Co F/2nd bataillon/506RIP/101ème aéroportée US

Ce forum s'intéresse plus particulièrement aux unités américaines déployées pendant la Bataille de Normandie.
Cpl. Darling
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Les hommes de la compagnie F quittaient le secteur de l?île en Hollande. Le convoi passa par une route en zigzag en traversant de nombreuses villes puis le 26 novembre vers 3H00 du matin, il arriva à Mourmelon-le-Grand, en France. Mourmelon-le-Grand était une ancienne caserne en pierre de l?armée française. Déjà des siècles plus tôt, les romains s?étaient installés là. Lorsque la 101ème division aéroportée entra dans cette caserne, elle s?aperçut que des troupes allemandes de Panzer s?étaient installés dans ce lieu peu de temps auparavant En effet, les murs étaient parsemés d?affiches de propagande nazie (que les hommes prirent d?ailleurs le soin d?arracher). Les hommes allaient dormir dans les étables de cette caserne, ce qui n?était pas du luxe mais comme dira John Taylor plus tard :  « Le plus important, c?était qu?on se repose et qu?on nous nourrisse.

Mourmelon-le-grand était situé à 5 du village de Mourmelon-le-petit et à une trentaine de kilomètres de Reims, ou le général Eisenhower avait établi son QG.

En arrivant, les hommes qui revenaient de Hollande furent accueillis par leurs camarades blessés quelques semaines, quelques mois plus tôt. Jack Borden, Charlie «Jake» Jacobs, Marion Grodowski, Ray Aebischer et plein d?autres étaient là. Tout le monde était heureux de se retrouver. Ceux qui rentraient de convalescence avaient bien évidemment entendu parler de ce qui était arrivé aux autres après leur départ.

L?État-major de la division décida d?autoriser des permissions à Paris pour une durée de deux jours, mais compagnie par compagnie. Le tour de la compagnie F vint le 1er week end de décembre. Les hommes firent le chemin en train et ils arrivèrent à la capitale vers midi le samedi. Les hommes purent admirer la tour Eiffel. Certains voulurent monter au sommet, mais ils ne purent pas faute de temps. Paris regorgeait de GI?s en permission, de toutes les divisions.

Une nuit, Grodowski, Taylor, Hogenmiller et d?autres hommes tombèrent par hasard sur un rassemblement de WAC. Les hommes furent surpris de rencontrer la petite amie du Lt. Hall. Lorsque ils arrivèrent face à elle, elle reconnut le visage de Taylor et de Grodowski. Hall les avait en effet brièvement présenté à Londres. Les hommes ne savaient que dire car ils ne savaient pas si elle était au courant de la mort de Hall. Il s?avérait qu?elle ne le savait pas. Les homme passèrent donc la soirée avec elle à la réconforter.
De retour à Mourmelon, les hommes eurent la surprise de voir de nouveaux hommes affectés à la compagnie en remplacement aux tués de Hollande. La 2nde section, qui avaient subi de terrible pertes, reçut vingt hommes. Le Lt. Bill Robinson en faisait partie. Originaire du Montana, il jouait au football pour les Chicago Cardinals. Le Lt. Cook était aussi un des nouveaux officier. Bill Murphy était aussi un des remplacent après la Hollande.

La compagnie F reçut un entraînement très léger pour former les nouvelles recrues. Tous les soirs, les hommes couraient dans les rues du camp récemment installé.

Un tournoi de football fut également organisé par l?État-major. Appelé le « trophée du champagne, il opposerait le 502ème au 506ème. Chaque jours, les hommes sélectionnés dans l?équipe s?entraînaient plusieurs heures.

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Cpl. Darling
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Le soir du 16 décembre, les hommes de la compagnie F apprirent que leurs lignes avaient été enfoncé tandis qu'ils l'avaient leur linge dehors. Les informations étaient très vagues, personne ne savait précisément ou avait eu lieu la percée. En entendant ceci, Jack Borden jeta ses vêtements par terre et dit "On ferait mieux d'oublier cet endroit parce qu'on risque de bientôt partir". Borden avait raison, ils allaient partir.

A 5H00 du matin, le dimanche, les hommes furent tenus de se tenir prêt. Cet ordre étonna tout le monde car personne n'était préparé à se battre. Les nouvelles recrues étaient nombreuses et donc peu entraînées. La plupart des armes avaient été donnée à l'ordonnance pour qu'elle les répare après la Hollande et elles n'avaient pas été rendu aux hommes. De plus, les munitions, la nourriture et les cartes étaient très insuffisantes. En Normandie et en Hollande, les hommes étaient prêts à se battre, ils étaient les assaillants. Ici, ils étaient totalement pris au dépourvu. L'offensive était inconnue. Les hommes savaient seulement que les allemands avaient gagné un peu de terrain et que ceci avait provoqué un repli des troupes américaines et un saillant dans les lignes. Cette bataille fut d'ailleurs appelée "bataille du saillant ("Battle of the Bulge" en anglais). Ce nom n'était pas officiel mais tout le monde l'appelait comme ça.

Les hommes passèrent la journée du dimanche à se préparer autant qu'ils le pouvaient et lorsque la nuit tomba, la compagnie F grimpa dans des camions pour rejoindre Bastogne, dans les Ardennes belges. La rumeur disait qu'une tempête de neige était prévu la bas. Les hommes ne savait pas exactement ou ils allaient, ils se laissaient donc emmener par les camions. Ceux ci roulèrent toute la nuit jusqu'à 4H00 du matin, heure à laquelle ils arrivèrent à leur destination. A peine sauté des camions, les hommes établirent un périmètre de défense en creusant à moitié des trous. La situation était extrêmement confuse. Personne ne savait exactement ou creuser car on ne savait pas ou était la ligne de front, ni ce qui s'y passait. Toute la nuit, des troupes arrivèrent et au lever du jour, on ordonna à la compagnie F de commencer à marcher. Les hommes pouvaient entendre l'artillerie et les mitrailleuses à distance, ce qui les étonna beaucoup car ils pensaient encore être au Luxembourg qui était derrière les lignes américaines. Les hommes avançaient sur la route en une colonne quand ils reçurent l'ordre de jeter leur sac de couchage au carrefour suivant. La compagnie F s'éxecuta puis elle continua à avancer, encore plus vite. Tout le monde sentait que ça pressait, la situation était inquiétante ...
Les nouvelles recrues avaient du mal à marcher aussi rapidement que leurs camarades. En mauvaise forme, ils avaient du mal à garder le contact avec le groupe. Les officiers et les sous officiers devaient aller et venir entre les lignes pour maintenir les hommes entre eux et pour vérifier qu'ils étaient en alerte.

Quand la compagnie F entra dans Bastogne, elle trouva la ville en émoi. Il y avait des américains pleins les rues, celles ci étaient encombrées de véhicules et la situation était confuse. "Le plus inquiétant", fit remarquer John H. Taylor, "c'est que tout ceci avançait dans la direction opposée de la notre." Il s'agissait en fait des troupes qui avaient été enfoncées pendant l'assaut allemand. Ils se repliaient, désorganisés et ils quittaient le front. La compagnie F, elle, faisait l'inverse. Elle avançait en direction des allemands. Les hommes traversèrent Bastogne sur son côté puis ils continuèrent pendant un kilomètre et demi avant de s'arrêter. C'était le 18 décembre et le soleil se levait sur les Ardennes ...

Les combats faisaient rage sur la droite de la compagnie F. Le 501ème était en effet aux prises avec les allemands à Boucy. Le 506, au petit matin, commença donc à avancer dans cette direction. En traversant une voie de chemin de fer, les hommes entendirent un tir d'artillerie important. Vers midi, le régiment quitta la route pour s'enfoncer dans les bois sur sa droite puis ils s'installèrent là. Le seul bâtiment de ce secteur était une gare. La compagnie F installa un poste avancé sur son arrière et un autre sur sa droite. Le 501ème et la 506ème essayaient d'occuper la place ensemble en faisant la jonction mais le secteur était trop grand Par conséquent, il y avait des trous dans les lignes par lesquelles pouvaient s'infiltrer les allemands.

Cisnerriss était une nouvelle recrue de la compagnie F. Il patrouillait avec Joe Hogenmiller dans le secteur. On avait dit aux hommes de revenir des avants postes en ligne droite pour les distinguer des allemands. Après l'aube du 21 décembre, Hogenmiller et Cisnerriss revenaient d'une patrouille. Le temps était brumeux et incertain. Luke Atkins, une nouvelle recrue également, guettait le bois dans son trou. Atkins était originaire du comté d'Harlin, dans le Kentucky et il était réputé pour être très bon tireur. Cisnerriss, apeuré par le manque de visibilité du au brouillard, avançait prudemment en se faufilant d'arbre en arbre. Atkins remarqua sa silhouette dans la brume en notant qu'il n'avançait pas tout droit, comme le faisaient les américains. Il ne chercha pas plus loin. Il prit son M1 et l'abattit d'un coup de feu. Toute la compagnie fut secouée par cet incident mais la mort de Cisnerriss n'était du qu'à sa propre faute. Il fut enterré à l'endroit même de sa mort.

Après cet incident, la compagnie F rejoignit la compagnie A vers 8H00 du matin avant d'attaquer une unité allemande qui venait vers eux en direction de la voie ferrée. La compagnie F les frappa avec violence. Elle tua environ 80 allemands et en captura beaucoup d'autres. Le reste s'était replié derrière la voie ferrée pour regagner leurs lignes. Tard dans la soirée, la 1ère section suivit les allemands jusque dans leur lignes. Gordon Mather, commandant de la 1ère section, avançait prudemment. Soudain, une mitrailleuse allemande prit la section sous son feu. George Lovell, qui était éclaireur, fut tué sur le coup tandis que tous les autres hommes se jetaient dans la neige. Gordon Mather voulut se relever pour se retourner et crier les ordres mais une balle l'atteignit avant qu'il ait pu dire un mot. Pris par surprise et devant l'hécatombe qui se déroulait, les survivants préfèrent se replier. La nuit fut froide et il neigea. John Taylor et quelques hommes partirent juste avant le lever du jour pour aller chercher les corps de Mather et de Lovell. Ils les retrouvèrent, recouverts de neige et ils les ramenèrent de leur côté.

La compagnie F tint cette postion plusieurs jours durant. Les allemands essayèrent de prendre la gare en utilisant des mortiers. Ils tirèrent tout d'abord sur le toit puis derrière la gare. La compagnie F comprit rapidement leur stratégie et ils réagirent. La gare étant solidement bâtie, les allemands allaient donc donner l'assaut après que leur mortier aient tiré derrière la gare. Les servants de mitrailleuses américains les attendaient dans les bois. Les allemands arrivèrent de front puis par l'arrière mais dans tous les cas, ils ne passèrent jamais. Ceux qui essayèrent furent abattus.

Le 22 décembre, l'atmosphère était sombre. Il faisait encore plus froid et la brume était encore plus forte. Tard dans la soirée, la compagnie F reçut un télégramme du général McAuliffe l'informant qu'elle était définitivement encerclée (l'aide était "sur la route" selon ce qu'il disait). La nourriture était de plus en plus rare et les munitions étaient tellement limitées que l'artillerie ne tirait plus que par temps clair. Par temps brumeux, c'était interdit. Cette nuit-là, une attaque massive de blindé était attendue. Quelques armes anti chars purent être déplacées le long du bois sur la droite quand les hommes pensèrent que l'attaque commençait. Heureusement, l'attaque n'eut jamais eu lieu. Elle aurait pu être dévastatrice car les hommes da la compagnie F ne possédait que quelques bazookas contre les chars.

Frigorifiés. Encerclés. Affamés. Sous le feu. C'était compréhensible qu'on les appelle "les salopards cabossés de Bastogne" dans les journaux américains.

Peu de temps après, la situation s'est améliorée car le brouillard s'est dissipé. A la minute ou le temps s'est amélioré, des P-47 surgirent au dessus des bois. Ils piquaient sur les chars allemands qu'ils pouvaient voir. La compagnie F déploya des panneaux oranges pour indiquer ses lignes. Un des P 47 largua par erreur une bombe de plus de 100 kg dans ses lignes qui creusa un cratère énorme. Comme le temps s'améliorait, les hommes décidèrent d'enterrer dans ce cratère les 80 allemands qu'ils avaient tué quelques jours plus tôt. S'ils ont les mirent dans ce cratère, c'est pour qu'ils ne soient pas voyants en cas ou les allemands enfonceraient leur lignes. Dans ce cas, les représailles pourraient être terribles. Un nouvel arrivage d'avion leur fut d'un grand renfort. Ils volaient haut car la forêt dense leur empêchait de savoir ou ils larguaient le ravitaillement. Munitions et nourriture furent parachutés pour venir en renfort aux encerclés.

La nuit de Noël vers minuit, les hommes eurent de la nourriture chaude au PC de la compagnie. Il ne s'agissait que de rations K, avec de la soupe de haricot (avec très peu de haricot !). Ils eurent également un peu de pain, ce qui les régala car ils étaient tous affamés. C'était leur premier repas chaud depuis leur arrivée à Bastogne. Une nuit ou deux plus tard, un bol chaud de spaghetti fut servi à chaque homme. Black Dog Carlino était ravi car ce repas lui rappelait ses origines.

La compagnie F bougea d'une centaine de mètres vers la gare et une autre compagnie prit sa place. Le 26 décembre, les troupes américaines de Patton brisèrent le siège de Bastogne. La nuit du nouvel an, les hommes reçurent l'ordre de trouver une cible et de tirer dessus avec des armes lourdes. Ils utilisèrent les mortiers de 60mm et les mitrailleuses. Le matin suivant, 1er janvier 1945, la compagnie F avec le deuxième bataillon commença à attaquer les positions allemandes.
Cpl. Darling
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L'hiver était vraiment terrible et environ 60cm de neige recouvraient le sol. Les hommes portaient tous les vêtements qu'ils pouvaient avoir sur eux et certains avaient même des sacs à nourriture qu'ils attachaient à leur pieds mais le froid restait quand même présent. Beaucoup eurent les pieds gelés et la compagnie F perdit pas mal d'hommes comme ceci. Quand les hommes commencèrent à attaquer, le mouvement pour sortir du bois fut difficile car les branches des arbres étaient basses et recouvertes de neige. Au moment ou ils arrivèrent enfin à sortir du bois, 15 ou 20 chasseurs allemands (des FW 190) passèrent au dessus d'eux. Les avions ne cherchèrent même pas à tirer sur les hommes de la compagnie F, ils rentraient tout simplement chez eux en Allemagne. La compagnie F continua à progresser dans ce bois toute la journée à une vitesse très lente à cause de l'épaisseur de la neige. A la nuit venu, les hommes creusèrent leur foxholes dans ce bois. Cette nuit-là, deux allemands se faufilèrent jusqu'aux lignes de la compagnie F pour se rendre.

Le lendemain matin, 2 janvier 1945, le Lt. Cook de la 2ème section voulut organiser une patrouille avec deux hommes. Il voulait voir s'il y avait des allemands de l'autre côté de la route avant de faire bouger toute la section. John Taylor et Bob Sherwood l'accompagnèrent. Les trois hommes rampèrent à travers la route puis ils s'enfoncèrent d'une cinquantaine de mètres dans les lignes alllemandes. Arrivés en face d'une clairière d'une centaine de mètres de long, il s'allongèrent dans les 60 cm de neige avant de décider qu'ils allaient traverser la clairière. Ils formèrent une position en V avec le Lt. Cook devant, Taylor à droite et Sherwood à gauche. Les trois hommes avaient parcouru la moitié du champ quand une mitrailleuse allemande les prit soudain pour cible. Taylor, par réflexe, tira. Sherwood sauta et lui et le Lt. Cook retournèrent à toute vitesse en direction du bois. Sherwood, en sautant, avait perdu son casque. Taylor tira encore quelques coups de feu avant de se replier lui aussi. Les trois hommes se retrouvèrent à l'abri dans le bois et ils se couchèrent là, essouflés et furieux. Le Lt. Cook ne disait rien. Finalement, quelques minutes plus tard, il se tourna vers Taylor et lui dit nonchalament : "Tex, ces fils de putes sont encore là..." Effectivement, ils y étaient mais il n'y eut pas de bataille ce jour là.
Dans la soirée, on ordonna à la compagnie de revenir sur ses anciennes positions tandis qu'une autre compagnie allait la remplacer. Pendant que les hommes se préparaient, le Lt. Cook se promenait dans les lignes pour vérifier si tout se passait en bon ordre. Soudain, il vit une mitrailleuse américaine dans la neige. Il regarda autour de lui et ne voyant personne, il demanda : "A qui est cette foutu mitrailleuse ?". Le propriétaire de l'arme l'avait posé là en attendant qu'on lui dise de bouger. Comme il se relevait et que le Lt. Cook fut surpris, celui ci lui tira dans l'épaule. Cette bavure posa un problème car il fallut transporter l'homme blessé tout le chemin du retour pour s'occuper de lui. La compagnie F retourna finalement à l'arrière par la route principal pour arriver dans une zone de réserve. Arrivés là bas, les hommes remarquèrent qu'il manquait deux personnes. Le Lt. Nye, commandant de section et le Lt. Robinson furent mis au courant. En fait, Norman Trimble et un autre homme de la 2nde section étaient portés disparus. John Taylor et un des ses copains savaient ou les deux hommes avaient creusés leur foxhole. Ils partirent donc à leur recherche mais arrivés là-bas, il n'y avait plus personne. Il y avait un grand risque que les allemands eussent infiltré la zone. Taylor et son ami rentrèrent donc bredouille ils se firent un sang d'encre toute la nuit. Vers le lever du jour, les deux disparus apparurent entre le bois que tenait la compagnie F. En fait, ils s'étaient glissés furtivement dans les lignes allemandes sans s'en rendre compte puis ils s'étaient endormis dans leur trou. Au reveil, ne voyant personne, ils renvirent d'ou ils étaient venus et ils tombèrent sur la compagnie F. En fait, ils avaient dormi au milieu des allemands !

La compagnie F s'installa à Foy et installa son PC au fond de la ville. La compagnie E était déjà partie tandis que les compagnie H et I étaient restées. Peu d'hommes de ces deux compagnies étaient sur pied. Le PC de la division était situé à l'opposé de la position de la compagnie F dans Foy, par ou elle était arrivée. Comme une contre attaque allemande était attendue, les hommes ne reçurent pas de nourriture ce soir là. Le Lt. Robinson et John Taylor discutait d'une éventuelle patrouille de la troisième section quand le feu d'une mitrailleuse de 50 retentit dans la rue située en face du PC de la compagnie. Le Lt. Robinson déclara : "On devrait attendre la fin des coups de feu avant de sortir". Il envoya alors les hommes dans la cave pour qu'ils s'y réfugient en attendant que les tirs cessent. Les hommes étaient dans la cave quand soudain, les coups de feu disparurent. Par instinct, Taylor hurla "char allemand !". Il descendit en courant le vestibule de la maison et il regarda derrière. A moins de trente mètres, il aperçut un char allemand avancer dans la neige. Il arrivait d'une banque et quelques hommes avançaient sur ses flancs. Taylor retourna à toute vitesse dans la cave et annonça au Lt. Williams qu'il y avait un "putain" de char dans l'arrière jardin. Le Lt. Williams ordonna alors d'évacuer la cave. Tout se passa très vite. Taylor revint à l'arrière de la maison et il vit le char avancer vers la maison, puis tourner autour par le côté gauche et s'engager par ce chemin là. Les soldats allemands encerclaient la maison. Taylor retourna vers la porte arrière et il s'aperçut avec épouvant qu'un allemand se dirigeait vers cette porte. Taylor s'embusqua rapidement dans une chambre qui avait une vitre ainsi qu'une partie du mur détruit. Il se cacha derrière la porte de cette chambre. Un autre soldat allemand entre par la fenêtre détruite. Il ne pouvait pas voir Taylor mais Taylor le voyait très bien. Il avait compris que l'allemand venait droit sur lui. Avant que l'allemand ait eu le temps de réagir, Taylor lui tira dessus en le blessant à mort avant de deguérpir à toute vitesse. A peine entré dans le vestibule, deux allemands tirèrent à la mitrailleuse sur Taylor en criant. Ils agitaient leurs bras en braillant. Ils le loupèrent de très peu mais causèrent des dégâts au mur juste à côté du visage de Taylor. Au même moment, le Lt. Williams grimpa les escaliers de la cave et tua les deux allemands, sauvant la vie de Taylor.
Le char était toujours derrière la maison. Le Lt. Robinson, en sortant de la cave, dit "Laissons cet enfer ici !". Comme tout le monde voulait quitter cette maison ou tout le monde risquait d'y laisser la peau, les hommes ouvrirent d'un coup sec la porte arrière. Tous ensemble, ils sortirent de la maison comme des fous en tirant dans toute les directions l'arme à la hanche. Les hommes franchirent une rangée de fil barbelé, puis ils se precipitèrent à l'abri derrière une église. Ils tombèrent alors nez à nez avec une colonne d'allemands qui déambulaient dans la rue. Luke Atkins, l'as du tir, installa alors son mortier à toute vitesse. Sa fréquence de tir était si rapide qu'on aurait dit celle d'une arme automatique. Bien sur, ceci stoppa les allemands qui comprirent qu'ils ne pouvaient pas passer.
Après s'être un peu lieux organisé, la 2nde section envoya un message au PC de la compagnie pour dire qu'un char se balladait au milieu de la compagnie. Après, elle s'installa dans une petite rue. Seulement, le Lt. Cook manquait à l'appel. Comme on ne pouvait pas entendre le char, quelques hommes rampèrent dans la neige pour aller chercher le Lt. Cook dans l'ancienne maison. A vingt ou trente mètres de la maison, une voix demanda : " Allemand ou américain ?". C'était le Lt. Cook. Il avait une blessure grave à la jambe. Par des temps si froid, n'importe quelle petite blessure devient fatale car le soldat est bouleversé. Les hommes evacuèrent donc le Lt Cook rapidement.
Par la suite, les hommes retournèrent à l'endroit ou les allemands avaiet placé leur char. Personne ne savait ou était les autres troupes américaines, ni ce qui se passait là-bas. Ce qu'ils savaient, c'était que la situation n'était pas fameuse car même en incluant le Lt. Robinson, ils n'étaient qu'une quinzaine. Toute la nuit, les hommes avancèrent de maison en maison, de ruelle en ruelle. Au petit matin, tandis que le jour se levait, les hommes reçurent l'ordre (surement par un messager) de se retirer hors de Foy pour gagner les plaines. Les hommes fuyaient furtivement les rues de Foy pour gagner une colline ou les autre troupes américaines les attendaient. Un fossé permettait de gagner la colline en rampant et tous les hommes empruntaient ce fossé. Soudain, un char allemand s'approcha rapidement du fossé par la route principal. Au même moment, quelque chose explosa au dessus de la tête des hommes couchés dans le fossé. C'était un char américain ,camouflé derrière les arbres. Il avait tiré sur le char allemand et l'avait détruit. Celui ci explosa avant de laisser de grandes flammes l'envahir. Un seul allemand put sortir par la tourelle et se sauver. Les américains continuaient de grimper sur la colline. Les ordres étaient de tenir la colline jusqu'à ce que les chars arrivent. A ce moment là, tous les hommes étaient exténués.
Peu après dans la matinée, la 11ème DB arriva avec une dizaine de chars sur la colline. Deux compagnies de soldats étaient avec eux. Tous ensemble, les chars firent feu sur les allemands dans la ville. Grosse artillerie, mitrailleuse de 50; ils utilisaient toute leur puissance de feu. Le tir dura toute la journée. Pendant ce temps, les parachutistes américains regardaient cette guerre se mener sans tirer un seul coup de feu. Les allemands tentèrent de répliquer, sans grand succès. Quand le village fut enfin sécurisé, certain hommes retournèrent à Foy pour aller chercher leurs affaires. Lt Lt. Robinson et John Taylor retournèrent à la maison. Ils y trouvèrent un allemand mort dans une chambre, deux davant la porte et d'autres encore dans le jardin. Les hommes ramenèrent leurs affaires sur la colline et restèrent ici la nuit. Vers 3H00 du matin, la compagnie F reçut l'ordre de bouger sur sa gauche et d'effectuer un mouvement de flanc. Elle allait attaquer Noville ...
Cpl. Darling
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La route vers Noville fut pénible. La compagnie F traversa les villages de Recogne et Cobru avant de s'enfoncer dans une vallée profonde. Tandis que les hommes installaient une défense hâtive, les chars américains attiraient le feu de l'ennemi sur eux. La compagnie D était là aussi. Il faisait froid, glacial. Au plus, il faisait zéro degré (F) et le vent commenca à se lever violemment. La neige tourbillonait, les hommes étaient morts de fatigue et une fois de plus, ils n'avaient rien à manger. Le sol était dur à cause du gel et les hommes ne pouvaient pas creuser pour se protéger des allemands et du froid. Cette nuit-là, Joe Hogenmiller et Joe Gillespie s'enroulèrent dans une vieille toile de parachute pour se protéger du froid, ils s'allongèrent près d'une bûche et s'endormirent là. Plusieurs de leurs camarades les regardaient avec envie. D'autres, comme Jack Borden et John Taylor, faisaient les cent pas pour tenter de se réchauffer. En tout cas, ils ne réussirent pas à s'endormir. Quand il fait trop froid, le corps refuse de s'endormir car le sommeil entraîne le ralentissement du corps humain. Le cerveau fait alors tout pour nous faire rester éveillé et quoi qu'on fasse, il est impossible de forcer le corps à s'endrmir s'il y a risque de mort.
Quand les hommes marchaient, on leur demandait le mot de passe qui était cette nuit là "Wiz Wiper". A une certaine heure, le garde a changé et il se tenait prêt. Jack Borden arriva et il lui dit "Wiz". Le garde, une jeune recrue, était tellement excité qu'i s'empressa de dire : " Windshield wiper, windshield wiper, windshield wiper, windshield wiper !". La nuit fut misérable.

Le lendemain matin, le temps était clair. Un messager vint trouver les hommes de la compagnie F pour leur indiquer qu'il y avait de la nourriture chaude de l'autre côté de la vallée. Quelques hommes préférent manger même s'il fallait risquer sa vie en traversant la vallée. Ils essuyèrent quelques tirs de la part des allemands mais il n'y eut ni blessé, ni tué. Tout le monde arriva de l'autre côté en un seul morceau. Les intrépides qui osèrent traverser la vallée eurent droit à de la viande chaude avec de l'ananas à l'intérieur, à un bidon plein d'oeufs fris et de bacon, à un peu de pain et à du café chaud. Tous se régalèrent, déclarant qu'il n'y avait rien d'aussi bon.

Cette vallée menait droit à la ville de Noville (que les américains prononçaient "New-ville"). Quand la compagnie F arriva là-bas, il y avait une vue claire sur tout le secteur. Tout autour de Noville, il y avait beaucoup d'espaces dégagés avec quelques bois dispersés au milieu des champs recouverts de neige. Les hommes furent émus par la vue. Même s'ils detestaient cet endroit, ils furent abasourdis par le panorama. Contrairement depuis le début de la bataille des Ardennes, les parachutistes avaient ici toute la puissance militaire. Les chars longeaient les collines, les avions étaient partout et survolaient la zone et les troupes et l'artillerie étaient au travail. Noville fut pris dans la journée.

Le lendemain matin la compagnie F partit en direction de Rechamps. Vers midi, elle effectua un mouvement de flanc sur la droite et elle commença à attaquer depuis une colline couvert de neige. Dès que la compagnie F, les allemands lui tira dessus avec des mortiers et de l'artillerie. Les hommes atteignirent un talus boueux à côté de la route et ils se couvrirent là. Soudain, un obus siffla. Taylor et quelques un de ses camarades se terrèrent dans le talus. L'obus tomba en plein dedans. Tout explosa et un tas de boue, de neige et de débris d'arbres enterra les américains vivants. L'idée de suffoquer leur faisait plus peur qu'autre chose. Heureusement, leurs camarades les aidèrent à sortir de là et ils purent sortir sains et saufs. La compagnie F continua alors sa marche vers Rechamps. En entrant dans la ville, les allemands ne tirèrent pas à l'arme automatique mais aux mortiers. Les hommes avançaient prudemment dans les rues quand soudain, un civil belge courut vers eux en criant quelque chose comme "Boeshi Bocs" et il pointa une maison. Les parachutistes y trouvèrent quatre ou cinq allemands cachés dans la cave. Ils les firent sortir et les firent prisonniers.
A ce moment là, la compagnie F fut prise pour cible par des allemands qui se trouvaient dans une zone dégagée à l'est de Rechamps. Le Lt. Winters était là avec le personnel du colonel Sink. Il demanda au Lt. Robinson de prendre la 2ème section et de le suivre pour voir d'ou les coups feu venaient. La patrouille passa par la route principal du village puis grimpa sur une grosse bute et elle regarda vers le sud, là d'ou venait les tirs allemands. Soudain, ils virent des troupes approcher par un bois dense à environ 600m sur leur gauche. Comme personne ne savait s'il s'agissait de "gentils" ou de "méchants", on installa des mitrailleuses et on envoya de la fumée orange (qui les identifiait comme étant des troupes américaines). Ils continuaient à venir droit sur eux ! Alors, dès qu'ils sont entrés dans un espace dégagé et avant que la patrouille et eu le temps de voir de qui il s'agissait, les autres effectuèrent un mouvement de flanc à travers le bois. La patrouille réalisa alors avec soulagement qu'ils étaient américains.
Quand ces américains approchèrent du bois, un groupe d?allemand vint se rendre. A ce moment là, les combats étaient finis et la patrouille revint à l?arrière dans Foy pour établir le PC de la section pour la nuit. Celui-ci fut installé dans une étable typiquement européenne, rattachée à une maison. Le reste des troupes était positionnée près d?un pont. Le temps toujours glacial, les hommes creusèrent pour la nuit. Avant l?aube, on redonna aux troopers de la compagnie F leurs armes qui étaient de garde alors que ceci devait se faire au lever du jour. Cependant, une contre attaque allemande était peu probable.

Quand le soleil se leva, Taylor revint dans l?étable pour envoyer un messager au PC de la compagnie pour dire que tous les hommes de la 2nde section étaient bien rentrés. Puis il sortit fumer devant la porte de l?étable. Alors qu?il attaquait la 2nde moitié de sa cigarette, il entendit un bruit et une porte s?ouvrir. Il regarda autour de lui et il se trouve soudain devant une très vieille femme qui sortait de la maison en s?approchant de lui. Dans ses mains, elle tenait un bol en bois avec un peu de pain et du lait chaud. Taylor la remercia, se régala et n?oublia jamais ce geste.

La nuit suivante, sans être averti, la compagnie F fut relevée par la 17ème aéroportée. La compagnie F revint sur ses pas jusqu?à Noville, se reposa dans les trous profonds qu?ils avaient creusés deux ou trois semaines plus tôt et ils eurent de la nourriture chaude. Là, la bonne nouvelles que les hommes allaient quitter Bastogne tomba. Ils étaient là-bas depuis trente jours et ils étaient heureux de partir. La plupart d?entre eux étaient tout simplement heureux d?être en vie.

Voici que ce que John Taylor écrivit à un de ses amis à propos de son départ de Bastogne :
« De quelque part en Belgique,

J?espère que tu ne t?es pas trop inquiété pour moi. Je ne doute pas que tu es transpiré pour moi, mais cette lueur de chance que j?ai fonctionne toujours. Il y a deux jours, j?ai cru que c?était la fin. Ils nous ont tout jeté dessus mais on a évité. Je m?attendai à ce quelque chose tombe dans mon trou.
Ca a été l?opération la plus misérable que j?ai connu. Mec, il fait froid ici. Près de 25 cm de neige. Je pense que les journaux ont donné plein de nouvelles de nous. Je peux te dire une chose, ça n?a pas été facile.
Je ne peux pas comprendre ces putains de boches?
Mec, quel noël d?enfer on a passé. C?était trop horrible pour en reparler?

Je dois te quitter maintenant? La vie est en train de faire de moi un vieil homme, et vite »

Avant de quitter Bastogne, les hommes de la compagnie F eurent l?opportunité de prendre leur première douche depuis le mois d?avant. Pourtant, très peu d?hommes allèrent se doucher. La plupart avaient retenu la leçon en Hollande et ils préféraient garder leur sueur et leur saleté comme couche de protection contre le vent et la neige plutôt que de mourir de froid.
micropanzer
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Co F/2nd bataillon/506RIP/101ème aéroportée US

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Je lis un bouquin sur la compagnie E du 506e régiment de la 101e airborne qui est super
Cpl. Darling
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C'est lequel ?
micropanzer
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c'est Frères D'armes (band of brothers) de Stephen E. Ambrose.

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Cpl. Darling
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Oui il est bien comme bouquin. Après fais gaffe de pas tomber dans le piège comme pas mal de monde. Lis en d'autres pour voir qu'il n'y avait pas que la compagnie E. Mais sinon, c'est vrai que c'est une compagnie passionante. Bonne lecture !
micropanzer
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Je prends en compte ta remarque. Merci !
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