Lois de non fraternisation

Ce forum s'intéresse plus particulièrement aux unités américaines déployées pendant la Bataille de Normandie.
Cpl. Darling
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Lois de non fraternisation

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La non fraternisation

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L?interdiction de la fraternisation prit vigueur huit mois avant le VE Day (octobre 1944).

Après sa visite de l?Allemagne occupée fin avril, le colonel Starnes recommanda de réviser les ordres de non fraternisation « pour un bon sens commun immédiatement après la cessation des hostilités ». Il ajouta « Une politique de non fraternisation partout avec des gens avec qui nous ne sommes pas en guerre va paraître enfantin, sans aucun sens et dans peu de temps, chacun d?entre nous sera couvert de honte d?avoir agi ainsi. »
Trois jours plus tard après le VE Day, Omar Bradley et Smith envisagèrent de modifier la politique de non fraternisation.

Deux mois plus tard, en juillet 45, le SHAEF tenta desesperement d?appliquer cette politique. En effet, un déluge de lettres et de télégrammes arrivaient pour protester contre l?incident Goering (les américains avaient été trop gentil avec lui lors de son arrestation). Marshall donna alors l?ordre à Eisenhower de « stimuler les histoires et les photos montrant l?attitude sévère du personnel militaire américain » envers les prisonniers allemands de tous rangs. Eisenhower fit donc une déclaration publique désapprouvant toute forme de fraternisation.
Cependant, une semaine plus tard, Clay déclara à Eisenhower « Bien qu?il soit reconnu que la discipline dans l?armée ne doive pas être gouverné par l?opinion publique, on ne peut pas oublié complètement les effets de l?opinion publique». Il pensait aussi que relâcher un peu la politique de non fraternisation en autorisant le respect avec les enfants serait apprécié par la presse et le public.

Pendant ce temps, des arrestations étaient faîtes, des cas étaient triés et des bons soldats recevaient des mauvais dossiers. Les juges avocats, grâce aux Articles de la Guerre, pouvaient supprimer plusieurs mois de paie ou envoyer un homme en prison pendant 6 mois. Curieusement, pas mal de généraux furent pris. Les Généraux Dahlquist, Stack et le Brigadier Général Walter W. Hess furent pris en train « d?engager un contact social » avec Goering. Les Major Généraux Frank W. Milburn, F. A. Prickett et le Brigadier Général W. H. Maris, quant à eux, furent pris pour avoir « engager un contact amical » avec Von Rundstedt. Leurs enquêtes durèrent trois mois avant qu?on leur déclare de ne plus jamais recommencer.


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Un homme accusé de fraternisation

Beaucoup de soldats étaient amicaux avec les enfants. Le 2 juin, Eisenhower déclara à Marshall « Continuer l?inspection de nos troupes montre que les règles de non fraternisation sont honnêtement menées, sauf dans le cas des enfants ». La peur de tous les commandants est que la désobéissance aux ordres avec les enfants pourrait éventuellement avoir des effets sur toute la politique et la discipline en général. On se proposa alors de définir un âge parler d?enfant (Lorsque Eisenhower proposa 12 ans, Marshall lui demanda « Comment un soldat fera t-il pour demander l?âge à un enfant sans être gentil avec lui ? »). Marshall déclara que l?opinion publique serait favorable. Le 11 juin 1945, Eisenhower annonce le relâchement de la non fraternisation avec les enfants.

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Des soldats américains et une jeune allemande

Cependant, le problème n?est pas avec les enfants : il est avec les femmes. Le Major Hel. N. Briggs de la 35ème division dit « Il y a beaucoup de fraternisation, on le sait, mais c?est autre chose de les attraper ».
Les femmes allemandes s?habillaient en tenue de WAC et l?équivalent français. On ne pouvait donc pas dire que les soldats violaient les règles. Les hommes, eux, étaient plus francs. Ils plaisantaient en disant que jamais ils n?avaient aussi largement violé une loi depuis la Prohibition. S?habiller en soldat français pour fraterniser avec une conscience tranquille les faisait également beaucoup rire.

Les commandants qui avaient battu les allemands se battaient maintenant contre leurs propres soldats et ils étaient perdus.

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Le comportement des forces d?occupation attendu par le SHAEF

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Le réel comportement des forces d?occupation

Pour reconnaître les Fraulein du personnel allemand féminin, le Quartier général du 12ème Groupe d?Armée régla le problème en instaurant un brassard de 10 cm de large, aux couleurs de la nationalité de la personne, à mettre sur le bras gauche.

Un des autre souci de la fraternisation était l?augmentation de maladies vénériennes. Le 4 juin, le SHAEF déclara illogiquement : « La contraction de maladies vénériennes [?] ne sera pas retenue directement ou indirectement comme une évidence de fraternisation ». Le SHAEF voulait tout simplement empêcher que le nombre de mauvais dossiers s?accumulent.


Le 19 juin à Washington, Eisenhower déclara qu?il ne pourrait pas y avoir de fraternisation en Allemagne jusqu?à ce que le dernier criminel nazi soit pris. Le 25, lors d?une interview à l?hôtel Waldorf-Astoria de New York, les Généraux Jacobs L. Devers, Joseph T. McNarney et William L. Simpson, tous récemment revenu d?Allemagne ou ils exerçaient des fonctions importantes, déclarèrent que la fraternisation devait et serait relâchée dans le futur proche. Le 10 juillet, le SHAEF annonça que la non fraternisation continuait, sauf exception spéciale. Enfin, le 14 juillet, Eisenhower annonça : « En vue des rapides progrès qui ont été fait dans la politique de dénazification? il est désirable de permettre aux soldats d?engager la conversation avec des adultes allemands dans les rues et les places publiques ». Ceci prit effet le 15 juillet.

Comme le terme « lieux publique » était flou et que les MP ne savaient pas quelles formes de contact accepter, le SHAEF précisa le terme :
Lieux publics acceptés : Parcs, rues, annexes, théâtres, galeries d?art, places de marché, magasins et grandes rues.
Lieux publics refusé : Maisons privées, chambres d?hôtel et bordels

Patton demanda à organiser des soirées dansantes avec des femmes allemandes comme invitées. Le SHAEF accepta.

Le 1et octobre, toute forme de contact est autorisée sauf le mariage avec des allemands et des allemandes et également interdiction de se rendre dans des maisons privées allemandes. En janvier 1946, on accepta les mariages entre blancs américains et personnes de nationalité autrichienne. Il fallut attendre jusqu?à décembre 1946 pour que le mariage entre blancs américains et allemandes soit autorisé.

En novembre, après six mois d?occupation et trois mois de fraternisation tolérée, on posa des questions aux GI?s.

- Avez-vous une impression favorable des allemands ?

80 % OUI
20 % NON

Les américains aimaient chez eux leur propreté et leur façon de travailler. En revanche, ils détestaient leur air « supérieur et arrogant ».

- Quelle nationalité préférez-vous ?

50 % Les anglais
28 % Les allemands
11 % Les français
11 % Autres

- Blâmez-vous le peuple allemand pour la guerre ?

57 % NON
43 % OUI

- Pensez vous que le peuple allemand est responsable des atrocités commises dans les camp de concentration ?

75 % NON
25 % OUI

- Combien temps avez-vous passé durant les sept derniers jours et les sept dernières nuits à « parler » avec des allemands ? (« Parler » incluait les rapports sexuels)

25 % 10 heures ou plus

- Avec qui ?

56 % Des jeunes filles
Peu Des personnes âgées
Très peu Des personnes de leur âge
Cpl. Darling
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Affiche montrant apparemment une pratique courante chez les femmes allemandes. On séduit l'homme, on lui fait l'amour avant de crier "Au viol ! Au viol !". L'homme prend ainsi 10 mois de dur travail (selon cette affiche)
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