Heinrich Severloh 4

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Heinrich Severloh 4

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Peu après 6 heures, le caporal Heinrich Severloh distingue un grand et mince navire venant du nord-ouest, un LCI. Puis il arrive directement à 600 mètres de la plage directement devant le WN 62. L'étrave de ce navire est encadrée par deux escaliers permettant aux soldats de descendre depuis le pont supérieur. Soudain, lourdement chargés de leurs fusils et de leurs paquetages, les GIs commencent à descendre. La forme du casque permet aux Allemands de savoir qu'il ne s'agit pas de "Tommys" mais de soldats américains. Les premiers sautent dans l'eau qui leur arrive aux épaules, certains nagent. Un silence de mort règne alors sur tout le secteur. Les consignes sont formelles: les Allemands ont ordre d'attendre qu'ils n'aient que de l'eau jusqu'aux genoux pour ouvrir le feu. Severloh court alors jusqu'au petit bunker radio, à quinze mètres de là et crie aux caporaux Warnecke et Schulz: " C'est parti; ils débarquent!" Constamment à la radio et au téléphone, ces deux caporaux ne peuvent voir ce qui se passe dehors et l'un deux réplique: " Hein, quand sa t'est possible, dis-nous exactement ce qui se passe en dessous..." Severloh repart en courant à sa position. En face les Américains sont toujours plus nombreux, ils avancent en deux colonnes. Chacun d'eux tient le ceinturon de celui qui le précède avec la main gauche; ils semblent avancer comme à l'exercice. Le lieutenant Frerking le rejoint dans sa tranchée pour mieux observer. L'officier murmure: " Pauvres gars..." Puis il retourne dans son bunker afin de communiquer à la batterie d'artillerie les coordonnées de ce navire. En attrapant son MG, Hein Severloh à l'impression "de monter à l'échafaud" soudain, dans leurs tobrouks, deux de ses camarades se mettent à tirer avec leur MG 34, frénétiquement. Lui n'est pas de ceux qui courent au- devant du danger mais il est un soldat qui subit une attaque. Il enlève la sureté de son MG et se met à tirer. Il aperçoit l'impact de ses gerbes de balles dans l'eau et lorsqu'elles se rapprochent des GIs, ceux-ci se jettent à plat ventre. Le calme se transforme en panique. Certains cherchent une protection derrière les obstacles de plage. Il tire sur des silouhettes se trouvant encore à 300 mètres du haut de la plage. Il a alors l'impression d'être le seul à tirer dans tout le secteur, mais en fait le vacarme de son MG couvre le bruit des armes de ses camarades. Il ne remarque même pas les impacts des obus de 105mm de leur propre batterie. Il tellement concentré, dans une situation de tension psychique extrême, qu'il ne voit rien d'autre. Des scènes de panique apparaissent sur le bateau mais les hommes continuent de descendre et son MG continue à les coucher sur la plage. Puis plus aucun homme ne descend du LCI, tout semble s'arrêter et Severloh va au poste d'observation, pour tenter de savoir ce qui se passe. Il y recontre le lieutenant Frerking. Severloh propose une cigarette à son chef qui est non fumeur mais l'accepte. leurs mains tremblent lorsqu'ils allument leurs cigarettes. Et soudain, surgissent des petites péniches. le grondement des moteurs se rapproche. Cela semble durer une éternité. Severloh remarque alors un drapeau rouge placé en bas de la plage au bout d'un mince mât, il s'agit de toute évidence d'un repère pour les péniches qui se dirigent directement sur lui. Entre-temps, Severloh a eu le temps de changer le canon de son MG rendu brûlant par le millier de coups qu'il vient de tirer. Il s'est brûler les doigts lors de cette opération.
Les péniches sont là, les rampes tombent près du drapeau rouge, et il se met à tirer. Jusqu'à midi, il comptera 6 vagues d'assaut, et avec la marée montante les péniches débarqueront toujours plus haut sur la plage.

A suivre Sources " Historica OMAHA LA SANGLANTE 2001
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