Scenes de reconnaissance

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weyax
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Scenes de reconnaissance

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La HJ en Schwimm (39-45 Magazine)

Le dernier hors-série 39-45 Magazine est consacré aux Canadiens contre la division Hutlerjugend (Caen, 7 juin 44) Conseillé, car plein de photos de Schwimm et récits intéressants. Quelques extraits:

"Le SS-Panzer-Grenadier-Regiment 25 dispose d'une compagnie de reconnaissance, la 15./25. Cette compagnie, commandée par le SS-Hauptsturmfùhrer Horst von Buttner, est véhiculée grâce à 39 Schwimmwagen, de petits Volkswagen amphibies. En tête de cette compagnie, le chef de sa 1re section, le SS-Untersturmfùhrer Reinhold Fuss, ancien compagnon de combat de Panzermeyer, le Kommandeur du régiment. (…) Au Sap, à 8 kilomètres de Vimoutiers, la 15./25 a été mise en état d'alerte à 4 heures du matin. La compagnie avait été commandée par le SS-Hauptsturmfûhrer Ritzert. (…) La compagnie est cependant mise en route vers 14 heures, cette attente surprend les grenadiers qui veulent rejeter au plus tôt les Alliés à la mer. Ainsi, la 75./25 va se trouver en tête, bien en avant du régiment. Pendant ce temps, le /./25 se trouvait à 13 heures à Saint-Pierre-des-lfs, à 6 kilomètres au sud-ouest de Lisieux, il n'en repartira qu'à 17 h 40.

La 75./25 est donc en tête et, à la pointe de la compagnie, Reinhold Fuss est dans le premier véhicule. Les petits Schwimmagen filent rapidement vers l'ouest. Mais les attaques des chasseurs-bombardiers, des Jabos, sont continuelles. Les véhicules gardent 150 mètres de distance entre chacun d'eux. Soudain, huit Jabos apparaissent dans le ciel. Les véhicules de la 1re section peuvent rejoindre rapidement le village se trouvant juste devant eux pour s'y camoufler. Mais les véhicules des autres sections sont mitraillés alors qu'ils se trouvent encore en terrain découvert. Sept véhicules seront plus ou moins sérieusement touchés ; l'un des grenadiers aurait été blessé au pied avant même d'avoir rejoint le front... Puis, après un arrêt, la course reprend et la colonne s'étire et s'éparpille. Reinhold Fuss s'arrête près d'un bosquet, il y voit bientôt son 2e véhicule dans lequel se trouve l'un de ses sous-officiers, un sergent, le SS-Unterscharfuhrer Flixeder. Puis arrive le 3" Schwimmwagen ; il y reconnaît un jeune mitrailleur de 18 ans et demi, originaire de Hanau (à l'est de Francfort), le grenadier Werner Zimmermann. Suivent ensuite deux autres véhicules. Cette vingtaine de soldats attend là, scrutant la route avec leurs jumelles. Un autre engin survient, ce n'est pas un Schwimmwagen mais un véhicule de commandement. Ils reconnaissent bientôt le Kommandeur du régiment, « Panzermeyer ». L'Ustuf. Fuss l'informe de la situation. Cette chevauchée leur rappelle le temps où ils étaient ensemble dans le groupe de reconnaissance de la « LAH » en URSS. Panzermeyer ordonne l'ordre de se remettre en route et il prend la tête.

(…) La 75.125 est maintenant à l'ouest de Caen. Reinhold Fuss tire un premier bilan ; la montée vers le front n'a pas été trop coûteuse, seul le camion-cuisine a été complètement détruit par des obus explosifs des chasseurs-bombardiers, il n'y a pas eu de tué. Il va maintenant accomplir sa mission : mener des actions de reconnaissance dans le futur secteur d'engagement du Régiment 25, à l'ouest et au nord-ouest de Caen, établir où se trouve l'ennemi, briser les quelques résistances qui seraient rencontrées. Werner Zimmermann se rappelle qu'ils partent tout d'abord par groupes de cinq Schwimmwagen, visitant chaque village l'un après l'autre, en procédant ainsi : « A environ 400 mètres du village, nous quittons les Schwimmwagen ef tes chauffeurs partent se mettre à l'abri avec les véhicules. Nous partons à dix hommes, cinq de chaque côté de la route, prêts à tirer, prudemment en direction du village. La distance entre chaque homme est d'environ 20 mètres pour que les pertes soient minimes si on nous tire dessus, et pour que nous puissions nous couvrir les uns les autres si cela survient. En avant du côté droit, pro¬gresse L'Unterscharfuhrer Flixeder avec son pistolet-mitrailleur. J'avance avec le MG 42 en avant sur le côté gauche. Si nous établissons que les premières maisons sont libres d'ennemis, nous faisons venir nos véhicules jusqu'à la lisière du village, puis nous continuons à pied à travers le village. A la sortie, nous remontons dans les véhicules mais seul le chauffeur est assis dans le véhicule. Nous laissons nos jambes pendre à l'extérieur, l'arme sur la poitrine, prêts à sauter en cas de contact avec l'ennemi pour pouvoir entrer dans le combat à la seconde même. Les Schwimmwagen auraient ainsi le temps de s'éloigner de la zone des combats. A l'instruction, nous avons été formés à cette méthode jusqu'à la perfection. Les villages sont fantomatiques car nous n'y rencontrons pas âme qui vive. Les vaches mugissent dans les prés. Les paysans n'ont probablement pas eu l'occasion de les traire, ce qui nous indique qu'il y a du danger. Nous arrivons à un bois où une barricade a été constituée avec des arbres abattus, nous ne rencontrons personne. Il y a des outils ici et là, mais nous ne les prenons pas car nous ne savons pas s'ils ont été piégés ou non. Plus loin, ici et là, nous rencontrons des soldats isolés de l'Armée de Terre, dont trois motos chargées de cinq hommes ainsi que trois véhicules radio avec les hommes qui les servent. Tous nous disent qu'ils sont contents de rencontrer de nouveau des soldats prêts au combat, et particulièrement des hommes de la Waffen-SS. Cela tes rassure. Ils nous offrent des cigarettes ; le temps d'en fumer une et nous repartons. Ils partent vers l'arriè¬re, nous en direction de l'ennemi ».

« Tous les villages visités par nos groupes étaient vides d'ennemis. Sur le chemin du retour, nous manquons de tomber dans un piège établi par nos "Pioniere". Lorsqu'ils nous voient arriver du no man 's land et établissent que nous ne sommes pas des ennemis, ils nous font signe d'arrêter. Ils ont tendu un fin câble d'acier en travers de la route à environ un mètre de hauteur. Si un véhicule heurte le câble, par un système raffiné de fils, des mines accrochées dans des arbres de chaque côté de la route sont projetées contre le véhicule et leur détonateur est alors aussi¬tôt allumé par le choc. La compagnie se rassemble à nouveau dans un village. L'un des groupes amène avec lui un officier anglais qui, après avoir sauté en parachute, n'a pu rejoindre les siens. Sans surveillance particulière, il est assis dans le fossé à nos côtés et fume une cigarette avec nous. » Ensuite, VUstuf. Reinhold Fuss remet le prisonnier à Panzer-meyer. Ce dernier a établi son PC dans un café de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe (le café « A la bonne franquette », maintenant disparu), sur le côté nord de la route de Bayeux, pas très loin de la prison. Reinhold Fuss note ceci dans son témoignage : « Meyer reçoit l'officier anglais (un lieutenant) qu'il traite particulièrement bien et il lui offre une cigarette. L'Anglais ne dira rien d'autre que ce qu'il veut bien dire ». La 75./25 va maintenant s'installer pour la nuit. La IIIe section est disposée à l'entrée ouest de Caen, au niveau de l'embranchement allant, sur la gauche, vers Carpiquet et, sur la droite, vers Bayeux. Otto Funk et ses camarades - dont Klaus Schuh son équipier au MG - vont dormir quelques heures dans une maison située sur la droite de la route menant à Bayeux (au nord de celle-ci) peu après l'embranchement, à quelques centaines de mètres en avant du PC de Panzermeyer.

(…) Vers 10 heures, L’Ustuf. Rein¬hold Fuss leur donne pour mission d'aller en reconnaissance en direction de Cairon. L'Ustuf. Fuss part avec une bonne partie des Schwimmwagen de sa 1 '" section, dont le 1er groupe. L'ordre de marche est le suivant : VUstuf. Fuss dans le premier véhicule, \'Uscha. Flixeder dans le deuxième et le mitrailleur Zimmermann dans le troisième, etc. Avec 150 mètres de distance entre chaque Schwimmwagen. En approchant de Gruchy, ils tombent sous les tirs de chars du Sherbrooke qui avancent depuis le nord sur un large front. Reinhold Fuss fait arrêter ses véhicules sur le versant sud d'un ressaut de terrain, hors de vue des tanks. Soudain, deux avions de chasse arrivent du nord à basse altitude ; les Allemands s'attendent à être attaqués mais il s'agit de Me 109 et les hommes de la 75./25 sont heureux d'apercevoir les croix noires sous leurs ailes. Peu après surgissent cinq avions de chasse alliés avec leurs «bandes d'invasion» qui poursuivent les deux appareils de la Luftwaffe. L'Ustuf. Fuss fait repartir ses véhicules en portant la distance à 200 mètres en raison du risque d'attaque de tanks. Les Schwimmwagen roulent à toute allure devant le large front des chars du Sher-brooke qui leur tirent dessus. Des colonnes de terre sont projetées vers le ciel sous les impacts des obus mais aucun véhicule n'est touché et ils atteignent l'entrée du parc du château de Cairon sans encombre. A 150 ou 200 mètres de là, en direction de Buron, un homme tête nue arrive : soldat allié ou civil ? Les grenadiers se dirigent vers lui ; il s'agit d'un soldat allemand de la 776. ID qui a été blessé il y a plusieurs heures et qui se trouvait là, abandonné. Le blessé est posé sur une planche (il n'y a pas de civière) et placé sur un véhicule. Puis l'Ustuf. Fuss part en reconnaissance à pied dans le parc du château avec son agent de liaison, Wolfgang Zimmermann ; ils ont pris une Panzerfaust avec eux. Dans le parc, il repère une trentaine de chars alliés. Reinhold Fuss vise l'un des tanks. La Panzerfaust fait « clic » et rien ne part. Reinhold Fuss pense alors : « Sabotage ! » Une sentinelle les aperçoit, des Canadiens arrivent en courant ; ils doivent se replier promptement. Leur mission est de reconnaître la situation et de ne pas chercher l'accrochage. Ils bondissent dans leurs Schwimmwagen et sont partis avant que les Canadiens aient eu le temps de réagir."
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