La prochaine fois que l'appareil "Whiskey 7" parachutera des hommes au-dessus de la France, ce ne sera pas pour un assaut aéroporté mais pour une commémoration
70 ans après sa participation au Jour-J, le Douglas C-47 (baptisé "Whiskey 7") rénové et actuellement exposé au National Warplane Museum dans l'état de New York va rejouer sa mission du Jour-J, lorsqu'il a parachuté des soldats aéroportés derrière les lignes ennemies. Il appartenait alors au 316th Troop Carrier Group de la 9th Air Force.
Les responsables du National Warplane Museum expliquent que ce modèle porte ce nom en raison de son marquage "W-7". Ce seul appareil en provenance des Etats-Unis participera à un largage commémoratif avec des parachutistes civils. Il traversera l'Atlantique pendant une durée comprise entre 5 heures 30 et 7 heures.
A son arrivée au National Warplane Museum en 1996, l'appareil ne ressemblait pas à son état actuel, étant donné qu'il avait été converti pour du vol civil. Il se composait alors d'un bar, des canapés et une table surmontée d'une magnifique table des Bahamas. Le musée a réalisé une restauration historique de l'appareil dans son état d'origine, ce qui lui a coûté près de 180 000 dollars. Cet argent a été utilisé pour rénover les deux moteurs et les équipements. Une amélioration a été ajoutée, à savoir la mise en place de deux systèmes GPS. L'avionique de l'appareil est moderne car le système de l'époque n'aurait pas été compatible avec nos moyens de communication actuels. Mais il n'y a pas d'auto-pilote et faire voler un appareil de ce type est assez rudimentaire. Cinq pilotes ont été engagés pour la traversée.
Leslie Palmer Cruise Jr. (505th PIR, 82nd Airborne Division)
Parmi les 21 parachutistes que le "W-7" a transporté se trouvait Leslie Palmer Cruise Jr. (Pfc, H Company, 505th Parachute Infantry Regiment, 82nd Airborne Division), qui reviendra également en Normandie pour sa cinquième participation aux commémorations. Il sera réuni pour la première fois avec cet appareil depuis son largage aux premières heures du 6 juin 1944. "L'opération Overlord pour moi, c'était hier", explique-t-il. "Cela ne m'a jamais vraiment quitté. Je me souviens encore du décollage sur l'aérodrome de Cottesmore. Je portais environ 45 kg d'équipements, avec notamment mon fusil M1, des cartouches de 7,62 mm, son kit de premiers soins, ses grenades, sa ration K et le Nouveau Testament (dans sa poche gauche, devant son coeur). Je pouvais entendre l'accélération des appareils les uns après les autres, quittant la piste avant de s'envoler dans les airs. Puis notre tour vint. Le bruit du moteur était si fort que nous devions hurler pour parler au parachutiste assis juste à côté de soi. A travers la petite fenêtre carrée, j'ai pu observer les silhouettes de centaines de navires de toutes tailles et de toutes sortes. Si nous avions encore des doutes concernant le lancement du Jour-J, ils se sont évaporés à cet instant."
