Témoignage d'Omaha Beach

Dans cette rubrique, vous pourrez vous lancer à la recherche d'adresses de vétérans du Jour J et de la Bataille de Normandie, partager vos connaissances, vos relations avec nos héros de la Seconde Guerre Mondiale.
Avatar du membre
Noam
Messages : 232
Enregistré le : 12 janv., 00:18
Vérification anti-robot : JE NE SUIS PAS UN ROBOT

Témoignage d'Omaha Beach

Message non lu par Noam »

Lisez et vous n'en reviendrez pas.

Témoignage sur le débarquement en Normandie, à Omaha Beach, le 6 juin.

" Après un moment, un officier de l'Army arriva en marchant le long de la plage, exposé aux tirs ennemis, il commença à organiser les choses. Il ordonna à tous ceux qui avaient une arme de se redresser au-dessus de mur et d'ouvrir le feu. L'équipe servant la mitrailleuse me dit : "Mais Monsieur, nous ne voyons pas sur quoi nous devons tirer". Je leur ai donné l'ordre de tirer partout sur le sommet de la colline. Je me souviens que l'officier avait une étoile sur son casque. Après quelques instants de tir, je me souviens avoir entendu des sifflements et l'infanterie a commencé à passer par-dessus le mur de front de mer. Ce n'était pas mon travail d'aller avec eux, j'ai appuyé mon dos contre le mur et j'ai fais un marchepied avec mes mains, plusieurs de ces gars utilisèrent mes mains, mes épaules et le haut de ma tête comme échelle pour passer par-dessus le mur. J’étais sacrément triste de ne pas être allé avec eux. Ils étaient des hommes courageux. Quand je regardais la Manche, je pouvais voir notre LCI qui brûlait toujours. La marée montait toujours et je pouvais voir les corps flotter. J’ai appris plus tard qu’ils étaient de l’équipe de démolition des obstacles sous-marins de la Navy. Ils portaient les mêmes vêtements que nous et ils avaient un « N » peint sur leurs dos, leurs bras et leurs casques. Ces hommes subirent de terribles pertes mais ils avaient ouverts plusieurs brèches dans les barricades.
Ils nous avaient dit en Angleterre que nous allions débarquer à un endroit se trouvant au milieu de la plage et que nous devions aller sur notre droite, vers l’extrémité ouest de la plage pour trouver notre Beachmaster. Je me suis associé avec un infirmier répondant au nom de Mullen, nous avons commencé à nous diriger vers l’ouest et à soigner les blessés sur qui nous tombions. Nous étions entraînés à utiliser des attelles, des garrots, de la poudre de Sulfa sur les blessures, des bandages et à essayer de garder les blessures aussi propres que possible. Comme nous avions abandonné nos sacs contenant notre matériel médical sur le bateau de débarquement, nous utilisions les bandages que chaque homme transportait sur sa ceinture, et nous avons vite appris à ne pas passer un homme mort sans récupérer son bandage et son eau. Nous n’avions pas de problèmes pour trouver des bandages. Je me souviens d’un soldat qui avait été criblés d’éclats entre la partie supérieure de son corps et ses genoux pour qui nous avons utilisé quatorze bandages sur lui, avant de le quitter. Ses vêtement étaient déchirés et coupés en lambeaux, quand nous avions terminé avec lui. Nous avons continué à descendre la plage, accroupis derrière le mur, quand il n’était pas très haut nous rampions sur le ventre. L’une de nos grandes aventures en descendant la plage, fut quand nous nous sommes approchés de l’un des chars. L’artillerie allemande essayait de le toucher mais leurs obus passaient au-dessus et tombaient dans l’eau. Après avoir attendu un moment. Mullen se releva et dit : « Courrons pour passer le char ». Pour je ne sais quelle raison, je l’ai agrippé et je l’ai poussé au sol en lui disant : « Non, attends ». Et un obus tomba juste devant nous, là où nous aurions dû passer le char en courant. Le char rejoignit la route et nous avons continué à utiliser le mur de front de mer comme protection, tant qu’il était assez haut. Après que nos cœurs se soient calmés un petit peu, nous nous sommes rendus compte que les obus arrivaient régulièrement, nous avons attendu qu’un obus tombe et nous avons passé rapidement le char. Il y avait juste un canon qui tirait sur le char, le temps qu’il recharge le canon, nous avions passé le char. Je ne sais pas ce qui a fait que j’ai agrippé Mullen et que le l’ai poussé au sol. C’est l’une des choses, à laquelle un homme réfléchit pendant des années.» Hospital Apprentice First Class Leo H. Scheer, 6th Engineer Special Brigade, 7th Navy Beach Battalion, Platoon B-5.
Membre de l’association « sud véhicules libres »
http://www.sud-vehicules-libres.com/

Image
Répondre

Retourner vers « Les vétérans du Débarquement et de la Bataille de Normandie »