Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

Combats, bombardements, déroutes... Quels ont été les impacts de la Bataille de Normandie sur les civils normands ? Cette rubrique leur est destinée : posez-vos questions ou donnez votre témoignage.
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Gennaker
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Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

Message non lu par Gennaker »

Je viens de voir un message passer stipulant que la petite Danielle Laisney, 3 ans, avait été tué par un sniper à Carentan en juin 44 Place de l République... ben voyons! vilain allemand! vilain!!

Ce qu'il faut savoir...

Il y a eu en réalité trois cérémonies de remise de médailles Place de la République à Carentan, les 15, 20 et 23 juin 1944
BG Max Taylor remettre 11 Silver Stars, le 15 juin dont celles de Bob Wright et Fred Bahlau, tous deux encore en vie...

The "Four Colonels Ceremony" le 20; Les CO des 4 régiments de la 101st, John Michaelis (502nd), Jumpy Johnson (501st), Bob Sink (506th), et Bud Harper (327th/401st) reçoivent leur Silver Star
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Il y a eu une troisième cérémonie le 23 join 1944 (GO #9, dated 23 June 1944).  Y furent récompensés Ken Moore, Gerald Loraine et d'autres.  C'est durant cette cérémonie que les Allemands ont déclenché un barrage de 88. Les GI's se sont jetés au sol, mais pas les civils qui se sont éparpillés en courant. La petite Danielle Laisney, 3 ans, faisait partie d'un groupe de 7 ou 8 fillettes chargées de remettre des fleurs. Elle a été mortellement touchée. Elle est morte dans les bras de Bob Wright.

Major Maginnis mentionne que ce bombardement aurait fait près de 50 blessés parmi la population, et aucun chez les troopers...
Marc Laurenceau
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

Message non lu par Marc Laurenceau »

Voici une photo dont la légende présente Danielle Laisney datant du 23 juin, pendant la cérémonie où elle a trouvé la mort suite au tir de l'artillerie allemande :

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Cependant, elle parait bien grande pour une fillette de 3 ans. Question : que tiennent les différents chefs de corps dans leur main ?

Une autre photo : http://www.dday-overlord.com/img/archiv ... mandie.jpg


Bien cordialement.
Marc Laurenceau
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Major J.Howard
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

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Marc Laurenceau a écrit : Question : que tiennent les différents chefs de corps dans leur main ?
Je pense à la boîte contenant la médaille ? :merci:
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Gennaker
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

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Marc,

Merci pour la belle photo de Silver Star par Taylor de dos.

Ou il s'agit des boites des médailles.

La photo présentée comme celle de la petite Laisnée, est erronée... ce n'est d'ailleurs pas le bon jour, puisque les 4 CO ont reçu leur SS le 15 juin...
Il existe une seule image, très fugitive...
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john9
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

Message non lu par john9 »

Salut,

je pense que les boites contenaient les médailles qu'ils ont obtenues.

A+
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Marc Laurenceau
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

Message non lu par Marc Laurenceau »

Merci pour toutes vos réponses qui permettent d'aller un peu plus loin dans le détail et apportent des corrections à la fois sur les dates et sur les personnes.

Bien cordialement.
Marc Laurenceau
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MLQ
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

Message non lu par MLQ »

Bonjour

Effectivement l''enfant de trois ans est morte le 23 juin
http://www.flickr.com/photos/mlq/3606173351/

question pour strikeandhold puis-je utiliser votre photo ? SVP
Michel Le Querrec
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Gennaker
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

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C'est une photo trouvée sur le net dont j'ignore à qui va le crédit... domaine public j'imagine...
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Noam
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

Message non lu par Noam »

Pauvre petite fille, je suis complétement accablée, ce n'est pas normal de mourrir à cet âge. Je penserai à elle, promis !
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Marc Laurenceau
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Re: Danielle Laisney, tuée le 23 juin 1944

Message non lu par Marc Laurenceau »

Les témoignages ont l'air d'aller dans tous les sens : je ne sais pas si il y a eu un travail de recherche approfondi pour la réalisation de cet article dans Ouest-France, mais voilà ce que la ville de Carentan propose à ses visiteurs concernant son histoire :

À une semaine du 6-Juin, tour d'horizon des lieux de mémoire de la Seconde Guerre mondiale à Carentan. Certains sont connus, d'autres moins. Tous ont une histoire.

Une enfant tuée au monument aux morts
C’est le 20 juin 1944, autrement dit après la libération de Carentan, que Danièle Laisney, une enfant de 8 ans, fut fauchée par un obus allemand, « tiré peut-être de Méautis ou de Graignes » selon certains témoignages.
Elle assistait alors à la remise de la Silver Star à des soldats américains et remettait un bouquet de fleurs à un officier. Elle est honorée tous les 6 Juin par la ville de Carentan qui dépose chaque année un bouquet de fleurs sur sa tombe.

Rue des Villas, deux familles décimées

Le 6 juin 1944 dans l’après-midi, la ville subit de nombreux bombardements qui firent de gros dégâts, en particulier rue des Villas où deux familles furent décimées.
« Une famille entière de huit personnes est pulvérisée dans sa maison. On ne retrouvera aucun corps mais seulement des lambeaux de chair et d’os », relate Marcel Ledanois (témoin direct, décédé récemment) dans son ouvrage sur les événements.
Ce même jour, le maire de Carentan, le docteur Caillard, trouvait également la mort.

Les Établissements Duval-Lemonnier touchés
Les Établissements Duval-Lemonnier, aujourd’hui disparus, assuraient le ravitaillement de la population de la région « et le 6 juin 1944, ils ont été touchés par des bombardements qui ont fait des dégâts sur les toitures, se souvient Édouard Pimond alors employé de l’entreprise. Nous avons tous été réquisitionnés pour déplacer les stocks de sucre qui menaçaient d’être trempés en cas de pluie ».
La population venait piller les stocks « mais certains ont reçu des factures après coup ».

Le pont de la Barquette repris par les Alliés le 6 Juin
Premier point stratégique à atteindre pour libérer Carentan, et surtout pour agir sur le niveau d’eau des marais, le pont et les écluses de la Barquette ont été la mission confiée au général Taylor. Dès 3 h du matin, il avait atteint son objectif.
Position difficile à tenir et appelée « le coin de l’enfer », la bataille a été rude entre Allemands et Américains qui n’ont pas cédé pendant les jours suivants, permettant ainsi, le 10 juin, au général Cole d’arriver au Carré de Choux.

La voie de chemin de fer : un enjeu capital détruit
La voie de chemin de fer et la gare de Carentan ont été entièrement détruites à la fin de la guerre.
Dès le 5 juin 1944, la gare est pilonnée par l’aviation américaine et un train de voyageurs est bloqué en gare. Il ne repartira pas et tous les passagers sont installés dans les différents lieux d’accueil et dans des familles. Pour certains, l’attente a duré plus de deux semaines.
Le 6 juin, en début d’après-midi, le pilonnage recommence et « les bombes explosent partout. Ça tremblait de partout et les habitants ont commencé à se réfugier dans les caves », indiquent quelques témoins.
Pour ceux qui ont pu constater, « c’était un véritable chaos avec des wagons pulvérisés, la voie complètement soulevée et incroyablement enchevêtrée ». « C’est en revenant de constater les dégâts que le docteur Caillard, alors maire de la ville, a été grièvement blessé. Il devait décéder quelques heures plus tard. »
Les bombardements ont continué. Les riverains ont fui le plus loin possible « dans les champs et encore plus loin, se rappelle Paulette Coulomb, alors adolescente. On avait peur et on ne savait pas ce qui allait se passer ».

Le pont de Saint-Hilaire détruit par les Allemands
À la veille de la libération de Carentan par les Alliés, l’occupant allemand a décidé de détruire le pont qui reliait les communes de Carentan et Saint-Hilaire-Petitville sur la Taute.
« Un matin, on nous a dit de nous regrouper et les Allemands nous ont emmenés à l’abri, raconte un témoin de l’époque, cité par Lionel Levillain, historien amateur local. Et ils ont fait sauter le pont à la dynamite avec une charge très importante. »
Les Américains, à peine arrivés, sous les ordres du colonel John Tucker, ont reconstruit un Pont Bailey. Pendant ces travaux, « ils ont constamment été pilonnés par des obus tirés des batteries de Graignes ». Le colonel n’avait pas peur et obligeait ses hommes à travailler même sous le feu. « Mal lui en a pris puisqu’il a été touché par un obus et est mort sur ce pont. »
Mais cet axe était essentiel car c’était la seule route pour rejoindre le reste du département. Il a permis à tous les engins débarqués sur les plages d’Utah de continuer leur route. Actuellement, le petit pont de pierre qui enjambe le canal de jonction porte encore les stigmates des obus tombés.

Près d'une pharmacie, les stigmates de violents combats
Régulièrement, des cars de touristes stationnent auprès de la pharmacie située à l’angle de la route d’Auvers et de la route de Périers, sans que les habitants sachent ce qui les y attire.
« Il s’agit toujours de vétérans, qui photographient les maisons où il doit rester des impacts de balles encore visibles », indiquent des riverains. Pour certains témoins de la libération de Carentan, « il pourrait s’agir de prendre des photos d’endroits où les combats ont été particulièrement violents entre les Américains entrés dans la ville et des poches de résistance allemande restées vers Méautis ».
La rue Holgate et la route de Périers ont été un point d’entrée des libérateurs qui ont encerclé la ville et opéré « une tenaille » avec les soldats qui venaient de Saint-Hilaire-Petitville par le Mont-Halley et la Billonnerie.
Les pertes des deux côtés ont été importantes mais au matin du 12 juin vers 7 h, le 2e bataillon du 506e pénétrait par cette route, « non sans essuyer des tirs d’artillerie ennemie au niveau de l’actuelle pharmacie ».

RÉFÉRENCES ET SOURCES

Cette page a été réalisée sur la base des témoignages de Françoise Lacolley, Paulette Coulomb, Suzanne Binet, Édouard Pimond, témoins directs des événements ; avec le concours de Lionel Levillain, maire adjoint de Saint-Hilaire-Petitville et auteur d’une exposition sur ce thème pour le 65e anniversaire du Débarquement (actuellement en recherche de nouveaux documents pour une exposition lors du 70e).

Ouest-France s’est aussi fondé sur les écrits de Marcel Ledanois (aujourd’hui décédé), témoin direct, qui a publié un fascicule intitulé Juin 1944, la bataille de Carentan, disponible à l’office de tourisme.


Un article publié le 29 mai 2013 dans Ouest-France, aujourd'hui supprimé par le journal - Source
Marc Laurenceau
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