Co F/2nd bataillon/506RIP/101ème aéroportée US

Ce forum s'intéresse plus particulièrement aux unités américaines déployées pendant la Bataille de Normandie.
Cpl. Darling
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En hommage à John H. Taylor, décédé, l'histoire de la compagnie F en Hollande sera surtout axé sur lui et la deuxième section dont il faisait partie.
oldchouff
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superbe travail!!

et quelques photos inedites...

je remarque en passsant que le seul gars que l'on voit le 5 jun avaec un marquage sur son casque, n'a : soit pas de point... soit le point vers le haut (surement un transfuge de derniere minute de la HQ compagnie... il y en a eu bcp)

par contre on voit bien que tous les autres n'ont rien dessus...

pour ce qui est de la photo en contre-plongé, je ne suis pas sur que ce soit une photo de Nrmandie, pas de filet et pas evident que ce soit une M42

mais j'aime ce reportage

Bravo!
Lt.col Cole
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bravo pour tes recherche,

c'est bien de ne pas toujours voir les memes compagnies à l'honneur
Invité

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Sincères felicitations, sublime travail!!!, je suis admiratif!, merci beaucoup! Image
Brigadier
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Merci pour ce post... je suis moi aussi en ce moment en train de faire quelques recherches sur cette compagnie...
Je précise que le bouquin de William True, "The Cow Spoke French" est achetable en ligne sur le site de l'éditeur, et tu peux même l'acheter en eBook, ça coute genre $6, et tu le télécharges en 10min (c'est comme ça que je l'ai acheté)...
Il existe un bouquin sur la F/506th qui s'appelle "Fighting Fox Company of the 506th PIR, World War II". Il est épuisé, et j'ai tenté d'écrire à l'auteur plusieur fois sans résultat...
Reece
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[quote="Brigadier"]Merci pour ce post... je suis moi aussi en ce moment en train de faire quelques recherches sur cette compagnie...
Je précise que le bouquin de William True, "The Cow Spoke French" est achetable en ligne sur le site de l'éditeur, et tu peux même l'acheter en eBook, ça coute genre $6, et tu le télécharges en 10min (c'est comme ça que je l'ai acheté)...
Il existe un bouquin sur la F/506th qui s'appelle "Fighting Fox Company of the 506th PIR, World War II". Il est épuisé, et j'ai tenté d'écrire à l'auteur plusieur fois sans résultat...[/quote]

TU devrai plus voir du côté de la maison d'édition je pense.
Brigadier
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Bouais, mais c'est un bouquin auto-produit... et il est épuisé !
Je crois que l'auteur, Bill Brown, voulait juste à la base écrire un truc sur Orel Lev, et que ça a fini en un bouquin qui était si j'ai bien compris destiné aux familles des vétérans de la Company "F"...
Bref... j'en cherche une copie depuis pas mal de temps, mais ça semble pas gagné...
Cpl. Darling
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Voilà votre cadeau de noël : la suite de l'histoire de la compagnie F.

Le retour en Angleterre


La compagnie F rejoint Utah beach en passant par le pont de Poupeville (qu?ils appelaient Poopyville).
Le 15 juillet, ils embarquent pour l'Angleterre et arrivent à Southampton le lendemain matin. Un train les ramène jusqu'à Aldbourne et ils se voient accorder une semaine de permission.

Taylor, Grodowski, Robbins et Haney s'en vont à Londres. Ils voulaient aller à Edinburgh mais ils n'ont pas trouvé de train y menant. A Londres, ils rejoignent des amis (de la compagnie F ou pas, je n'en sais rien ) dans un hôtel vers Russel Square. Un matin, une fusée V2 est venu s'écraser deux pâtés de maison en bas de la rue et a secoué nos héros, les faisant tomber de leur lit. Il y eut une terrible explosion et le bâtiment d'à côté s'effondra. Les pieds de leurs lits avaient sauté de 30 cm.

Charlie Malley rejoint la compagnie F au retour de la Normandie (il avait été éclaireur de Jour-J). Comme il manque pas mal de monde, il est à nouveau promu sergent.
Beaucoup de membres de la compagnie F blessés en Normandie rentrent de convalescence. Il y a également des nouveaux pour compenser les pertes. Ainsi, Edward G. Thomas (un officier), Shaffer, Shrout et Sherwood rejoignent la compagnie F.

En Août 1944, plusieurs missions sont prévus : Dans les environs de Paris, Chartres, Tournai et Namur en Belgique. Mais finalement, un ou deux jours avant le saut, les missions sont annulées car les forces alliées s'emparent des zones de parachutages.
Après chaque faux départ, c'est toujours le même soupir de soulagement et ils reviennent à Aldbourne en bus.
Mais un parachutage en Hollande est prévu pour le 17 Septembre et le haut commandement n'a pas l'air de vouloir l'annuler ...


Composition de la compagnie F :

Commandant de compagnie : Lt. Mac Fadden
1ère section: Lt. Thomas A. Rhodes
2ème section: Lt. Russel H.Hall
3ème section: First Lt. Herbert A. Eggie

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Une partie de la 2ème section avant l?embarquement.

L'opération Market Garden

Le dimanche matin du 17 septembre 1944 à environ 11H00, les hommes de la compagnie F se sont envolés des terrains d'aviation britanniques et ont regardés l'Angleterre défiler sous leurs yeux. Le temps était clair, c?était une belle journée. John H. Taylor se rappelle voir se dessiner la côte anglaise et les falaises blanches de Douvres. Ils traversèrent la Manche, le nord de la France et la Belgique. Ils pouvaient voir les cratères des bombes dans la campagne. Vint enfin la Hollande?
Les avions furent pris sous le feu de quelques balles traçantes mais rien de très inquiétant. Les pilotes ne rompirent pas la formation comme ils l?avaient fait en Normandie. Malgré ces quelques tirs, les pilotes trouvèrent sans difficulté la zone de saut à proximité de Son. Le terrain de la DZ était vraiment bon et le saut se passa très bien, « la routine ». Dans la compagnie F, il n?y eut qu?un blessé ( un homme s?est cassé le bras en sautant). Il n? y eut pas beaucoup de tir dans la zone de saut car les allemands n?avaient aucune idée d?où étaient les américains. Il y avait tellement d?avions dans les airs qu?il était difficile pour les allemands de savoir qui était ou.

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En une heure, le 2nd bataillon était sur la route principale de Son. Les hollandais se pressaient sur le bord des routes et invitaient leurs libérateurs à boire. La compagnie D ouvrait la marche, puis la compagnie E, la compagnie QG et enfin la compagnie F. Tous les hommes pouvaient voir le canal Whilemine. Dès que les premiers hommes de la compagnie D approchèrent du pont, celui vola en éclat. Les hommes virent les débris s?envoler. Ils coururent tous se mettre à l?abri. Les commandants de compagnie disaient qu?il y avaient quelques allemands tout près de l?église. La 2ème section de la compagnie F fut désignée pour aller là-bas et éliminer les allemands mais elle n?y trouva rien.
La progression fut arrêtée car le pont était coupé en deux. Il fallut environ deux heures pour réparer le pont et permettre aux hommes de le traverser. Le soir, toute la compagnie F était sur la rive opposée, à Bokt. Ils marchèrent deux ou trois kilomètres avant de s?arrêter, le haut commandement décidant de prendre Eindhoven le lendemain.

18 septembre 1944

Le 18 septembre 1944 à 9H00 du matin, les hommes de la compagnie F commencèrent à avancer, malgré un lourd tir d?artillerie provenant d?Eindhoven. Comme ils arrivaient aux abords de la ville, la seconde section reçut l?ordre d?avancer en double file sur le flanc gauche. Le lieutenant Hall et le lieutenant Perdue, leur chef de section et leur assistant de chef de section respectif, les faisaient avancer dans le quartier industrielle, passant devant l?usine Philips. Mais ils furent pris d?assaut par les allemands jusqu?à ce qu?ils arrivent au quartier résidentiel. Aucun mort, ni blessé.
Le capitaine Shuttle, un officier du bataillon, leur dit qu?ils devaient prendre une position d?artillerie allemande qui tirait sur la colonne. Un civil hollandais ( Bert Pulles ) les conduit à un carrefour et leur indiqua la location de la position ennemi qui était à un bloc ou deux. Le lieutenant Hall prit le premier escadron ( treize hommes + le sergent Borden ) et commença sa progression vers l?ennemi. Entre temps, l?artillerie se déchaîna quelques temps et ils crurent tous ne pas en sortir vivant. Ce jour-là, je ne sais pas quel ange protégeait la deuxième section mais le résultat est qu?il n?y ait eu aucun mort, ni blessé. Ils longèrent une rangée de maison, il y avait une porte en bois qui menait à la rue et cette porte faisait partie du sol donc on pouvait voir dessous. Au moment ou Taylor s?apprêtait à ouvrir les portes, un de ses camarades attira son attention. Taylor regarde autour de lui et s?aperçoit qu?une femme agite les bras à la fenêtre du deuxième étage d?une maison. Il se demande ce qui se passe et ne sachant pas quoi faire, il attend. Au moment ou il hésite à rouvrir la porte, deux paires de bottes allemandes se dessinent sous la porte. Cette femme s?appelait « Coby Pulles » et elle venait de sauver la vie d?un soldat américain.
Le premier escadron surgit alors dans la rue au grand complet et surprend les deux allemands qui se rendent. Les parachutistes se saisissent d?eux et les tirent jusque derrière la porte. Ils prennent leur armes et quelques uns se chargent de les ramener à l?arrière. Le reste du peloton continue sa progression à la recherche de l?artillerie allemande. La route formait un virage donc il était impossible de voir ou elle débouchait. Par conséquent, le premier escadron avance furtivement. Ils débouchent dans un cul de sac, près d?une autre rue.
C?est là qu?ils voient les allemands et un canon de 88mm à 300m mais les allemands les remarquent également. S?ensuit une fusillade. Taylor en blesse deux. Sherwood s?agenouille, tire une grenade avec son fusil et rate le canon de 88mm. Le premier clip du M1 de Taylor se bloque et il plonge derrière un escalier pour le débloquer. Sherwood le suit. Le canon de 88mm tire et le côté de la maison vole en éclat juste au dessus des têtes des hommes du premier escadron. Le bruit fut assourdissant.

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« Le canon de 88mm tire et le côté de la maison vole en éclat juste au dessus des têtes des hommes du premier escadron »

Il y a pendant quelques temps tellement de poussière et de débris que personne ne voit plus rien dans la rue. A nouveau, Sherwood pose la crosse de son fusil par terre et tire une grenade sur les allemands. Entre temps, Jacobs et Martin ont pris quelques hommes sur la gauche pour pouvoir déloger les allemands depuis une autre rue. Frank Griffin tire alors au mortier , sans le trépied en le tenant simplement entre les jambes. Le combat fait rage. Un peu plus tard, Sherwood tire une grenade dans une maison dans laquelle des allemands se sont réfugiés et il a apparemment réussi car le silence se fait dans la maison. Soudain, un autre canon allemand ouvre le feu. Ceux qui sont restés devant le premier canon ne voient pas d?où viennent les tirs. En revanche, Jacobs, Martin et les autres qui ont contourné le premier canon à gauche ont une meilleure vue et ouvre le feu sur le deuxième canon. Les allemands envoient des renforts et une grande partie se dirige droit sur le premier escadron. Une grande partie est prise au piège et faîte rapidement prisonnière. Quelques uns essayent de s?échapper dans les champs.

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« Une grande partie est prise au piège et faîte rapidement prisonnière »

La bataille finit. Le premier escadron avait fait entre 30 et 40 prisonniers et en avait tué presque autant. L?opération avait duré moins d?une heure. Il n? eut aucun mort. En revanche, George Martin perdit un ?il quand une balle frappa sa veste et heurta une pièce en acier qui lui sauta à la figure. D?un côté, heureusement que cette pièce était là car en son absence, la balle aurait perforé la veste mais aussi son propriétaire.
Les hommes du premier escadron était vraiment fier d?eux.

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Une partie de la compagnie F avec la famille Pulles.

Entre temps, le reste de la compagnie F a progressé dans Eindhoven. Soudain, Marion Grodowski voit un allemand essayer d?entrer dans une maison par la fenêtre. Il lui tire dessus. Il s?avéra que cet allemand était un civil hollandais qui avait pris un fusil et avait coiffé un casque allemand pour se protéger des combats. Cet incident porta un coup au moral de Grodowski et il s?en voulu toute sa vie.

Les deux canons étant détruit, la colonne peut à nouveau avancer et elle fait un peu plus tard la jonction avec deux voitures armées britanniques. Plus tard, la compagnie F reçoit du colonel Sink la citation présidentielle pour l?opération qu?elle venait d?accomplir.

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« Les deux canons étant détruit ? »

Arrivés en ville, les américains sont accueillis en libérateurs. Une population en liesse les attend. On leur offre à manger. Taylor dira par la suite « Je ne me souviens pas avoir mangé autant de pommes et de poires de tout ma vie ». Le lieutenant Hall ordonne d?avancer. Il y a encore des ponts à sécuriser sur la Dommel. Quand Taylor se met en marche, il s?aperçoit qu?il avance seul. Il repart en arrière et trouve ses hommes dans une restaurant en plein air en train de manger et de boire du vin avec les hollandais ! Taylor aurait tellement voulu se joindre à eux mais il faut y aller. C?est avec regret que les hommes reprennent la route.

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« Une population en liesse les attend »

La compagnie F progresse dans une autre partie d?Eindhoven et occupe quelques maisons près d?une grosse église. C?est là qu?ils assistent à une tonte de « collaborateurs ». Des hollandais rassemblent d?autres hollandais dans une grande maison et leur tondent les cheveux. Dès que les allemands ont été partis, les anti-allemands hollandais sont immédiatement allé chercher les traîtres. Ils savent donc qui ils sont. Après, ils les ont fait défiler dans les rues en les insultant et en les huant. Personne dans la compagnie F n?a su ce qui leur est arrivé par la suite. Enfin, ils passent la nuit à Eindhoven.

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« Des hollandais rassemblent d?autres hollandais dans une grande maison et leur tondent les cheveux »

19 septembre 1944

Le matin, ils avancent en direction d?Helmond, qui est à environ 12 Km pour dénicher les allemands. Ils arrivent à un pont et se mettent à couvert derrière car une mitrailleuse les prend soudainement sous son feu. Au lever du jour, la compagnie F a pour ordre de revenir à Eindhoven en camion( des camions civils pris aux hollandais ). Eindhoven sera bombardé pendant la nuit. Les dommages seront importants et des incendies se décaleront alors à plusieurs endroits. La population hollandaise n?aura plus le même entrain que le jour précédent : les américains battent en retraite et Eindhoven est bombardé. Le bombardement a fait 227 morts et plus de 800 blessés parmi les habitants.

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« Eindhoven a été bombardé pendant la nuit »

Cette journée coûta à la compagnie F Sidney Conley.
Cpl. Darling
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20 septembre 1944

La compagnie F avec la compagnie D se dirige vers Nuenen pour en chasser les allemands. En effet, la compagnie E s?y était fait chassé le jour d?avant (on le voit d?ailleurs très bien dans la série Frères d?armes). Les deux compagnie ne trouvent que le sergent Randleman de la compagnie E car les allemands ont quittés ce village.

22 septembre 1944


Une rumeur dit qu?une colonne allemande avance le long d?un chemin de fer pour entrer dans Eindhoven. La compagnie F descend donc le long de ce chemin de fer pour intercepter les allemands mais personne ne vient. En vérité la colonne est au nord d?Eindhoven et la compagnie F gagne le nord sur des tanks britanniques. Ils tournent à droite de la route et ouvrent le feu sur un char allemand. Il est alors décidé de déplacer la compagnie F en direction d?Uden.
Dans le milieu de l?après-midi, la compagnie F s?organise et se prépare à bouger en direction de Veghel. La 2ème section était au fond de la colonne. Ils dépassent un convoi britannique garé sur le côté de la route avec des soldats qui tournent en rond. Ils vont prendre une route quand soudain, ils voient deux chars allemands qui approchent par le côté gauche de la route. Ils plongent dans les fossés au moment ou un des deux chars allemand ouvre le feu sur un camion britannique qu?il détruit. Un soldat anglais se jette également dans le fossé et tombe dans une grosse flaque de boue. Quand il s?en dégage, son sac s?accroche à la jambe de Taylor et l?anglais lui tombe dessus. Pendant quelques secondes, ils n?arrivent pas à se démêler. Au même moment, un coup de canon retentit et le char allemand est touché et commence à brûler. C?est les anglais qui ont tiré avec un canon anti-char de 57mm. Le canon a reculé et a brisé la jambe du sergent anglais qui servait la pièce. Jerry Farley a le second char avec un bazooka. Les choses vont donc plutôt bien pour l?instant pour la compagnie F?
Dans la confusion, le lieutenant Hall hurle à sa section d?aller sur le flanc gauche, car il n?y a personne pour le défendre. Taylor en tête, la 2ème section gagne le flanc gauche et s?enfouit dans un fossé. Mais les hommes s?aperçoivent que certains n?ont pas suivis et ils se demandent ou ils peuvent bien être. Personne à l?horizon, mais ou sont-ils donc ?
- Peut-être qu?ils ont été blessé quand le camion anglais a explosé, suppose un des hommes présents.
Ils retournent là-bas et ce qu?ils virent les épouvantèrent. Six de leur camarades sont étendus par terre. Skeleton et Borden sont blessés, Grodowski est touché à la jambe et Robbins au talon. Ochoa, quant à lui est étourdi par le souffle de l?explosion mais rien de grave. Le problème, c?est Joseph Watkins. Il est sérieusement touché. Taylor accourt vers lui et s?assoit. Il prend sa tête et la pose sur ses genoux. Quelques minutes passent ou les hommes, impuissants, voient leur ami s?en aller doucement. Joseph Watkins meurt quelques minutes plus tard, le visage toujours posé contre les jambes de son camarade.

Les combats se calment en fin d?après-midi et personne ne peut établir la situation. Les britanniques béaient les routes, retirant les camions et autres matériels détruits devenus gênants. Peu de temps après, Maning Haney sent une bonne odeur de nourriture et avec Taylor, ils cherchent d?où elle provient. Ils découvrent une marmite sous un vieux poêle que des anglais ont abandonnés. Ils s?approprient la marmite et mangent son contenu dans un fossé.

Quand l?obscurité s?installe, la compagnie F reçoit l?ordre de se diriger vers le carrefour suivant et de construire un PC. Le flanc droit est protégé par la 3ème section, en revanche, le flanc gauche est découvert. Pendant la nuit, les hommes de la compagnie F peuvent entendre toute sorte de chars et de véhicules tourner autour d?eux, et ils ne sont pas alliés. Ils reçoivent l?ordre de ne pas tirer, sauf en cas d?extrême urgence. En effet, les allemands n?attendent qu?une chose : que les américains répliquent avec leur armes pour qu?ils dévoilent leur position. Les mortiers allemands se feraient alors fait un plaisir de les détruire. Ceci pousse les parachutistes à déplacer leurs mitrailleuses. Taylor, Haney et quelques autres hommes rampent dans les fossés pour les déplacer. Taylor en tête, touche alors la jambe de quelqu?un. Horrifié, il se fige car il lui semble que la personne est vivante. S?ils sont tombés sur des allemands, c?est l?hécatombe. Heureusement, c?est une voix anglaise qui demande:
-Vous êtes américain ou allemand ?
La patrouille américaine est soulagée. Il s?agit de deux soldats britanniques qui ont été blessés dans ce fossé pendant l?après-midi. Ils sont terrifiés et choqués. La patrouille remplit sa mission et revient avec les deux anglais blessés.
Il y a tellement de mouvement dans l?obscurité que les hommes de la compagnie F savent qu?il se passera quelque chose le lendemain matin.

Ce 22 septembre coûta un homme à la compagnie F : Joseph Watkins et un blessé : Ray Aebischer qui est évacué.

23 septembre 1944

Dès l?aube, ils se préparent donc à repousser une attaque. Avec la lumière du jour, ils s?aperçoivent que leurs positions ne sont pas bonnes. Ils ont construit le PC pendant la nuit et n?ont donc pas eu le temps de voir ou ils ont creusé leurs foxholes. En effet, il y a un espace ouvert dans un champ et le lieutenant Hall, Maning Haney et John Taylor sont allés derrière la pente d?une route pour protéger cet endroit vulnérable. Ils ont essayé de faire venir une mitrailleuse quand soudain, un half-track allemand fonce dans le champ. Le lieutenant Hall est accroupi et lorsque le half-track tire, il est touché sur le flanc droit. Le choc est tellement violent qu?il fait tourner Hall comme une toupie. Aussitôt, Haney et Taylor accoure vers lui et lui demande s?il va bien. Hall leur répond qu?il pense que ça va aller et qu?il peut rejoindre l?arrière tout seul. Il rampe pour rejoindre l?arrière afin d?être à couvert et de se faire soigner. Taylor et Haney le regarde s?éloigner plutôt confiant car Hall rampe bien. Autour d?eux, le combat fait rage. Frank Griffin, Joseph Hogenmiller, Ray Cauvin et Hugh Borden sont blessés. Eux aussi doivent ramper à travers un terrain découvert pour se mettre à l?abri. Puis Le half-track continue de tirer et la situation devient de plus en plus critique. Orel Lev est à ce moment-là au deuxième étage du PC et voit avec horreur la scène qui se déroule en bas. Il sort et détruit le half-track qui avançait toujours. Cette action lui valut la Distinguished Service Cross (DSC). Elle sauva la vie de beaucoup d?hommes. Des chars britanniques arrivent alors de Veghel et ensemble, les anglais et les américains ont repoussé l?attaque allemande. Vers midi, la situation se stabilise. Taylor tombe alors sur le lieutenant Hall, étendu dans un champ. Il n?a pas eu le temps de rejoindre un poste de secours car un obus de mortier lui est tombé dessus dans sa retraite.
Le lieutenant Hall ne fut pas le seul tué ce jour-là. Il y avait aussi Donald Harms, Carl Pein, Joseph Trpelka et le lieutenant Schmidt (de la 3ème section) auquel s?ajoutait les blessés : Le lieutenant Perdue, Tiger Cauvin, Hugh Borden, Frank Griffin, Joseph Hogenmiller, William Sharp, etc. ? En tout, la 2nde section avait perdu 16 hommes tués ou blessés. En 24 heures, les allemands avaient infligés autant de perte à la 2nde section que durant la bataille de Normandie.
L?opération qui s?était bien déroulée jusqu?ici avait pris une tournure désastreuse en ce jour du 23 septembre 1944 pour les 141 hommes de la compagnie F enterrés près de Veghel.

Taylor décide d?aller au PC pour voir où en est la situation. Rampant dans un fossé, il entend soudain le bruit sourd des mortiers. Il plaque sa tête dans la boue et il entend quelque chose s?écraser derrière lui. Doucement, il regarde par-dessus son épaule et voit un obus planté dans le sol à seulement un mètre et demi de ses pieds. Il n?a pas explosé !
Arrivé au PC, Taylor apprend que Edward G. Thomas va prendre le commandement de la 2nd section. Il est un très bon officier et il a réussi à remonter le moral (très bas) des hommes de sa section.

A 15 heures, la compagnie F doit avancer en direction d?Uden. Elle avance en colonne en regardant passer les planeurs qui ravitaillent les anglais. Un est touché et tous les hommes le regarde s?écraser au loin. Ils prennent une route à droite puis une autre à gauche. Là, ils voient l?antenne d?un half-track allemand caché dans un verger. Immédiatement, les hommes se dirigent vers le verger. Soudain, quelque chose bouge dans les vignes et Taylor donne un coup de crosse dedans. Un officier allemand se lève alors et se retrouve nez à nez avec Taylor. L?allemand, terrifié, se met à hurler «  Camarade ! Camarade ! Camarade ! » mais il se calme quand il voit Taylor, le doigt appuyé sur la détente de son fusil. Il se laisse faire prisonnier et est envoyé à vers l?arrière.

24 septembre 1944

Le matin suivant, la progression continue vers Uden. Tout le monde est fatigué et à faim. Les hommes pensent qu?ils vont pouvoir se reposer, mais ce n?est pas la cas car mes allemands ont coupé la route au sud de Veghel. Ils retournent donc à Veghel et arrivent là-bas à la tombée du jour. Avec les anglais venant du sud et de l?ouest, ils repoussent les allemands de la route puis ils passent la nuit là-bas.

25 septembre 1944

Le lendemain, ils repartent en direction d?Uden. Vers le milieu de l?après-midi, alors qu?ils marche sur une route parallèle à celle de «l? enfer », une explosion retentit à leur gauche. Taylor doit envoyer une patrouille pour déterminer d?où vient le tir. Il part alors avec trois hommes et rencontre en chemin des anglais, avec un char. Ils vont voir l?officier qui leur demande s?ils peuvent détruire le canon. Taylor, en apercevant le char, répond non. Il suggère que le char aille détruire le canon lui-même. L?officier accepte. Taylor et sa patrouille revient, mission accomplie. La marche continue.
La compagnie F s?arrête dans le même verger ou elle avait déniché l?officier allemand et s?installe là durant plusieurs jours.

Source

 Frères d?armes  de Stephen E. Ambrose
Lettres de John H. Taylor
http://members.chello.nl/~p.vandewal/bevrijding01.htm
Lipton
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Félicitations pour cet excellent travail et un grand merci de nous faire partager le fruit de tes recherches.
A+.
Mike Ranney à son petit-fils:

-"Grand-père, as tu été un héros pendant la guerre?"
-"Non mais j'ai servi dans une compagnie de héros".
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