui reprochent son manque de rigueur, le général Patton entre en concurrence avec le général Montgomery pendant la campagne de Sicile : il veut être le premier à entrer dans Palerme et y parvient, mais ses soldats sont poussés à bout : certains sont touchés psychologiquement. Patton, qui ne croit pas à ces blessures invisibles, en giffle un dans un hôpital de campagne en août 1943. Cet épisode est largement commenté aux Etats-Unis et l’opinion publique américaine est choquée : en raison de cet incident, George S. Patton est mis à l’écart des états-majors pendant près d’un an avant de prendre le commandement d’une unité fictive (1er groupe d’armées) basée en Grande-Bretagne, face au Pas-de-Calais.

Patton est considéré par les Allemands comme l’un des meilleurs généraux alliés : selon eux, s’il est en poste face au Pas-de-Calais, c’est que le débarquement allié aura lieu dans ce secteur. Cette opération de déception porte le nom de Fortitude et vise à tromper volontairement les forces allemandes en vue du débarquement en Normandie. George Patton n’intervient à proprement parler dans la bataille de Normandie qu’à compter de la fin juillet 1944 à la tête de la 3ème armée. Il dirige l’opération Cobra qui perce le front au sud du Cotentin en direction de la Bretagne. Les Américains effectuent un mouvement de contournement en direction de Paris et encerclent des milliers d’Allemands dans la Poche de Falaise : ils progressent à un rythme très important, 1 000 kilomètres sont effectués en à peine deux semaines. Le bocage normand est un territoire qu’il connaît bien, il l’a visité pendant l’entre-deux-guerres et a même rédigé un traité de tactique adapté à ce type de combat. Patton applique une stratégie identique à celle de la Blitzkrieg allemande et seuls les problèmes de ravitaillement en carburant le ralentissent véritablement.

Le général Patton parvient aux portes de la Lorraine le 1er septembre 1944. Une difficile bataille s’y engage, notamment pour la conquête de la ville de Metz, fortifiée par les Allemands, et qui n’est prise qu’en décembre 1944.

Après la contre-offensive allemande dans les Ardennes et en Alsace, sa 3ème armée se porte au secours des parachutistes de la 101ème division aéroportée encerclés par les Allemands. Cette dernière attaque allemande de grande envergure éprouve fortement les forces alliées en Belgique et donne du grain à moudre au général Patton qui veut poursuivre son ennemi jusqu’en Tchécoslovaquie.

Après le 8 mai 1945 et la reddition de l’Allemagne, ce cavalier perd son ennemi et ainsi son occupation favorite : faire la guerre. Mais il se trouve rapidement un nouvel adversaire : les Soviétiques. Ses déclarations antisoviétiques (« Nous nous sommes trompés d’adversaires ! » dit-il après la fin de la guerre) lui font perdre le commandement de sa « 3rd Army » ainsi que son poste de gouverneur militaire de Bavière.

Il meurt le 21 décembre 1945 à Heidelberg en Allemagne lors d’un accident de voiture… Dans des conditions douteuses selon certains historiens américains qui n’hésitent pas à présenter la thèse de l’assassinat. Il est enterré au Luxembourg au cimetière américain de Hamm.

George Patton est un personnage haut en couleurs et difficile à cerner, qui demeure un personnage compliqué de l’histoire militaire américaine, un poète et un passionné qui ne pouvait pas vivre sans guerre. Il croyait en outre à la réincarnation et était persuadé d’avoir été un général de Napoléon au cours d’une de ses vies antérieures. Il a été immortalisé par le film éponyme réalisé par Franklin J. Schaffner et sorti dans les salles en 1970.

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster