LA guerre d'Algérie

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stan_hudson
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LA guerre d'Algérie

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Vu sur un autre forum :
Victoire militaire et doutes politiques
Au cours de l'année 1959, la guerre atteint son paroxysme avec le plan mis au point par le général Maurice Challe, commandant militaire de l'Algérie. Les opérations « Jumelles » déclenchées par l'armée française affaiblissent considérablement les maquis de l'intérieur. Plus de deux millions de paysans algériens sont déplacés et regroupés dans des « villages de pacification ». Parallèlement, l'armée entreprend une « action sociale » : les hommes des Sections administratives spéciales (S.A.S.) réalisent un travail d'alphabétisation et d'assistance médicale, qui sert aussi habilement la propagande et le renseignement. Du côté du F.L.N., les opérations militaires marquent le pas.
Dirigée par Houari Boumediene, 1'« armée des frontières », stationnée au Maroc et en Tunisie, parvient de plus en plus difficilement à pénétrer sur le territoire algérien. Depuis 1957, en effet, l'armée française a mis en place, tout le long de la frontière tunisienne, un redoutable barrage électrifié, la « ligne Morice ». Le rouleau compresseur du plan Challe brise ainsi peu à peu les katibas (unités) de l'A.L.N. En 1960, les maquis sont réduits à quelques milliers d'hommes, affamés, terrés au plus profond des massifs montagneux. Obtenue par la force des armes, serait-ce enfin la paix ?
De Gaulle sait que le F.L.N. dispose d'un début de reconnaissance internationale, qu'il s'appuie toujours sur « l'armée des frontières » et sur l'immigration algérienne en France (plus de 130 000 cotisants du F.L.N.) plus que jamais décidée à obtenir l'indépendance de l'Algérie. Malgré la victoire militaire, il sait aussi que l'opinion algérienne est acquise à l'idée d'indépendance. Le moment est venu de changer de cap.
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http://forums.france2.fr/france2/envoye ... 6900_2.htm
Invité

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Ok, quentin, je m'incline: tu as raison...

Je suis d'accord également sur le fait que l'armée n'etait pas faite que d'anciens SS qui revaient de torturer à tout va, qu'elle n'etait pas préparée à ce type d'intervention. mais quand tu me dis que débattre d'autre chose que de la torture c'est faire un listing... alors tout ce forum n'est qu'un gigantesque listing sur la Normandie! C'est bizarre c'est pourtant pas l'impression que j'en ai...

Enfin, je m'étendrai pas plus sur le sujet, je brasse inutilement de l'air la ou il n'y a pas lieu de le faire...

Bon débat à tous!
Rock
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Voilà un article lamentable que j'ai trouvé sur internet, et qui traine le général Bigeard (héro de la WWII, d'Indochine et d'Algérie) dans la boue ! J'aimerai avoir votre réaction sur cet article, j'ai laissé la mienne dans les commentaires, au dessous de ce torchon !

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_ ... ire1030973
Piat
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Bien , avez vous vraiment chercher le pourquoi de cette guerre , de cette révolte ?
Nan , aucun d'entrevous n'en parle , et combien d'entrevous si vous étiez Kabile , bérbére en 1930 , aurait été FLN .
Il ne faut pas oublier que l'Algérie était 2 départements français , la terre était française et seuls les descendants d'immigrés français avaient la nationalité française pas les Algériens ( meme ceux qui avaient servit sous nos 3 couleurs ) .
Pour ceux qui veulent en savoir plus , je conseille un ouvrage celui de Yves COURRIERE "La Guerre d'Algérie"
T1 Les Fils de la Toussaint
T2 Le temps des Léopards
T3 L'heure des Colonels
T4 Les feux du désespoir
Vous en apprendrez des choses il sort de tous les placards les squelettes de chaque camps , pas un seul n'est épargné .
Rock
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Message non lu par Rock »

Moi comme livre, je vous conseille "Le 11° Choc" de Eric Huitric.
C'est l'histoire d'un commando français engagé en Indochine, puis en Algérie par la suite. Grâce à ce livre, qui dévoile lui aussi certaines vérités, il est plus aisé de comprendre comment s'est déroulé la guerre d'Algérie.
Quentin
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avez vous vraiment chercher le pourquoi de cette guerre , de cette révolte ?
Qu'est ce que 400 fusils sur 10M de personnes ? Pro soviétiques avec ça !
Il ne faut pas oublier que l'Algérie était 2 départements français
3 départements
seuls les descendants d'immigrés français avaient la nationalité française pas les Algériens
Inéxact, tout le monde à la nationalité française. En revanche les musulmans avaient une "citoyenneté limitée" pour la plupart. Tout l'enjeu des réformes aurait été de rétablir dans sa totalité la citoyenneté.

Rock, pour "l'article" sur Bigeard, il n'est meme pas digne qu'on le lise... Que des gens, "Français" qui plus est, puisse écrire cette merde, c'est lamentable
stan_hudson
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L'origine de la guerre d'algérie :
Faces cachées de la seconde guerre mondiale

La guerre d?Algérie a commencé à Sétif
Le 8 mai 1945, tandis que la France fêtait la victoire, son armée massacrait des milliers d?Algériens à Sétif et à Guelma. Ce traumatisme radicalisera irréversiblement le mouvement national.
Par Mohammed HarbiDésignés par euphémisme sous l?appellation d?« événements » ou de « troubles du Nord constantinois », les massacres du 8 mai 1945 dans les régions de Sétif et de Guelma sont considérés rétrospectivement comme le début de la guerre algérienne d?indépendance. Cet épisode appartient aux lignes de clivage liées à la conquête coloniale.

La vie politique de l?Algérie, plus distincte de celle de la France au fur et à mesure que s?affirme un mouvement national, a été dominée par les déchirements résultant de cette situation. Chaque fois que Paris s?est trouvé engagé dans une guerre, en 1871, en 1914 et en 1940, l?espoir de mettre à profit la conjoncture pour réformer le système colonial ou libérer l?Algérie s?est emparé des militants. Si, en 1871 en Kabylie et dans l?Est algérien et en 1916 dans les Aurès, l?insurrection était au programme, il n?en allait pas de même en mai 1945. Cette idée a sans doute agité les esprits, mais aucune preuve n?a pu en être avancée, malgré certaines allégations.

La défaite de la France en juin 1940 a modifié les données du conflit entre la colonisation et les nationalistes algériens. Le monde colonial, qui s?était senti menacé par le Front populaire ? lequel avait pourtant, sous sa pression, renoncé à ses projets sur l?Algérie ?, accueille avec enthousiasme le pétainisme, et avec lui le sort fait aux juifs, aux francs-maçons et aux communistes.

Avec le débarquement américain, le climat se modifie. Les nationalistes prennent au mot l?idéologie anticolonialiste de la Charte de l?Atlantique (12 août 1942) et s?efforcent de dépasser leurs divergences. Le courant assimilationniste se désagrège. Aux partisans d?un soutien inconditionnel à l?effort de guerre allié, rassemblés autour du Parti communiste algérien et des « Amis de la démocratie », s?opposent tous ceux qui, tel le chef charismatique du Parti du peuple algérien (PPA), Messali Hadj, ne sont pas prêts à sacrifier les intérêts de l?Algérie colonisée sur l?autel de la lutte antifasciste.

Vient se joindre à eux un des représentants les plus prestigieux de la scène politique : Ferhat Abbas. L?homme qui, en 1936, considérait la patrie algérienne comme un mythe se prononce pour « une République autonome fédérée à une République française rénovée, anticoloniale et anti-impérialiste », tout en affirmant ne rien renier de sa culture française et occidentale. Avant d?en arriver là, Ferhat Abbas avait envoyé aux autorités françaises, depuis l?accession au pouvoir de Pétain, des mémorandums qui restèrent sans réponse. En désespoir de cause, il transmet aux Américains un texte signé par 28 élus et conseillers financiers, qui devient le 10 février 1943, avec le soutien du PPA et des oulémas, le Manifeste du peuple algérien.

Alors, l?histoire s?accélère. Les gouvernants français continuent à se méprendre sur leur capacité à maîtriser l?évolution. De Gaulle n?a pas compris l?authenticité des poussées nationalistes dans les colonies. Contrairement à ce qui a été dit, son discours de Brazzaville, le 30 janvier 1944, n?annonce aucune politique d?émancipation, d?autonomie (même interne). « Cette incompréhension se manifeste au grand jour avec l?ordonnance du 7 mars 1944 qui, reprenant le projet Blum-Violette de 1936, accorde la citoyenneté française à 65 000 personnes environ et porte à deux cinquièmes la proportion des Algériens dans les assemblées locales », écrit Pierre Mendès France à André Nouschi (1). Trop peu et trop tard : ces miniréformes ne touchent ni à la domination française ni à la prépondérance des colons, et l?on reste toujours dans une logique où c?est la France qui accorde des droits...

L?ouverture de vraies discussions avec les nationalistes s?imposait. Mais Paris ne les considère pas comme des interlocuteurs. Leur riposte à l?ordonnance du 7 mars intervient le 14 : à la suite d?échanges de vues entre Messali Hadj pour les indépendantistes du PPA, Cheikh Bachir El Ibrahimi pour les oulémas et Ferhat Abbas pour les autonomistes, l?unité des nationalistes se réalise au sein d?un nouveau mouvement, les Amis du Manifeste et de la liberté (AML). Le PPA s?y intègre en gardant son autonomie. Plus rompus aux techniques de la politique moderne et à l?instrumentalisation de l?imaginaire islamique, ses militants orientent leur action vers une délégitimation du pouvoir colonial. La jeunesse urbaine leur emboîte le pas. Partout, les signes de désobéissance se multiplient. Les antagonismes se durcissent. La colonie européenne et les juifs autochtones prennent peur et s?agitent.

Au mois de mai 1945, lors du congrès des AML, les élites plébéiennes du PPA affirmeront leur suprématie. Le programme initial convenu entre les chefs de file du nationalisme ? la revendication d?un Etat autonome fédéré à la France ? sera rangé au magasin des accessoires. La majorité optera pour un Etat séparé de la France et uni aux autres pays du Maghreb et proclamera Messali Hadj « leader incontesté du peuple algérien ». L?administration s?affolera et fera pression sur Ferhat Abbas pour qu?il se dissocie de ses partenaires.

Cette confrontation s?était préparée dès avril. Les dirigeants du PPA ? et plus précisément les activistes, avec à leur tête le Dr Mohamed Lamine Debaghine ? sont séduits par la perspective d?une insurrection, espérant que le réveil du millénarisme et l?appel au djihad favoriseront le succès de leur entreprise. Mais leur projet irréaliste avorte. Dans le camp colonial, où l?on craint de voir les Algériens rejeter les « Européens » à la mer, le complot mis au point par la haute administration, à l?instigation de Pierre-René Gazagne, haut fonctionnaire du Gouvernement général, pour décapiter les AML et le PPA prend jour après jour de la consistance.

L?enlèvement de Messali Hadj et sa déportation à Brazzaville, le 25 avril 1945, après les incidents de Reibell, où il est assigné à résidence, préparent l?incendie. La crainte d?une intervention américaine à la faveur de démonstrations de force nationalistes hantait certains, dont l?islamologue Augustin Berque (2). Exaspéré par le coup de force contre son leader, le PPA fait de la libération de Messali Hadj un objectif majeur et décide de défiler à part le 1er mai, avec ses propres mots d?ordre, ceux de la CGT et des PC français et algérien restant muets sur la question nationale. A Oran et à Alger, la police et des Européens tirent sur le cortège nationaliste. Il y a des morts, des blessés, de nombreuses arrestations, mais la mobilisation continue.

Le 8 mai, le Nord constantinois, délimité par les villes de Bougie, Sétif, Bône et Souk-Ahras et quadrillé par l?armée, s?apprête, à l?appel des AML et du PPA, à célébrer la victoire des alliés. Les consignes sont claires : rappeler à la France et à ses alliés les revendications nationalistes, et ce par des manifestations pacifiques. Aucun ordre n?avait été donné en vue d?une insurrection. On ne comprendrait pas sans cela la limitation des événements aux régions de Sétif et de Guelma. Dès lors, pourquoi les émeutes et pourquoi les massacres ?

La guerre a indéniablement suscité des espoirs dans le renversement de l?ordre colonial. L?évolution internationale les conforte. Les nationalistes, PPA en tête, cherchent à précipiter les événements. De la dénonciation de la misère et de la corruption à la défense de l?islam, tout est mis en ?uvre pour mobiliser. « Le seul môle commun à toutes les couches sociales reste (...) le djihad, compris comme arme de guerre civile plus que religieuse. Ce cri provoque une terreur sacrée qui se mue en énergie guerrière », écrit l?historienne Annie Rey-Goldzeiguer (3). La maturité politique n?était pas au rendez-vous chez les ruraux, qui ne suivaient que leurs impulsions.

Chez les Européens, une peur réelle succède à l?angoisse diffuse. Malgré les changements, l?égalité avec les Algériens leur reste insupportable. Il leur faut coûte que coûte écarter cette alternative. Même la pâle menace de l?ordonnance du 7 mars 1944 les effraie. Leur seule réponse, c?est l?appel à la constitution de milices et à la répression. Ils trouvent une écoute chez Pierre-René Gazagne, chez le préfet de Constantine Lestrade Carbonnel et le sous-préfet de Guelma André Achiary, qui s?assignent pour but de « crever l?abcès ».

A Sétif, la violence commence lorsque les policiers veulent se saisir du drapeau du PPA, devenu depuis le drapeau algérien, et des banderoles réclamant la libération de Messali Hadj et l?indépendance. Elle s?étend au monde rural, où l?on assiste à une levée en masse des tribus. A Guelma, les arrestations et l?action des milices déclenchent les événements, incitant à la vengeance contre les colons des environs. Les civils européens et la police se livrent à des exécutions massives et à des représailles collectives. Pour empêcher toute enquête, ils rouvrent les charniers et incinèrent les cadavres dans les fours à chaux d?Héliopolis. Quant à l?armée, son action a fait dire à un spécialiste, Jean-Charles Jauffret, que son intervention « se rapproche plus des opérations de guerre en Europe que des guerres coloniales traditionnelles (4) ». Dans la région de Bougie, 15 000 femmes et enfants doivent s?agenouiller avant d?assister à une prise d?armes.

Le bilan des « événements » prête d?autant plus à contestation que le gouvernement français a mis un terme à la commission d?enquête présidée par le général Tubert et accordé l?impunité aux tueurs. Si on connaît le chiffre des victimes européennes, celui des victimes algériennes recèle bien des zones d?ombre. Les historiens algériens (5) continuent légitimement à polémiquer sur leur nombre. Les données fournies par les autorités françaises n?entraînent pas l?adhésion. En attendant des recherches impartiales (6), convenons avec Annie Rey-Goldzeiguer que, pour les 102 morts européens, il y eut des milliers de morts algériens.

Les conséquences du séisme sont multiples. Le compromis tant recherché entre le peuple algérien et la colonie européenne apparaît désormais comme un v?u pieux.

En France, les forces politiques issues de la Résistance se laissent investir par le parti colonial. « Je vous ai donné la paix pour dix ans ; si la France ne fait rien, tout recommencera en pire et probablement de façon irrémédiable », avait averti le général Duval, maître d??uvre de la répression. Le PCF ? qui a qualifié les chefs nationalistes de « provocateurs à gages hitlériens » et demandé que « les meneurs soient passés par les armes » ? sera, malgré son revirement ultérieur et sa lutte pour l?amnistie, considéré comme favorable à la colonisation. En Algérie, après la dissolution des AML le 14 mai, les autonomistes et les oulémas accusent le PPA d?avoir joué les apprentis sorciers et mettent fin à l?union du camp nationaliste. Les activistes du PPA imposent à leurs dirigeants la création d?une organisation paramilitaire à l?échelle nationale. Le 1er novembre 1954, on les retrouvera à la tête d?un Front de libération nationale. La guerre d?Algérie a bel et bien commencé à Sétif le 8 mai 1945.

Mohammed Harbi.
SOURCE : http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/HARBI/12191
stan_hudson
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Le massacre de Sétif débute le 8 mai 1945 en Algérie
Le contexte : la fin de la Seconde Guerre mondiale [modifier]
La révolution nationale pétainiste avait renforcé en Algérie les partisans d'un ordre colonial brutal. Mais, avec le débarquement américain en novembre 1942, les conditions politiques changent. L'entrée en guerre de l'Afrique du Nord aux côtés des Alliés qui se prépare nécessite des égards vis à vis des populations indigènes. Messali Hadj, chef du pricipal mouvement nationaliste algérien, le Parti du Peuple Algérien (PPA, clandestin), reste cependant emprisonné. Ferhat Abbas, dirigeant des Amis du Manifeste et de la Liberté, demande que les musulmans qui s'apprêtent à entrer en guerre soient assurés de ne pas rester "privés des droits et des libertés essentielles dont jouissent les autres habitants de ce pays". [1].

Le 7 mars 1944, le Comité français de la Libération nationale a adopté une ordonnance attribuant d'office la nationalité française, sans modification de leur statut civil religieux à tous les Indigènes disposant de certains diplômes tels que le certificat d'études, de décorations militaires, etc. En 1945, environ 62 000 combattants en bénéficient, ce qui suscite diverses oppositions dans certains milieux européens en Algérie.

Les dirigeants nationalistes algériens espèrent beaucoup de la première réunion de l'Organisation des Nations unies à San Francisco le 29 avril 1945.


Manifestations nationalistes [modifier]
Au printemps 1945, l'ambiance est tendue parmi la population européenne où circulent des bruits alarmistes prédisant un soulèvement musulman. D'autant que l'Algérie connaît depuis quelques mois une situation alimentaire catastrophique. Messali Hadj est déporté à Brazzaville le 23 avril 1945. Le PPA organise des manifestations dans tout le pays le 1er mai qui se veulent pacifiques et sans armes, mais pour la première fois est brandi le drapeau algérien (interdit par le gouvernorat général français). Les manifestations se passent dans le calme sauf à à Alger et Oran où ont lieu des affrontements avec la police ; la répression est brutale et fait quelques morts.

Quelques jours plus tard, c'est l'annonce de la reddition allemande et de la fin de la guerre : des manifestations sont prévues un peu partout pour le 8 mai.


Le 8 mai [modifier]
A Sétif , la manifestation autorisée commence à envahir les rues dès 8h. 2000 à 5000 Algériens, chantant l?hymne nationaliste Min Djibalina (De nos montagnes), défilent avec des drapeaux des pays alliés vainqueurs et des pancartes « Libérez Messali », « Nous voulons être vos égaux » ou « A bas le colonialisme ». Vers 8h45 surgissent des pancartes « Vive l'Algérie libre et indépendante » et un drapeau algérien. Tout dérape alors : devant le café de France, les commissaires Olivieri et Tort tentent de s?emparer du drapeau. Le porte-drapeau Soual Bouzid chef d'une patrouille de scouts musulmans marchant en tête est abattu par un policier. Immédiatement des tirs provenant de policiers ainsi que de civils à partir des balcons frappent le cortège qui est gagné par la panique. La vingtaine de gendarmes à qui se heurte la foule ouvre un feu meurtrier. La colère des manifestants se retourne contre les Français et fait 28 morts chez les Européens. Dans le même temps, des émeutes éclatent entre Bougie et Jijel.

A Guelma, une manifestation s'ébranle en bon ordre vers 16h. Quand un drapeau algérien apparait, le sous-préfet Achiary entre dans la foule vers le porte-drapeau. Bousculade, il tire, imité par son escorte. Le cortège se débande. Les nouvelles arrivant de Sétif exacerbent la psychose des européens qui se vivent comme encerclés. On distribue des armes aux civils pour épauler l'armée.

Pendant une semaine dans le Constantinois, alors que commence la répression, se produiront de nombreuses violences contre les Européens, surtout dans les fermes isolées. Des femmes sont violées, des actes de barbarie sont commis. Le nombre total d'Européens tués sera estimé à 109.


Le massacre [modifier]
Le chef du gouvernement français provisoire, le général de Gaulle lance et coordonne (d'après le témoignage du garde des sceaux Teitgen[réf. nécessaire]) l'armée sous le commandement du général Duval dans une répression violente contre la population indigène. La marine participe grâce à son artillerie, ainsi que l'aviation. Deux croiseurs tirent plus de 800 coups de canon depuis la rade de Bougie. 10 000 soldats sont engagés dans l?opération. Ces troupes viennent de la Légion étrangère, des tabors marocains, des tirailleurs sénégalais et algériens. Des prisonniers de guerre allemands et italiens sont libérés et armés pour participer à la répression.

Image:Algerie-Setif-8mai1945-5.jpg


Celle-ci est à la mesure de la peur de voir cette manifestation dégénérer en une révolte générale. L?armée, qui était chargée de maintenir l?ordre, était également en sous-effectifs, à cause de la guerre. Des milices se forment sous l'?il bienveillant des autorités qui leur distribuent des armes, et se livrent à une véritable chasse aux émeutiers. Pendant deux semaines, l?Est de l?Algérie connaît un déchaînement de folie meurtrière. Plusieurs patriotes algériens, comme Ferhat Abbas, qui étaient totalement hostiles aux assassinats de Français qui allaient à l'encontre de toute leur action politique, furent de plus arrêtés.

Peu de citoyens français protestent contre ces massacres. Par exception l'un d'eux, le professeur José Aboulker, médecin juif et résistant (l'un des organisateurs du putsch du 8 novembre 1942, qui a permis le succès de l'Opération Torch à Alger), s'élève contre ces massacres. Il publie plusieurs articles dans le quotidien Alger Républicain, réclamant certes la sanction sévère des meurtriers provocateurs qui avaient assassiné 109 Français, mais à l'issue d'une procédure légale régulière. Et surtout, il dénonce sans réserve les massacres massifs et aveugles de milliers d'Algériens innocents. Il réclame aussi la libération immédiate de Fehrat Abbas, dont tout le monde savait qu'il avait toujours cantonné son action dans le cadre de la légalité. Le professeur Aboulker avait estimé que la défense des innocents devait primer toute considération politique.

Le 19 mai, à la demande du ministre de l?Intérieur Tixier, de Gaulle nomme le général de gendarmerie Tubert, résistant, membre depuis 1943 du Comité central provisoire de la Ligue des droits de l?homme (où siègent également René Cassin, Pierre Cot, Félix Gouin et Henri Laugier), membre de l?Assemblée consultative provisoire, dans le but d?arrêter la répression.

En effet, à partir du 19 mai, les ordres du général Duval changent complètement de nature et la milice de Guelma est dissoute. Mais, pendant six jours, du 19 au 25 mai, la commission fait du sur-place à Alger. Officiellement on attendait l?un de ses membres « retenu » à Tlemcen. Dans les faits, c'est bien Tubert qui est retenu à Alger. On ne le laisse partir pour Sétif que le 25 mai, quand tout y était terminé. Et, à peine arrivé à Sétif, il est rappelé à Alger le lendemain, le 26, sur ordre du gouvernement, par le gouverneur général Chataigneau. Si bien qu?il ne peut se rendre à Guelma.

La répression prend fin officiellement le 22 mai. Des officiers exigent la soumission publique, à genoux, des derniers insurgés sur la plage des Falaises, non loin de Kherrata.

Les dernières victimes sont tuées le 25 mai. Mais, pendant de longs mois les indigènes qui, dans les campagnes, se déplaçaient le long des routes continuèrent à fuir pour se mettre à l'abri, au bruit de chaque voiture.


Témoignages [modifier]
Des automitrailleuses font leur apparition dans les villages et tirent à distance sur les populations qui fuient vers les montagnes. Les blindés sont relayés par les militaires arrivés en convois sur les lieux.
De nombreux corps n?ont pu être enterrés ; ils sont jetés dans les puits, dans les gorges de Kherrata. Des miliciens utilisent les fours à chaux pour faire disparaître des cadavres. Saci Benhamla, qui habitait à quelques centaines de mètres du four à chaux d?Héliopolis, décrit l?insupportable odeur de chair brûlée et l?incessant va-et-vient des camions venant décharger les cadavres, qui brûlaient ensuite en dégageant une fumée bleuâtre[2].
À Kef-El-Boumba, « j?ai vu des Français faire descendre d?un camion cinq personnes les mains ligotées, les mettre sur la route, les arroser d?essence avant de les brûler vivants . »
L?armée organise des cérémonies de soumission où tous les hommes doivent se prosterner devant le drapeau français et répéter en choeur : « Nous sommes des chiens et Ferhat Abbas est un chien ». Certains, après ces cérémonies, étaient embarqués et assassinés.
Selon Annie Rey-Goldzeiguer[3], « des camps d'internement se remplissent et se vident par des exécutions sommaires, des corps sont incinérés dans des fours à chaux »
le commissaire Bergé, chef de la section judiciaire, déclare dans on rapport[réf. nécessaire] qu'il n'a « pas pu circuler librement à Guelma » et qu'il a « entrevu aux portes de la ville des charniers mal dissimulés ».
Voir notamment le site de la section de Toulon de la Ligue des Droits de l'Homme[4]





Le nombre des victimes [modifier]
Les chiffres du nombre de victimes sont actuellement source de nombreuses polémiques en Algérie où la version officielle écrite après l'indépendance à des fins nationalistes se trouve contredite depuis quelques années.

Le général Duval déclare « Les troupes ont pu tuer 500 à 600 indigènes ».
Le gouverneur général de l'Algérie Yves Chataigneau fixe le nombre des musulmans tués à 1165 et 14 soldats.
Par la suite, André Prenant, géographe spécialiste de la démographie algérienne, se rendant sur les lieux en 1948, fixe le nombre de victimes à 20 000.
Certains historiens ont par la suite parlé de 2000 à 15 000 morts.
Le gouvernement algérien qui commémore ces massacres tous les ans parle de 45 000 morts, principalement à Sétif, ainsi qu'à Guelma où de nombreuses exécutions sommaires ont lieu, et à Constantine.
Le professeur Henri Aboulker (voir plus haut), a estimé le bilan à 30 000 morts.
Récemment, Belaid Abdesselam, ancien premier ministre algérien, déclarait dans El-Khabar Hebdo que le chiffre de 45 000 a été choisi à des fins de propagande. Il jette ainsi un doute sérieux sur un chiffre qui fait partie des vérités officielles du gouvernement Algérien.
Ce dernier point de vue semble faire aujourd'hui autorité. Ainsi, malgré la censure encore présente autour de l'historiographie officielle, les chercheurs Rachid Messli et Abbas Aroua, du Centre de recherche historique et de documentation sur l?Algérie déclaraient le 9 avril 2005 que « la plupart des historiens s?entendent sur le fait que 45 000 est un chiffre exagéré. Il serait plus réaliste de penser que le bilan humain se situe entre 8 000 et 10 000 morts ».
L'Encyclopedia Britannica, jugeant les estimations officielles françaises et algériennes éloignées de la réalité, estime le nombre de victimes entre 6 000 et 8 000.
Dans un rapport secret à l'époque, le service historique des armées estime le chiffre des victimes à 350 morts et 250 blessés[réf. nécessaire]. Et les estimations effectués par la différence du nombre de cartes d'alimentation avant et après les événements concluent à moins de 1000 victimes[réf. nécessaire].

Conséquences [modifier]
Le communiqué officiel illustre la manière dont les autorités de l'époque ont perçu ces événements :

« Des éléments troubles, d'inspiration hitlérienne, se sont livrés à Sétif à une agression armée contre la population qui fêtait la capitulation de l'Allemagne nazie. La police, aidée de l'armée, maintient l'ordre et les autorités prennent toutes décisions utiles pour assurer la sécurité et réprimer les tentatives de désordre . »

Selon Benjamin Stora[5], on pensait déjà depuis 1939 que les nationalistes d'Afrique du Nord étaient pilotés par les fascistes italiens ou les nazis allemands, que le Parti du peuple algérien était proche du Parti populaire français, alors que Messali avait soutenu le Front populaire et la République espagnole. Ce sentiment fût renforcé par le fait que le soulèvement eut lieu le jour de la victoire.

Le général Duval, en charge du rétablissement de l'ordre, dit à cette occasion au gouvernement colonial : « Je vous ai donné la paix pour 10 ans, mais si rien ne change, il faut s'attendre au pire »[6] [7].

Ces propos se vérifieront puisque, 9 ans plus tard, l'insurrection de la Toussaint 1954 marquera le début de la Guerre d'Algérie.

Ces événements ont hâté indubitablement la prise de conscience des Algériens colonisés. En 1947, le PPA crée l'Organisation spéciale (OS), une branche armée, dirigée par Aït-Ahmed puis par Ben Bella. De nombreux historiens pensent que ces événements marquent le véritable début de la guerre d'Algérie.

Houari Boumediene, le futur président algérien a écrit :

« Ce jour-là, j?ai vieilli prématurément. L?adolescent que j?étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre. Et les enfants ont compris qu'il faudrait se battre les armes à la main pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour-là. »

Kateb Yacine, écrivain algérien, alors lycéen à Sétif, écrit :

« C?est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J?avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l?impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de Musulmans, je ne l?ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme. »

Il fut aussi un témoin oculaire des événements de Sétif, il écrit :

« Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n?avaient pas prévu de réactions. Cela s?est terminé par des dizaines de milliers de victimes. À Guelma, ma mère a perdu la mémoire (...) On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues. La répression était aveugle ; c?était un grand massacre. »

Albert Camus dans le journal Combat des 13 au 23 mai[8] demande qu'on applique aux Algériens (il dit : « Le peuple arabe ») les « principes démocratiques que nous réclamons pour nous-mêmes ». Il affirme qu?il y a crise ? et non de simples incidents ? que « le peuple arabe existe », qu?il « n?est pas inférieur sinon par les conditions où il se trouve ». Plus encore, il proclame que « l?Algérie est à conquérir une seconde fois ».
SOURCE : http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_S%C3%A9tif
moneglia
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LA guerre d'Algérie

Message non lu par moneglia »

L?ALGÉRIE AVANT 1830

En fait, il n?y avait rien ? Ce coin de terre, situé en haut de l?Afrique, était morcelé et sans caractéristique propre. On le désignait sous le nom de Régence turque d?Alger, payant tribut au Sultan ottoman.
Pas de frontières fixes, pas de gouvernement central, pas de monnaie propre au pays : c?était la livre turque qui servait de base pour les rares relations commerciales, pas d?autre loi que l?observance de la charria (la loi coranique).

Cette vacuité se retrouvait partout et pour tout: pas de routes, pas de ports en dehors des abris naturels, pas de commerce privé ni d?industrie sinon un artisanat rudimentaire, pas d?hôpitaux ni d?hygiène publique, pas d?écoles à part quelques rares écoles coraniques.

Cette pauvre région n?avait pas d?histoire, pas plus que de référence historique. Le dernier « souverain », si l?on veut lui accorder ce titre, se nommait Jugurtha (160-100 avant J.C.). il fut vaincu et détrôné par les Romains, ceux-ci furent remplacés par les Byzantins, puis par les Arabes d?abord et les Turcs ensuite.

Ainsi, entre 100 avant J.C. et 1962, cette entité n?a pas existé en tant qu?État. C?est la France qui l?a baptisé «Algérie», terme inconnu avant 1832. il est bon de rappeler ce que déclarait en 1939 Ferhat Abbas:
«La patrie algérienne n ?existe pas ! J?ai interrogé les vivants et les morts, le ciel, le vent, la mer. J?ai crié Algérie I Personne ne m?a répondu. Nous sommes fils d?un monde nouveau, né de l?esprit et de l?effort français. »

Pourtant, la Régence turque d?Alger posait un méchant problème au monde méditerranéen depuis le XVIe siècle. C?était la place forte de la piraterie et le plus grand marché aux esclaves du Bassin méditerranéen. Les Barbaresques poussaient même l?audace jusqu?à faire des expéditions sur les côtes françaises, sardes, espagnoles et razzier des jeunes femmes pour leurs harems et des jeunes garçons pour en faire des janissaires.
Les puissances européennes tentèrent de mettre le holà. Plusieurs expéditions vinrent canonner Alger et délivrer les captifs. (Lord Exmouth en 1816 libéra ainsi 1 200 malheureux). Des négociations furent menées avec la Sublime Porte pour permettre au trafic maritime de s?effectuer sans histoire. Le Sultan promettait beaucoup, signait tous les engagements que l?on voulait... Et les Barbaresques reprenaient de plus belle leurs méfaits!

En 1830, la France décida de mettre fin à la piraterie et débarqua à Sidi Ferruch. Alger se rendit le 5juillet et commença alors la présence française...

L? EFFORT PENDANT LA PRÉSENCE FRANÇAISE

Le domaine agricole
Au cours des siècles passés, l?élevage des ovins et des caprins et leur transhumance avaient provoqué une véritable désertification, sauf dans les rares plaines fertiles de la côte où se pratiquait un peu l?irrigation. Les méthodes de culture étaient archaïques et la loi coranique des successions conduisaient à un morcellement dramatique de la partie arable du pays.
Les Français travaillèrent à restaurer les sols, assécher les marais, forer des puits et à construire des barrages (en 1955:12 barrages, 801 700 000 m3 de retenue, 197 000 hectares d?irrigation dont 40000 pour les agrumes). Il est bon de noter que 75 % des sols cultivés étaient la propriété des Indigènes et que 90 % du petit bétail leur appartenait. Enfin la grande richesse agricole d?origine française était la vigne (450 000 hectares). L?Algérie était capable, à la veille de son indépendance, de couvrir ses besoins en céréales et fourrage et d?exporter ses vins et ses agrumes.

............ (suite)
Rock
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LA guerre d'Algérie

Message non lu par Rock »

Comme quoi, la présence française en Algérie, fut très bénéfique à ce territoire. Maintenant qu'on est plus là, regarder cequ'il se passe ! Ils ont regressés de plusieurs dizaines d'années ! Il n'y a pas à dire, certains Algériens doivent regrettés l'époque coloniale.
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