Brevands et les alentours de carentan

Du 7 juin au 8 juillet 1944, les Alliés veulent assurer l'existence de leur tête de pont en Normandie. Discutez dans cette rubrique de la stratégie employée et des événements de cette période.
adx17
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Brevands et les alentours de carentan

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Bonjour a toutes et a tous =)

alors voila je cherche des renseignement sur la bataille de Normandie par rapport au village de Brevands, à quelque km de Carentan
Est-ce que quelqu'un possède des photos de cartes des lignes de fronts autours des ponts de la Douve et autours de Carentan ??
Quelqu'un peut-il me dire ce qu'il s'est passé a l'écluse de la Barquette ??
et enfin ya t'il des photos d'époque qui ont été faite dans ce quoi là ??

merci d'avance pour vos réponses =)

Etienne
Marc Laurenceau
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Re: Brevands et les alentours de carentan

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Etienne, je viens tout juste de réaliser un article sur les combats de l'écluse de la Barquette et voici le résultat :

Historique :

La Barquette est un lieu-dit appartenant à la commune de Saint-Côme-du-Mont. Il se compose de trois bâtiments et d'une écluse sur la Douve qui représente un point clé du secteur étant donné que toute la région est inondée par les Allemands dès 1943. Lors de la planification de l'opération Overlord, les Alliés font des différents points de franchissement sur la Douve des objectifs prioritaires le Jour-J : l'écluse de La Barquette en fait partie.

Le secteur est défendu par les soldats allemands du 3ème bataillon du Grenadier-Regiment 1058 (91. Infanterie Division). C'est le 1er bataillon du 501st Parachute Infantry Regiment (101st Airborne Division) aux ordres du lieutenant-colonel Robert C. Caroll qui reçoit les missions de s'emparer et de tenir l'écluse aux premières heures du 6 juin 1944. La Barquette doit être sous contrôle pour empêcher les Allemands aussi bien de contre-attaquer à partir de ce point de franchissement que d'ouvrir l'écluse. En effet, si les écluses sont ouvertes à marée haute, ceci a pour effet d'inonder largement les terres entre Saint-Côme-du-Mont et Carentan, limitant ainsi les possibilités de déplacement.

Afin d'accéder rapidement à La Barquette, le 1er bataillon du 501st PIR est prévu d'être parachuté à environ un kilomètre au nord de l'écluse de La Barquette, sur la zone de saut codée "D". Le largage débute le 6 juin 1944 à 1 heure 26 et les deux-tiers des soldats aéroportés atterrissent sur ou à proximité de la "drop zone" qui est déjà partiellement inondée. Les cadres du 1/501st PIR sont dûrement touchés lors du saut : le lieutenant-colonel Caroll est tué, son adjoint le Major Phillip Gage est blessé et fait prisonnier, et les commandants d'unité sont introuvables. Cependant, le chef de corps du 501st PIR, le colonel Howard R. Johnson, atterri par erreur à proximité de La Barquette et prend l'initiative de s'en emparer lui-même. Dans les heures qui suivent le saut, "Jumpy" Johnson rassemble autant de parachutistes que possible, provenant de diifférentes compagnies (ainsi que du 506th PIR). A l'aube, 150 parachutistes sont sous ses ordres et le chef de corps décide de débuter la progression en direction de l'écluse de La Barquette. Il ordonne à 50 de ses hommes commandés par le lieutenant Farrel, observateur avancé de l'artillerie de marine, de s'emparer du secteur tandis que les 100 autres restent en réserve d'intervention. Les éléments d'assaut franchissent l'écluse et s'installent sur l'autre rive de la Douve, s'emparant sans difficulté de La Barquette et creusant rapidement des abris dans l'éventualité d'une contre-attaque adverse. La maison du gardien de l'écluse, abandonnée, est investie par les parachutistes.

Pendant toute la journée du 6 juin, les parachutistes américains tenant l'écluse sont soumis à d'importants tirs d'artillerie et de mortiers provenant aussi bien de la région est de Carentan que de Saint-Côme-du-Mont. Le lieutenant Farrel demande et obtient un appui feu des canons de 203 mm du croiseur lourd USS Quincy : cette intervention limite considérablement la densité des tirs allemands sur l'écluse de La Barquette. Le colonel Johnson en profite pour tenter d'élargir le périmètre qu'il tient à hauteur de l'écluse et ordonne à ses éléments le plus au sud d'effectuer un bon de 200 mètres. A 20 heures, la position de La Barquette est tenue par 280 parachutistes qui sont installés en défensive durant la nuit.

A l'aube du 7 juin 1944, les Allemands poursuivent les tirs dans le secteur de l'écluse. Les parachutistes du Fallschirmjäger Regiment 6 provenant de Carentan harcèlent les Américains qui commencent à manquer de munitions. A 6 heures 30, un avion transportant du ravitaillement survole La Barquette et effectue un largage au profit du colonel Johnson, mais les containers sont parachutés dans les marais battus par les feux et ne peuvent être récupérés. L'après-midi, vers 15 heures, les parachutistes américains décèlent des soldats approchant depuis le nord-est qui ne peuvent être immédiatement identifiés : il s'agit de soldats allemands en provenance de Vierville qui se replient vers Carentan. Johnson, en interdiction face au sud, réarticule son dispositif afin de prendre en compte le nord-est de l'écluse et se prépare à ouvrir le feu sur l'adversaire qui traverse les terrains inondés. Lorsque les Allemands sont à environ 350 mètres, il ordonne le déclenchement des tirs : surpris, leurs adversaires ripostent et se camouflent autant que possible dans les herbes hautes aux alentours. Ils tirent une fusée éclairante qui déclenche peu après un nouveau barrage d'artillerie sur l'écluse. Quelques dizaines de minutes plus tard, alors que les munitions s'épuisent, le colonel Johnson ordonne l'arrêt du tir. Pour le chef de corps du 501st PIR, les Allemands veulent se rendrent : il demande deux volontaires équipés d'un drapeau orange et progresse à la rencontre de ses adversaires quand soudain les tirs reprennent, le blessant ainsi qu'un de ses hommes. Les trois militaires sont alors obligés de ramper sur un peu plus de 100 mètres pour retrouver leur ligne.

Les tirs se poursuivent durant 30 minutes supplémentaires avant que le colonel Johnson ordonne à nouveau l'arrêt des tirs afin de laisser aux Allemands une chance de se rendre. Toujours accompagné par deux parachutistes, il parvient cette fois à établir la liaison avec deux soldats allemands qui souhaitent se rendre : cependant, les officiers leur interdisent toute reddition et menacent de les exécuter. Johnson fait alors passer le message suivant dans le camp adverse : ils disposent de 30 minutes pour se rendre, en cas de revus ils seront neutralisés par une force largement supérieure. Les tirs sur la ligne de front se poursuivent mais au bout d'une demi-heure, plusieurs dizaines de soldats allemands commandés par un lieutenant-colonel se rendent aux Américains. Lors de cet engagement, qui a vu la perte de 10 tués et 30 blessés dans les rangs du colonel Johnson, près de 150 Allemands ont été mis hors d'état de combattre.

La situation n'étant toujours pas stabilisée à l'écluse de La Barquette, Johnson et ses hommes sont maintenus en défensive dans ce secteur durant toute la journée du 8 juin. En soirée, les parachutistes américains sont relevés sur position par les soldats aérotransportés du 327th Glider Infantry Regiment.

Les premières heures du 10 juin 1944 marquent le lancement de l'offensive des troupes aéroportées et aérotransportées américaines visant à s'emparer de Carentan : le 327th GIR traverse la Douve et la menace qui pèse sur l'écluse de la Barquette s'éloigne définitivement.


Concernant les cartes du secteur, je t'invite à regarder tous les documents sur cette page : http://www.dday-overlord.com/encyclopedie_plans.htm

Bien cordialement.
Marc Laurenceau
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Marc Laurenceau
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Re: Brevands et les alentours de carentan

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Et voici ce que j'ai rédigé quant à Brévands :

Historique :

En 1944, le secteur de Brévands est tenu par les soldats allemands du Grenadier-Regiment 915 (352. Infanterie Division). Ce hameau se situe sur un point haut de la rive orientale de la Douve qui est traversée à l'ouest du lieu-dit Le Port par deux ponts construits par les Allemands pendant l'Occupation. Ces ponts représentent la limite sud de la tête de pont et doivent, le Jour-J, passer sous le contrôle des parachutistes du 3ème bataillon du 506th Parachute Infantry Regiment (101st Airborne Division) aux ordres du lieutenant-colonel Robert L. Wolverton. En effet, ces ponts représentent les seuls points de franchissement de la Douve (avec l'écluse de la Barquette) entre la mer et Carentan et les Américains veulent empêcher les Allemands de contre-attaquer leur tête de pont par le sud. En cas de menace particulière, les parachutistes doivent détruire les ponts à l'explosif. A cet effet, le troisième bataillon du 506th PIR est réorganisé et échange sa section de démolition contre celle du premier bataillon.

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les largages se déroulent mal et les parachutistes du 3ème bataillon du 506th PIR sont dispersés entre Carentan au sud et Vierville au nord. Seuls 14 parachutistes parviennent à atteindre le point de rassemblement initialement prévu et attendent leurs supérieurs. Le lieutenant-colonel Wolverton est tué pendant le parachutage, alors qu'il est encore dans les airs, à l'est de Saint-Côme-du-Mont. Son adjoint, le Major George Grant, ainsi que le commandant d'unité de la compagnie G, le capitaine Harold Van Antwerp, trouvent également la mort dans les premières heures de l'assaut. Comble du malheur pour le troisième bataillon, les deux commandants d'unité survivants (compagnie H : capitaine Robert F. Harwick, compagnie I : capitaine John T. McKnight) sont faits prisonniers. La capacité opérationnelle du bataillon est réduite à néant quelques heures seulement après le début de l'action. C'est le capitaine Charles G. Shettle, officier opérations du bataillon, qui prend le commandement de l'unité et il rassemble du mieux qu'il peut les parachutistes isolés (une petite trentaine) vers leurs objectifs : les ponts de Brévands. Ils atteignent la Douve vers 4 heures 30 du matin et sont immédiatement pris à partie par des adversaires situés sur la rive orientale de la rivière : sous le feu, ils s'emparent des ponts et sécurisent les abords de la rive occidentale tandis que de nouveaux parachutistes arrivent en renfort.

Lorsque le capitaine Shettle estime qu'ils sont en nombre suffisant pour attaquer les positions allemandes le long de la rive orientale, il lance son assaut à partir du pont situé le plus au sud et baptisé "pont 37". Deux volontaires appartenant à la compagnie H, le Private Donald Zahn et le Sergeant George Montilio, traversent la Douve sous le feu ennemi et mettent en place un appui pour le reste des parachutistes. Ils sécurisent les abords au nord-ouest de Brévands et s'installent en défensive, bien que manquant de munitions et de vivres. En début d'après-midi, alors que Shettle n'a toujours aucune nouvelle des opérations menées par la 101st Airborne dans le Cotentin, il est informé par une estafette que l'écluse de la barquette est sous contrôle, tenue par une poignée de parachutistes du 501st PIR directement commandés par leur chef de corps, le colonel Howard R. Johnson. Mais le colonel Sink, commandant le 506th PIR, ne sait pas ce que son troisième bataillon est devenu et imagine qu'il est détruit.

L'absence de communications entre les différents éléments parachutés a de graves conséquences, notamment le 7 juin lorsque des chasseurs-bombardiers américains P-47 survolent le secteur de Brévands et attaquent les ponts, s'imaginant qu'ils sont tenus par les Allemands. Cette attaque fratricide inflige des pertes supplémentaires au capitaine Shettle qui manque déjà de combattants. Les Allemands, renforcés par le Fallschirmjäger Regiment 6 (91. Infanterie Division), multiplient les tirs dans le secteur des ponts et lancent plusieurs offensives, obligeant les parachutistes américains à se replier sur la rive ouest. Mais les hommes de Shettle tiennent bon et assurent le contrôle des ponts. Cette résistance acharnée donne le tempe nécessaire à la 101st Airborne de se réorganiser après cette difficile phase d'assaut aéroporté.

Le capitaine Shettle est progressivement renforcé par plusieurs unités dans la soirée du 8 juin, en particulier le 327th Glider Infantry Regiment (327th GIR) commandé par le colonel George S. Wear. Les premières heures du 10 juin 1944 marquent le lancement de l'offensive des troupes aéroportées et aérotransportées américaines visant à s'emparer de Carentan : le 327th GIR traverse la Douve et se dirige vers Brévands dont il s'empare à l'aube avant de poursuivre la progression vers le sud en direction de Catz.
Marc Laurenceau
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Gennaker
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Re: Brevands et les alentours de carentan

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Le capitaine Charles G Shettle était S_3 du 3/506 (plan et operations). Il atterri sous les tirs au sud est d'Angoville. Il marche vers les Droueries et trouve deux officiers et 12 hommes. Il décide de faire route vers les objectifs de son bataillon, les ponts de Brévands sur la Douve. Il ramasse en route 16 hommes et deux autres officiers. L'un d'eux est un gars du C/326th AEB avec une "mohawk Haircut" qui fait pétéer au plastique (C2) un relais d'électricité. Une vingtaine de gars le rejoigne et c'est donc avec environ 60 troopers qu'il arrive sur le pont routier de Brévands. Son arrivée fait fuir quelques allemands qui se réfugient sur la rive droite de la Douve. Un sniper abat d'une balle dans la gorge le 1st Lt Turner Chambliss dont la haute taille dépassait du talus qui borde la Douve. 5 hommes traversèrent en utilisant les superstructures du pont. ils détruiront 3 nids de mitrailleuses avant de se replier sur la rive gauche.



le capitaine Shettle, à l’extrémité sud ouest du pont piétonnier observe jusqu’à 400 mètres sur sa gauche et voit un canon de 88 mm allemand sur une hauteur près de Brévands. Il appelle les hommes de G Company disponibles et demande des volontaires pour traverser le pont et aller estimer les forces ennemies sur l’autre rive. Le premier à se porter volontaire est le Private First Class Donald Zahn qui fonce sur le pont armé de sa Thompson. Seul, Zahn parvient à progresser de 60 mètres sur la gauche du pont. Il ne rencontre aucun Allemand mais l’observation d’un petit bois lui révèle la présence de troupes allemandes et un emplacement de canon. Il suit la rivière avec précaution jusqu’à l’arrière du petit bois qu’il trouve très bien fortifié.

Zahn parvient à revenir sur ses pas après cette petite reconnaissance d’une demi-heure. Il tombe sur le Sergent George Montillo qui vient de traverser à son tour. Ils discutent de la situation quand environ une dizaine de troopers menée par les Lieutenants Rudolph Bolte et Kenneth Christianson se joint à eux. On trouve aussi dans ce groupe le Sergent Harry Clawson (KIA en Hollande et récipiendaire de la Silver Star), ainsi que le Private First Class Hank Di Carlo.

Alors que le groupe envisage un plan d’attaque des positions allemandes, l’ennemi, conscient de la présence américaine, frappe le premier. Un tir de P-38 part des buissons tout proches, et la balle de 9 mm frappe DiCarlo dans le dos, ressortant par la poitrine. Zahn arrose copieusement la haie de sa Thompson, tuant l’allemand, et récupérant le pistolet.

D’autres Allemands chargent depuis la haie en hurlant. Les Américains balancent des grenades par-dessus les buissons. Au milieu du vacarme des explosions, ils distinguent les cris de douleur. Sans déplorer d’autres pertes, les troopers refranchissent la Douve en passant par les basses structures, afin d’éviter les tirs ennemis. L’entraînement sur le parcours d’obstacle de Toccoa porte ses fruits dans cet exercice difficile. Même le blessé DiCarlo est ramené côté américain.

Le lecteur de Night Drop par S.L.A. Marshall trouvera une autre version de cette action, y compris de nombreux faits qu’aucun participant n’a jamais confirmé. Marshall cite deux troopers qui auraient traversé la Douve en premier, portant une mitrailleuse. Il écrit que les deux hommes furent abattus Il fait de toute évidence erreur en se referant à Zahn et Montilio qui ne furent absolument pas tués. Zahn affirme que personne ne portait de mitrailleuse ce jour-là. Par ailleurs, il est précisé que les pertes allemandes s’élevèrent à 13 tués et trois nids de mitrailleuses détruits. Zahn rétorque : « Si on a tué trois ou quatre Allemands ce jour-là, c’est le maximum. » Lors de son interview, Christianson a aussi le sentiment que les chiffres avancés sont trop élevés et précise qu’établir le nombre des victimes était virtuellement impossible dans les conditions du moment.

En retraversant le pont, le groupe d’hommes voit les « démolisseurs» avec leurs coupes iroquois et leurs peintures de guerre à l’œuvre en train de poser des charges pour détruire le pont.
adx17
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Re: Brevands et les alentours de carentan

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merci beaucoup pour vos renseignements très complets !

Etienne
Marc Laurenceau
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Re: Brevands et les alentours de carentan

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Tous les renseignements sur Brévands et les communes alentours (historique, unités engagés, cartes, photos) sont désormais disponibles à cette adresse sur le site DDay-Overlord :

http://www.dday-overlord.com/villes_bat ... mandie.htm

Bien cordialement.
Marc Laurenceau
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