En 1943, la Martinique bascule du côté de la France Libre

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Marc Laurenceau
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En 1943, la Martinique bascule du côté de la France Libre

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Henri Tourtet

Peu de Martiniquais le savent ou s'en souviennent mais, il y a 70 ans, avant la libération de la France en 1945, la Martinique, alors sous l'emprise de l'amiral Robert, a basculé du côté de la France Libre dès la fin du mois de juin 1943. Avec notamment le concours de l'Office National des Anciens Combattants, une série de manifestations sont programmées pour rappeler ce pan de l'Histoire. Retour historique.

Juin 1943. Partout, le vent commence à tourner. La Guyane et la Guadeloupe ont déjà basculé dans le camp gaulliste. En Afrique du Nord, les Alliés ont pris possession de l'Algérie et du Maroc. À la Martinique, l'hostilité à l'égard de l'Amiral Robert et des marins au comportement raciste, ne cesse de croître.

La population a faim. La marine et l'entourage de Robert réquisitionnent une grande partie des vivres pour eux. Le bruit court. La colère gronde. Deux mois plus tôt, le gouvernement américain vient de mettre fin aux accords avec l'Amiral, fidèle à Vichy. Le blocus de l'île devient total. Sous l'impulsion de Victor Sévère, ancien maire de Fort-de-France avant « l'occupation » et d'Emmanuel Rimbaud, un béké, le Comité Martiniquais de Libération Nationale se dévoile au grand jour.

Le 24 juin, une grande manifestation pacifique et interdite se tient à Fort-de-France, aux cris de « vive la France, vive de Gaulle » . L'Amiral fait arrêter les meneurs le lendemain.

Conséquence immédiate : 10 000 personnes descendent à nouveau dans la rue. Trois jours après, la 3ème du camp de Balata dirigée par le lieutenant Ranvoisé se mutine. Le commandant Tourtet, à la tête des neuf compagnies, prend en main la rébellion. Il contacte le Comité Martiniquais de Libération Nationale et proclame la dissidence le 29 juin depuis la caserne Gallieni, où près de 2 000 Martiniquais sont massés pour protéger les militaires.

L'Amiral, qui menace de tirer sur les militaires, renonce. Le 14 juillet, le ministre plénipotentiaire, Henri Hoppenot, chargé d'assurer la transition, le remplace.


- CHRONOLOGIE
3 septembre 1939 : la France déclare la guerre à l'Allemagne.
14 septembre 1939 : arrivée de l'amiral Georges Robert, haut commissaire de la République aux Antilles et en Guyane
22 juin 1940 : signature de l'Armistice.
24 juin 1940 : le Conseil général et les maires s'engagent à continuer le combat aux côtés des Alliés. Le croiseur Émile Bertin arrive avec 286 tonnes d'or.
Décembre 1940 : Robert destitue le Conseil général et les conseils municipaux.
11 octobre 1942 : 1er convoi de dissidents vers les Etats-Unis.
18 juin 1943 : première manifestation pour commémorer l'appel du 18 juin.
24 juin 1943 : Robert veut interdire, sans y par venir, une seconde manifestation.
29 juin 1943 : soulèvement de la compagnie de Balata.
30 juin 1943 : Robert se réfugie sur le croiseur Emile Bertin.
2 juillet 1943 : message de ralliement de Victor Sévère à la France combattante.
14 juillet 1943 : Henri Hoppenot, représentant du Comité Français de Libération Nationale, arrive. La Martinique se rallie.
15 juillet 1943 : départ de l'Amiral Robert à Porto-Rico.

Source
Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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