Balade en foret a Verdun

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Balade en foret a Verdun

Message non lu par Invité »

j ai en regardant ces photos, une pensée émue pour "NOTRE DERNIER POILU" encore en vie !!!!
en essayant d imaginer un seul instant ce qu il a pu endurer dans l enfert des tranchées!!!
sauterelle
Messages : 151
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Balade en foret a Verdun

Message non lu par sauterelle »

[quote=Fantomas]Merci pour ces superbes photos ! Image Je suis impressionné par le village rasé. Sur la 2e photo, penses-tu que le cours d'eau a pu servir de tranchée?[/quote]

Merci pour ma copine qui as pris les images. Dommage de pas pouvoir afficher la photo en taille maxi car la qualité est vraiment top. A part ça, le cours d'eau est une tranchée. J'en ai remonté le cours et il part en zig zag avec multiples embranchements.

Le problème de la photo est d'aplatir le relief. Ce qu'on ne vois pas c'est que le sol n'est composé que de cratères.

En voilà d'autre prise à Besonvaux:
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Une section de voie de 60mm allemande qui servait à amener le ravitaillement au plus près du front.


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L'interieur du PC du Colonel Driant montré plus haut. On vois très bien le plafond enfoncé par un obus.

Lipton, le cas de Besonvaux avec son maire et zéro habitant est également le cas de tout les autres villages détruit de la Woevre : Fleury-devant-Douaumont, Vaux-devant-Damloup, Douaumont, Orne, Louvemont et Beaumont-en-Verdunois.



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Contre-attaque vers le fort de Vaux.

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Bombardement.

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Obus à gaz explosant dans la tranchée du Chevalet.

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Tranchée sommaire sur la côte 304.

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Un obus de 75mm non explosé et un large éclat d'obus, planté dans un arbre.

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L'évacuation des blessés.

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Cote 304, un poste de secours français...

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Cote 292, une croix rouge sur un poteau : un poste de secour à Verdun...

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En revenant de Verdun.

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Troupe d'assaut allemande progressant.

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Troupe d'assaut transportant une MG08.

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Allemand regardant les effet de leur artillerie.

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Image prise au ravin des Dames surnommé très vite "ravin de la mort"

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Soldats allemands dans une tranchée devant le fort de Douaumont (visible au fond) fin février. Notez les casques sans pointe en attendant le casque d'acier

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La forêt de Vaux-Chapitre.

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Sur la colline du Mort-Homme, attaque allemande au lance-flamme, la nouvelle arme miracle allemande de l'époque.

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Assaut allemand; également au Mort-Homme.

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Le poste de secours de Belleville

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Des témoignages tirés de l?ouvrage de Jaques Péricard « Verdun 1916 »

Durant la nuit du 3 au 4 avril 1916, le 129ème RI monte en ligne sur les pentes du fort de Douaumont et au Bois Morchée. Le caporal A. Delachartre témoigne :
« Défense absolue, sous peine de sanctions, de s?arrêter pour porter secours à un camarade blessé : il faut d?abord arrêter l?ennemi. »

D?après A.M. :
« Tout au long de la route, des blessés nous appellent, mais le devoir est d?aller au combat. Nous passons près de deux chevaux qui ont les pattes de derrière brisés ; ils sont dressés sur leurs pattes de devant et hennissent d?une voix aux intonations humaines comme pour réclamer du secours. »

Frédéric Germain, caporal au 146ème R.A.C.
« Nous avons soigné pendant une journée de pauvres fantassins du 418ème qui avais séjourné entre les lignes pendant trois même quatre jours. Les clous de leurs souliers étaient rouillés, leur pansement, très bien fait, était dur comme la pierre. Le major leur demandait à tous : « Qui a fait ton pansement ?» et avec une voix très faible, ils répondaient : « C?est un Boche ». »

Le 11 Juillet 1916, sur pentes du fond de la Horgue. Le 217ème RI reçoit une dure attaque allemande. Le PC Montagne est capturé avec ses occupants. A 19 heures, 2 compagnies (qui seront elle-même capturés dans la soirée vue leur trop grande avance) contre-attaquent et reprennent le PC Montagne, libèrent leurs camarades capturés et s?emparent de 80 soldats Allemands. Le Dr Léon Baros, aide major au 217ème R.I témoigne :
« Des prisonniers boches défilent dans la nuit ; quelques-uns, blessés, sont pansés par nous au passage. Ils ont faim, ils ont soif, leurs traits sont tirés et leurs vêtement boueux en lambeaux. Ils réclament à boire et à manger. Et nos poilus qui viennent de subir tant de mal par eux, leur offrent du pain, du chocolat, de l?eau et oublient toute ranc?ur, dans un grand élan de générosité.
Les blessés boches que nous pansons pleurent et nous offrent tout ce qu?ils possèdent : leurs couteaux de poche, des cigares, des boîtes d?allumettes. »


Ch. Chautain est soldat au 95ème RI, régiment qui après une montée en ligne de 52 km en 36 heures qui plus est le ventre vide, est décimé (7 attaques en 48 heures) au village de Douaumont raconte :
« Je suis blessé au pied, à la main droite, au bras gauche, au cou et à l?épaule. Les brancardiers arrivent, ils m?installent sur le brancard et c?est le moment des adieux.
Je suis bien triste ; j?ai envie de pleurer. Et pourtant, c?est l?arrière qui m?attend avec toutes ses douceurs ; un bon lit aux draps bien blancs, des repas chauds et copieux ; plus d?obus; plus de balles ; plus de boue, de pluie, de vent, de poux.
Oui tout cela est beau ! Mais les camarades qui restent là, que je quitte et que, probablement je ne reverrais jamais ! C?est cela qui me préoccupe et me fait mal au c?ur.
Adieu tous ! Adjudant Guérineau, Sergent Bailly, Bussière, Malicheau, Berny, Givaudeau, Bauthenet, Croix? les brancardiers m?emportent ; bonne chance à tous !...
La séparation est cruelle ; il faut avoir vécu la vie des tranchée, avoir souffert comme nous, s?être trouvé à chaque instant en face de la mort pour comprendre ce « camarade » et sentir l?amitié qui nous unissait tous. »


Sur la côte 304, le 20 mai 1916, le lieutenant Louis Botti du 1er Zouaves écrit :
« Prouvez, les deux joues traversées d?une même balle, m?adresse un bonjour pâteux :
- Qu?as-tu ?
- Une balle dans la bouche?
- Eh bien ! Pars au poste de secours !
- Non, non, mon lieutenant, je reste, ce n?est rien !
Le sergent pionnier saignait, lui aussi, de deux trous dans le front : ce n?étais rien non plus, à ce qu?il me déclara? »


Au Mort-Homme, le caporal Robert Perreau, du 203ème RI :
« Une source au sommet du Mort-Homme est à portée des Allemands dont la position surplombe légèrement la nôtre. Habilement endiguée par l?ennemi et dirigée vers nos lignes, l?eau à envahi bientôt notre tranchée. Grossi par les pluies, le fleuve s?insinue entre nos remparts de terre et mine nos parapets qui s?effondrent. La tranchée n?es plus maintenant qu?une mare de boue d?où monte une odeur intolérable.
On se réfugie sur les rares banquettes qui tiennent encore. Les caisses de grenades constituent des perchoirs sur lesquels on s?agrippe et où l?on cherche à grouper les couvertures,les musettes, les grenades et les armes.
Toute tête qui dépasse le parapet est une cible pour les guetteurs d?en face. Il faut rester accroupi sur son socle pour ne pas s?enfoncer dans la boue jusqu?au ventre ou rester enlisé.
Au bout de quelques heures, cette position cause une souffrance atroce.
Il est impossible de communiquer entre nous pendant le jour. Tout objet qui échappe des mains est irrémédiablement perdu dans la boue liquide. Le moral est plus bas que je ne l?ai jamais vu devant de telles misères physiques. La pluie tombe sans arrêt et traverse nos vêtements. Le froid nous pénètre, les poux nous sucent le sang ; tout le corps est brisé.
La pluie et la boue décomposent les cadavres d?où s?exhale une odeur écoeurante. Nous ne mangeons plus Je vois des hommes de quarante ans pleurer comme des enfants. Certains voudraient mourir.
Les grenades, les cartouches, les fusées sont noyées. La boue à pénétré dans le canon et les mécanisme des fusils, les rendant hors d?usage. Nous serions incapables de résister à une attaque allemande. Seule la nuit nous permet de quitter une position que nous avons dû garder pendant douze heures."


Du 20 au 25 juin 1916, le 405ème défend le Bois de Vaux Chapitre et le Bois Nawé. Du 21 au 23 juin le régiment subit 5 attaques sous un bombardement quasi continuel. Lors de la relève le soldat G. Branchien raconte :
« La relève. Il étais temps. Dans ce régiment d?élite où, il y a quinze jours, on trouvait dix volontaires pour un, le cran commençait à manquer. En sortant des casernes de Bevaux*, nous croisons un régiment qui monte en ligne. Ses hommes nous regardent avec des yeux effrayés, ils nous demandent :
- Quelle compagnie du 405ème êtes vous ?
- Nous sommes le régiment ! »

* Les casernes de Bevaux sont situées dans les faubourgs de Verdun.

Le lieutenant Guéneau de la 20ème compagnie du 2ème Génie raconte :
« La relève, la relève ! Oh ! Comme il fait bon vivre ! Les fantassins que nous croisons et qui quittent leurs tranchées sont affreux à voir avec leur carapace de boue. Comme la gloire est fangeuse !
L?un d?eux, d?un faux bond, s?étale, chargé, dans un fossé plein de boue gluante où il disparaît presque ; il se relève, riant, gesticulant, pas plus sale qu?avant d?ailleurs. Il s?en fout, c?est la relève ! »


Un anonyme, à propos du poste de secours d?Esnes :
« De grandes plaques rouges marquent les places où les brancards ont été posés avant d?être descendus dans les caves. Le long des murs, les brancards montés sont en permanence, prêt à servir. Les toiles sont noires de sang, coagulé et les hommes qui rôdent dans la cour, affamés, les yeux fous, la barbe longue, ont un air de condamnés à mort. A gauche, sous le hangar, c?est pire encore. Des blessés sont morts en route ou pendant qu?on faisait leur pansement. Alors, on les a mis de côté pour passer aux suivants? Et ils sont là, dans cette sorte de grange, pêle-mêle, éventrés, déchiquetés, horribles, dans des faces au rictus effrayant, dans des positions étranges et raidies, des gestes figés de colère ou de douleur, des expressions de désespoir qui font mal. Voici une toile de tente qui contient les restes d?un capitaine. Il y a là trois côtes et la moitié de la figure, le tout enveloppé dans une capote. Un paquet semblable est à côté, ficelé avec une étiquette dessus. L?entassement de ces morts, terreux, sanglants, horrifiés, donne le cauchemar. Pour comble, pendants les nuits, les rats viennent leur manger la face et leur manger les yeux et ce sont des figures squelettiques qui vous regardent avec leurs orbites vides.
Jamais je n?ai rien vu de si atroce. Les enterrer ?... Ils sont trop, on n?as pas le temps, et puis, c?est trop dangereux, et il faut vivre au milieu d?eux."
Lipton
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Message non lu par Lipton »

merci ungern pour ces photos et ces textes elles m'ont remis en mémoire le poilu décédé recemment, tu fais vraiment honneur à ton pseudo qui était aussi curieux de tout (Роман Фёдорович Унгерн фон Штернберг)
Mike Ranney à son petit-fils:

-"Grand-père, as tu été un héros pendant la guerre?"
-"Non mais j'ai servi dans une compagnie de héros".
Florence
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Message non lu par Florence »

Et dire que ca devait être "la der des der"....
La folie humaine est vraiment sans limite!!!

Encore merci pour ce boulversant reportage photo.
Dire qu'il ne reste qu'un seul poilu vivant de ce terrible carnage.
A+.
Nous sommes conscients que ces Américains, là-bas vont à l'abattoir.
"Pauvres bougres" dit Frerking, incidemment à voie basse.....
J'ai moi aussi le sentiment de monter à l'échafaud.

Heinrich Severloh, WN62, Mémoires à Omaha beach
_____________________________________________________________
Membre de l'association DDay-Overlord
Membre de l'association : "Les Fleurs de la Mémoire".
Invité

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Message non lu par Invité »

Bonjour,

Pour info concernant le village de Bezonvaux, Magazine "Batailles" N°25, un article retrace l'histoire de ce village.

Cordialement,

Florence
rborne
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Message non lu par rborne »

Quelle folie!!!
C'est déprimant!
Ecouves
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Message non lu par Ecouves »

Merci Ungern, pour ce super reportage photos ainsi que ses récits très touchants.
Invité

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Message non lu par Invité »

Trés interressant Ungern Image Image

mais cette photo n'aurait pas était prise dans la forêt d'Argonne? J'ai cru vois cette légende sur cette photo une fois...
gaubert
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Enregistré le : 05 juin, 23:00

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Message non lu par gaubert »

Oui bien vu ! D'ailleurs sur les képis (car pas encore de casque) on peut voir des lunettes.

Ces lunettes sont utilisé avec la pochette qui se trouve accroché autour du cou de l'infirmier.

Il s'agit du premier modele de masque a gaz (ou tampon), avec lunettes séparés.

La photo avec l'obus planté est prise a verdun mais en 1915, les autres datent de la bataille.
Invité

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Message non lu par Invité »

Je viens de découvrir ton reportage sur Verdun(super tes photos)
mais surtout évite les endroits interdits(zone militaire ,il reste à
ce jour un nombre considérables de munitions j'ai pour ma part beaucoup fréquenté ces endroits avec des blindés et bien des fois nous avions une certaine appréhension de quitter les pistes
et je ne parle pas des sorties nocturne.

Prudence à tous
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