Anselme Vilmont, quartier-maître à bord du croiseur Montcalm

Dans cette rubrique, vous pourrez vous lancer à la recherche d'adresses de vétérans du Jour J et de la Bataille de Normandie, partager vos connaissances, vos relations avec nos héros de la Seconde Guerre Mondiale.
Marc Laurenceau
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Anselme Vilmont, quartier-maître à bord du croiseur Montcalm

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Il était aux premières loges. Le 6 juin 1944, le quartier-maître Anselme Vilmont, originaire de Maucourt, dans la Somme, était télépointeur sur le croiseur français Montcalm, un des deux navires de guerre français qui a pris part au Débarquement en Normandie.

C'est en 1941 que Anselme Vilmont s'engage dans la Marine nationale et devient télépointeur. Il a 19 ans et veut se « battre pour libérer son pays. » Il embarque sur le croiseur français Montcalm. Sa première mission a lieu dans l'Atlantique Sud. « Nous chassions les ennemis, c'était la guerre sans vraiment l'être. » Son baptême du feu, il le fait en 1943 lors de la libération de la Corse. Mais la bataille qui restera à jamais dans sa mémoire, c'est bien celle du Débarquement sur les plages de Normandie.

Un carnet de bord où tout est relaté

À 92 ans, il en parle comme si c'était hier : « C'était impressionnant, il y avait plus de 5 000 bateaux et navires de guerre. Chacun avait un rôle bien spécifique, on était tous solidaires. Moi je devais viser les avions allemands et tirer. J'en ai eu quelques-uns. » Il a vécu cette bataille comme un véritable massacre : « Les bombes arrivaient de partout, par chance le Montcalm n'a jamais été touché. » À l'époque, il tenait un carnet de bord où il notait tout : « Je sentais bien à ce moment que j'étais en train de vivre quelque chose qui entrerait dans l'histoire de France. Et puis mes enfants et petits-enfants sont contents d'y jeter un coup d'œil de temps en temps. »

Anselme Vilmont raccroche son béret en 1949. « Si j'avais continué, j'aurais dû partir en Indochine. Ça voulait dire quitter ma famille sans être sûr de les revoir. J'avais échappé à la mort, aucun obus ne m'était tombé dessus. Pourtant j'en ai vu passer. On ne peut pas avoir autant de chance toute sa vie... J'ai préféré quitter la marine. »

Le Picard devient professeur d'éducation physique. À sa retraite, il s'investit dans l'association des Gueules cassées. Mais ce qu'il préfère, c'est faire des conférences auprès des jeunes. « Pas pour me vanter, assure-t-il, mais pour rendre hommage à ceux qui sont morts pour qu'aujourd'hui nous puissions vivre libre en France. Les jeunes doivent savoir ce que leurs ancêtres ont fait. »

Tous les ans, Anselme Vilmont est invité en Normandie pour les commémorations. « Je m'y suis rendu plusieurs fois pour rendre hommage à ceux qui ne sont pas revenus. Je vais déposer une gerbe sur leurs tombes. Puis c'est aussi l'occasion de revoir ceux qui ont combattu à mes côtés. Ils sont de moins en moins ! »

Cette année, il n'en sera pas, « mais j'aurai une pensée pour tous mes anciens camarades de guerre. » En revanche pas question pour l'ancien marin de manquer les 70 ans de l'événement qui seront célébrés l'an prochain. « le 6 juin 2014, je serai en Normandie », s'est promis le Picard. Le rendez-vous est pris.

Source
Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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