Les citations allemandes ne contredises pas forcément ce que je viens de dire:
Si le bilan des chars allemands détruits parait certainement optimiste
"optimiste" est une manière poli et modeste d'exprimé l'iée de mon exagération
Ce n'est pas une citation allemande, mais une remarque de l'auteur, Antony Beevor ...
Mais la n'est pas le probleme, tu a oublier de lire l'essentiel du message,
le courage déployé par les hommes de la brigade, et en particulier les jeunes officiers n?est pas contestable.
On nous parle de 30 chars, mais au fond quel importance ? la VIe armée a été détruite a Stalingrad, et l'action des soviétique a été unanimement reconnu, par ces ennemis comme par ces"alliés". J'ai l'impression que tu cherche a atténuer (voir négligé) les actes soviétiques sous prétexte de la propagande.Ce qui dans les actions et les motivations des soldats rouges, n'est pas acceptable. Apres, qu'un rapport soit exagérer, que certains chriffres soit gonflé,c'est une chose ..
Je suis donc d'accord avec toi dans le sens ou il y a une part d'exagération dans certaines de ces histoires, mais les auteurs et les historiens, anglais en l'occurrence, font aussi la part des choses, la preuve .. ce que tu cite ici ..
Mais je vais posté des témoignages allemands, comme ca on ne pourra pas dire que la propagande a fait son role ...
clayroger a écrit :Une histoire complète, honnête et rigoureuse du conflit à l'est reste à écrire.
C'est le gros manque bibliographique sur le second conflit mondial.
Oui, les évènements de ce front sont largement méconnu, pourtant ils furent souvent parmi les plus grands .. mais le manque d'informations précise ce fait sentir .. bien sur on sais que telle armée ou division était ici ou la a tel moment, mais apres ?
Concernant les détails des unités plus petite (régiments, bataillon, etc ..), quel soit soviétique mais aussi allemandes, les ordres de batailles, journaux de marche, etc, ne sont souvent pas disponible, détruit pendant les combats d'une violence extrême, confisqué par les soviétiques ou "egaré" dans la masse ... je l'ai bien remarqué quand j'ai commencé a faire des recherches concernant la division et le régiment de mon grand pere, incorporer de force dans la wehrmacht en 43....
Le nombre incalculable de victimes, d'exactions, de retraites, d'offensive et de contre offensive, d"actes isolés ou collectifs, qui par leur ampleur et leur nombre fit la différence, coté allemand ou soviétique, sur un territoire immense nous permettent seulement de connaitre un "petit" morceau de ce que fut cette affrontement sans précédent.
La documentation "officiel" comme officieuse aussi je pense, et largement moins fourni que celle des combats de l'Ouest ...
Et tout cela est souvent mis dans l'ombre par les média, je pense que l'on peut encore dire que la guerre a l'Est est méconnu ...
Voila, je pense que celui ci sera parlant, comme les autres,
On vois bien que la motivation des hommes dépassais l'influence des commissaires et de Staline ...
J'ai du posté en 2 partie, parcequ'il etait trop long, le deuxieme message, c'est la suite, mais c'est le plus interessant, donc si vous devez en lire un seul ...
Mention spéciale au prisonnier russe, qui guida les allemands sous le feu de la mitrailleuse ... (en 2e partie)
Témoignage d?Anton Kouzmitch Dragane. Il commandait la 1ere compagnie du 1er bataillon du 42e régiment de la Garde de la 13e division de la Garde de Rodimtsev?
[NDLR : Nuit du 14/15 septembre 1942]
« Quand j?eu conduit la compagnie vers la gare et engagé la fusillade avec les fascistes, le comandant de bataillon Tcherviakov me rejoint et me prévint :
- Il faut stopper les fascistes et les contenir. Tenez là-bas aussi longtemps que possible, et faites provision de grenades.
Je fis lever la compagnie et dans l?obscurité lui fis contourner la gare?
La nuit. Le fracas de la bataille alentour. Nos soldats retranchés par petits groupes dans les maisons en ruines, y contenaient à grand-peine la poussée de l?ennemi. Je le sens, la gare est entre ses mains. Nous franchissons sur la gauche la voie de chemin de fer. A un croisement une dizaine de tankiste se tiennent auprès d?un de nos chars endommagés (NDLR : il s?agit de la 6e Brigade blindée de Khopko).Nous nous massons à proximité de la gare et marchons pour engager le corps à corps.
Un coup par surprise, la grenade d?abord, puis le combattant. Les fascistes prennent la fuite en tirant par des rafales désordonnées.
Ainsi la compagnie s?est emparée de la gare. Avant que les hitlériens aient repris leurs esprits et aient compris que nous n?étions qu?une compagnie, nous nous étions déjà fortement organisés pour la défense, et bien qu?ils aient de trois coté lancé jusqu?au matin plusieurs attaques, ils ne purent reprendre la gare?
Le matin arriva insensiblement. Un lourd matin de Stalingrad. Les avions ennemis commencèrent dés l?aube à lâcher en piqué des centaines de bombes sur la gare. Apres le bombardement les tirs d?artillerie. Le bâtiment de la gare flambait, les murs éclataient, les ferrures se tordaient, et les hommes, eux, continuaient à se battre?
Jusqu?à la tombée du soir, les hitlériens furent incapables de s?emparer du bâtiment, comprenant enfin qu?ils ne nous auraient pas par une attaque de front, ils voulurent nous tourner. Alors nous transférâmes le combat sur la place de la gare. Une furieuse bagarre s?engagea près de la fontaine [NDLR, il s?agit probablement de la célèbre fontaine des Komsomols] et le long de la voie de chemin de fer.
Je me rappelle cet épisode : les allemands nous prennent à revers, ils se massent dans un bâtiment d?angle sur la place de la gare que nous appelions pour nous orienter la « clouterie », selon le rapport de nos patrouilles de reconnaissance, parce qu?il s?y trouvait un dépôt de clous. L?ennemi se préparait à nous attaquer de dos, mais nous avions éventé sa man?uvre, et y lançâmes une contre attaque. La compagnie de mortier du lieutenant-chef Zavodoune, arrivée à ce moment à la gare, nous soutint de son feu. Nous ne réussîmes pas à nous rendre maîtres de la « clouterie », et nous ne délogeâmes les fascistes que d?un seul atelier. Ils restaient dans l?atelier voisin.
Le combat s?engagea alors à l?intérieur du bâtiment. Ce n?était pas seulement notre compagnie, mais tout le bataillon qui se trouvait dans une situation extrêmement grave. Son comandant, le lieuteant-chef Tcherniakov, blessé, avait été évacué de l?autre côté de la Volga. Le lieutenant Fédosséev prit le commandement.
L?ennemi enserrait le bataillon de trois côtés. Le ravitaillement en munitions était difficile, il n?était pas question de nourriture, ni de sommeil. Mais le pire était la soif. Afin de nous procurer de l?eau, en premier lieu pour les mitrailleuses, nous perçâmes à coup de feu les canalisations d?où l?eau suintait goutte à goutte.
Le combat dans le bâtiment de la « clouterie » se calmait par moment puis reprenait avec plus de violence. Dans ces brèves escarmouches, le couteau, la pelle-bêche et la crosse de fusil nous tirait d?affaire. A l?aube les hitlériens appelèrent des réserves et firent avancer sur nous compagnie après compagnie. Il devenait difficile de contenir une telle pression. J?en informai d?urgence le lieuteant-chef Fédosséev. La troisième compagnie du sous-lieutenant Koléganov nous fut envoyée à la rescousse. Cette compagnie tomba alors sous un déluge de feu et fut attaqué à plusieurs reprises. Le grand et maigre Koleganov, dans sa capote de soldat couverte de poussière de brique, réussit tout de même à la faire passer : elle comptait en tout vingt hommes.
Dans son compte rendu à l?état-major du bataillon, il écrivit : « je suis arrivé à la « clouterie », la situation est grave, mais tant que je serai en vie, pas une de ces canailles ne passera ! ». Un Combat furieux se prolongea toute la nuit.
Des petits groupes de pistolets-mitrailleurs et de tireurs d?élite allemands commencèrent à pénétrer dans notre arrière. Camouflés dans les greniers, dans les ruines et dans les tuyaux de canalisation, de là ils nous faisaient la chasse.
Sur l?ordre du chef de bataillon Fédosséev j?envoyai sur les arrières des allemands un groupe de pistolets-mitrailleurs. Voici ce que j?écrivis pour moi même à ce sujet, dans mon journal :
« 18 septembre. Le groupe de pistolets-mitrailleurs vient, sans bruit, de s?évanouir dans les ténèbres de la nuit. Ils sont partis en comprenant clairement toute la complexité et la difficulté de leur mission ? pénétrer dans les arrières de l?ennemi et y agir isolement.
Chacun d?eux a reçu pour cinq jours de munitions et de vivres et des instructions détaillées sur la façon d?opérer dans les arrières de l?ennemi.
Bientôt la défense hitlérienne fut en alarme : les fascistes ne pouvaient évidement comprendre qui avait fait sauter le camion venant juste d?amener des munitions, et mis hors de combat les servants des mitrailleuses et des pièces d?artillerie?
Dans la nuit du 19 septembre, l?adversaire fit sauter, le mur séparant notre atelier du reste du bâtiment de la « clouterie » et se mit à nous lancer des grenades.
Les combattants de la garde avaient à peine le temps de renvoyer les grenades à travers les châssis des fenêtres. Le sous-lieuteant Koléganovf fut grièvement blessé par l?éclatement d?une d?entre-elles Les soldats touchés tombaient, l?un après l?autre.
Deux soldats de la Garde emportèrent Koléganov vers la Volga. Ce qu?il advint de lui après je l?ignore ».
- nous soutînmes encore le combat pendant plus de vingt-quatre heures, dans la « clouterie », poursuivit Anton Kouzmitch. Les soldats de la Garde de la compagnie de mortiers du lieuteant Zavodoune vinrent à notre secours. Ils avaient depuis longtemps épuisé leurs mines et se transformèrent en tireurs. Ils se couchèrent derrière les barricades, dans la rue, et s?y retranchèrent, tout en entretenant un feu nourri. Vers le soir, celui du 20 septembre déjà, les guetteurs informèrent qu?on observait du coté de l?ennemi une active opération de regroupement, et que l?artillerie et les chars faisaient mouvement vers la gare. Ordre fut donné au bataillon de se préparer à repousser une attaque de chars.
J?organisai dans la compagnie plusieurs groupes armés de fusils antichars, de grenades et de bouteilles incendiaires. Mais cette attaque n?eut pas lieu ce jour-là.
La nuit, au risque de sa vie, une femme parvint jusqu?à nous, du territoire occupé par l?ennemi, une habitante de la localité, qui nous informa que les allemands préparaient une attaque de chars. Elle nous apporta beaucoup de renseignement précieux sur les positions des unités ennemies. Je me rappelle son nom : Maria Vidénéeva. Je veux signaler à cette occasion que les habitants de la ville nous apportaient fréquemment des renseignements et nous ravitaillaient en eau. Mais les noms de ces vaillants patriotes sont malheureusement restés inconnus. Je me souviens seulement encore d?une jeune fille, éclaireur, que les soldats appelaient Lisa ; elle fut tuée pendant un bombardement.
Et le 21 septembre arriva. Ce jour fut le plus terrible pour le 1er bataillon. Dés le matin, les fascistes, soutenus par les chars et l?artillerie, se lancèrent frénétiquement à l?assaut. La puissance de feu et la furie des combattants dépassèrent toute attente. Les hitlériens avaient engagé dans le combat tous leurs moyens, toutes leurs réserves disponibles dans ce secteur, afin de briser la résistance des soldats soviétiques dans le quartier de la gare. Mais ils ne progressaient qu?au prix de lourdes pertes. Ils réussirent à couper le bataillon en deux qu?en fin de journée.
Une partie du bataillon et son état-major furent isolés dans le secteur du magasin « universel ». Les allemands encerclèrent ce groupe-ci de tous côtés, marchèrent à l?assaut. Un corps à corps s?engagea à l?intérieur du magasin, où l?état major du bataillon, ayant à sa tête le lieuteant-chef Fédoséev, soutint un combat inégal. Cette poignée de braves vendit chèrement sa vie. Quatre de nos groupes accoururent à leurs secours, mais l?ennemi avait eu le temps d?amener ses chars, qui d?une rafale, balayèrent tout ce qui était vivant. Ainsi périrent le comandant du 1er bataillon Fédosséev, et ses vaillants camarades.
Apres la mort de Fédoséev, je pris le commandement des restes des unités, et nous commençâmes à masser nos forces dans le secteur de la « clouterie ». J?écrivis un compte rendu de la situation au commandement du régiment, le colonel Eline, et l?expédiai par un homme de liaison qui ne revint jamais plus chez-nous. Notre bataillon ayant dés lors perdu la liaison avec le régiment, opéra indépendamment.
Les allemands nous avaient coupés de nos voisins. Le ravitaillement en munitions était interrompu, chaque cartouche valait son pesant d?or. Je donnai l?ordre : économiser les munitions, ramasser les cartouchières des tués et les armes des ennemis. Vers le soir, les hitlériens tentèrent à nouveau de briser notre résistance, ils arrivèrent à proximité immédiate de nos positions. Au fur et à mesure que les rangs de notre unité s?éclaircissaient, nous rétrécissions la largeur de notre défense. Nous fîmes lentement retraite vers la Volga, en fixant l?adversaire sur nous, et nous nous trouvions presque toujours à une si courte distance de lui qu?il lui était difficile d?utiliser son artillerie et son aviation. Nous nous retirons en occupant bâtiment après bâtiments et en les transformant en centre de résistance. Le combattant ne quittait en rampant sa position que lorsque le plancher brûlait sous lui et que ses vêtements commençaient à prendre feu. Durant toute la journée, l?ennemi ne réussit à s?emparer que de deux quartiers de la ville.
Au carrefour des rues Krasnopiterskaïa et Konsomolskaïa nous occupâmes une maison d?angle à deux étages. De là nous tenions toutes les approches, sous notre tir, et cette maison devint notre dernière position. J?ordonnai de barricader toutes les issues, d?aménager les fenêtres et les brèches en embrassures pour y faire feu de toutes les armes à notre disposition.
Une mitrailleuse lourde était installée dans un étroit soupirail du sous sol, une place avait été réservée pour les grands blessés. Nous étions quarante. Et vinrent alors les journées terribles. Les attaques se succédaient sans fin. Apres chaque attaque repoussée, il semblait qu?il ne restait plus aucune possibilité de résister à un nouvel assaut, mais quand l?ennemi repartait à l?attaque, nous trouvions forces et moyens. Ceci dura cinq jours et cinq nuits. Le sous-sol était bondé de blessés. Dix-neuf hommes restaient en état de combattre. Plus d?eau. En fait de vivre seulement quelques kilos de blé à demi brûlé, les allemands avaient décidé de nous prendre par la faim. Les attaques avaient cessé, mais les mitrailleuses de gros calibre nous tiraient dessus sans arrêt. Nous ne pensions pas au salut, mais seulement à la façon de vendre notre vie la plus cher possible ? il n?y avait pas d?autre issue. Et voilà qu?un lâche se manifeste parmi nous : certaine de notre perte évidente, inévitable, un lieutenant flancha. Il décida de nous abandonner et de s?enfuir la nuit vers la Volga. Comprenait-il qu?il commettait une infâme trahison ? Oui, il le comprenait. Il entraîna dans ce crime abject un soldat, tout aussi lâche que lui, et ils, sans être aperçus, se glissèrent de nuit jusqu?à la Volga. Ils construisirent un radeau avec des poutres et le poussèrent à l?eau. De la rive l?ennemi les prit immédiatement sous son tir. Le soldat fut tué, mais le lieutenant parvint jusqu?à la section d?intendance de notre bataillon sur l?autre rive et annonça que le bataillon avait péri.
- et j?ai de mes mains enterré Dragane près de la Volga, déclara-t-il. Toute l?affaire fut éclaircie au bout d?une semaine. Mais comme vous voyez, il a eu tort de m?enterrer avant l?heure?
?Les fascistes reviennent à l?attaque. Je monte là-haut précipitamment vers mes soldats et je les vois : leurs visages émaciés, noircis, les pansements sales et couvert de caillots de sang sur leurs blessures, mais leurs mains serrent fortement leurs armes. Nulle peur dans leurs yeux. L?infirmière Liouba Nestérenko est mourante, le sang coulant à flots d?une blessure à la poitrine. Et dans la main, une bande à pansement. Même à l?approche de la mort, elle voulait aider un camarade à panser sa blessure, mais elle n?en eut pas le temps?
L?attaque ennemie est repoussée. Pendant l?accalmie qui suivit, nous entendions le fracas du combat furieux qui se poursuivait pour le Mamaiév Kourgane et pour le quartier des usines de la ville.
Comment aider leurs défenseurs ? Comment attirer sur nous une partie des forces de l?ennemi, qui a cessé d?attaquer notre maison ?
Et nous décidons d?arborer au-dessus de notre maison le drapeau rouge, pour que les fascistes ne pensent pas que nous avons cessé le combat ! Mais nous n?avions pas de tissu rouge. Comment faire ? Comprenant notre idée, un de nos camarades arracha son linge ensanglanté et après avoir frotté des blessures jaillissantes de sang, me le remit.
Les allemands criaient à l?aide d?un haut-parleur :
- Rouss ! Rends-toi ! De toute façon, tu vas crever !
A ce moment, le drapeau rouge flotta au-dessus de notre maison.
- Tu mens, chien galeux ! Nous avons encore longtemps à vivre, ajouta mon agent de liaison, le soldat Kojouchko.
Nous repoussâmes encore l?attaque suivante, à coups de pierres, en tirant de temps en temps et en lançant nos dernières grenades. Tout à coup, de l?autre côté du mur de derrière on perçoit le grincement des chenilles d?un char. Nous n?avions plus de grenades antichars. Il ne nous restait qu?un seul fusil antichar avec trois cartouches. Je le remets au chasseur de char Berdychev et l?envoie par la porte de service se poster dans un coin, pour y accueillir le char d?une balle tirée à bout portant. Mais avant d?avoir eu le temps de perdre position, il fut capturé par les pistolets-mitrailleurs allemands. Je ne sais ce que Berdychev leur raconta mais je puis seulement supposer qu?il les induisit en erreur, car au bout d?une heure ils reprirent leur attaque justement du côté où était braquée ma mitrailleuse lourde avec la dernière bande de cartouches.
Cette fois, les fascistes, pendant que nous avions épuisé nos munitions, étaient gonflés d?un tel culot qu?on les vit surgir de leurs abris, debout et braillant à plein gosier. Ils s?avançaient dans la rue en colonne.
Je mis alors la dernière bande dans la mitrailleuse du sous-sol, et en logeai les deux cent cinquante balles dans la horde hurlante vert de gris des nazis. Je fus blessé au bras, mais ne lâchai pas la mitrailleuse. Des monceaux de cadavres jonchaient le sol. Les hitlériens restés en vie se précipitèrent, en panique, dans leurs abris. Une heure après, ils amenèrent notre chasseur de char sur un tas de ruines et le fusillèrent sous nos yeux, parce qu?il leur avait indiqué le chemin qui les mettait sous le feu de ma mitrailleuse.
Il n?y eut plus d?attaques. Une pluie d?obus et de mines s?abattit sur la maison. L?ennemi, enragé nous frappait du tir de toutes ses armes. Il était impossible de lever la tête.
Et de nouveau le bruit sinistre des moteurs des chars se fit entendre. Du coin d?un pâté de maisons voisines, on vit surgir les chars allemands bas sur pattes. Notre heure avait sonné, c?était clair. Les combattants de la Garde se dirent mutuellement adieux. Avec son couteau finlandais mon agent de liaison inscrivit sur le mur de brique : « Ici combattirent et périrent pour la Patrie les soldats de la Garde de Rodimtsev ». Dans le coin gauche du sous-sol, on enfouit dans une fosse les archives du bataillon et un sac de troupier renfermant les cartes du Parti et du Komsomol des défenseurs de la maison. Une première décharge d?artillerie rompit le silence. Des coups violents retentirent, la maison chancela et s?écroula. Je repris connaissance ? au bout de combien de minutes, je ne m?en souviens plus. Il faisait noir. Une âcre poussière de brique flottait dans l?air. On entendait gémir. L?agent de liaison Kojouchko, rampant jusqu?à moi, me secoua par l?épaule?
- Vous êtes en vie?
Quelques autres soldats encore gisaient à demi étourdis sous le plancher. Nous étions enterrés vivants sous les décombres de cette maison de deux étages. L?air manquait. Nous ne pensions ni à la nourriture ni à l?eau, l?ai était devenu l?essentiel de la vie.
Et tout de même, dans ces noires ténèbres, nous pouvions mutuellement voir nos visages, sentir la présence d?un camarade.
Nous nous mîmes à grand-peine à nous sortir de cette tombe. Nous travaillons en silence, le corps inondé d?une sueur froide et gluante, nos plaies mal pansées nous faisaient souffrir, la poussière de brique nous craquait sous les dents, il devenait de plus en plus difficile de respirer, mais il n?y avait plus ni gémissement ni plaintes.
Au bout de quelques heures, par l?excavation ainsi pratiquée, nous vîmes briller les étoiles, et la fraîche senteur de septembre pénétra.
Les soldats, à bout de force, se pressèrent contre la brèche pour respirer avidement l?air frais de l?automne. Bientôt elle devint assez large pour qu?un homme puisse y passer. Kojouchko n?ayant qu?une blessure relativement légère partit en reconnaissance. Revenu au bout d?une heure, il nous dit :
- Camarade lieutenant-chef, les allemands sont tous tout autour de nous, ils minent la berge, le long de la Volga, leurs patrouilles circulent dans le voisinage?
Nous prîmes cette décision : parvenir jusqu?aux nôtres. Notre première tentative de passer au travers des arrières allemands échoua : nous nous heurtâmes à un fort détachement de pistolet mitrailleurs allemands, et nous ne leur échappâmes qu?a grand peine pour revenir à notre sous sol et y attendre que les nuages cachent la lune. Le ciel s?assombrit enfin.
Quittant notre refuge en rampant, nous nous dirigeons prudemment vers la Volga. Nous cheminons en nous soutenant l?un l?autre, en serrant les dents pour ne pas gémir sous la souffrance aigue provoqué par nos plaies. Nous ne sommes plus que six. Tous blessés. Kojouchko marche en tête, il est maintenant notre avant-garde et notre principale force de choc.
La ville est plongée dans la fumée, les ruines se consument. Sur les abords de la Volga brûlent les citernes de pétrole, les wagons flambent le long de la voie de chemin de fer, et sur la gauche retentit le fracas incessant d?un combat acharné, le tonnerre des explosions, le feu d?artifice multicolore des rafales de balles traceuses retombe en pluie, l?air est saturé de l?odeur infecte de la poudre brûlée. Le destin de la ville se décide là-bas. Devant nous, au bord de la Volga, à la lueur des fusées éclairantes nous apercevons les patrouilles allemandes. Nous avançons en rampant et choisissons l?endroit où opérer une percée. Le principal est d?éliminer sans bruit la patrouille. Nous remarquons qu?un des allemands s?approche de temps en temps d?un wagon en panne, isolé. Là-bas, ont peut arriver facilement près de lui. Le soldat Kojouchko se glisse vers le wagon, un poignard entre les dents. Nous voyons le fasciste s?approcher à nouveau du wagon? un coup bref et il tombe, sans pousser un seul cri. Kojouchko le dépouille promptement de sa capote, l?endosse et se dirige sans hâte vers le suivant. Le second, sans l?ombre d?un soupçon, s?approche de lui. Kojouchko le liquide aussi. Nous franchissons la voie ferrée, aussi rapidement que nos blessures nous le permettent. A la file indienne nous traversons sans incident le champ de mines, et nous voici à la Volga. Nous nous penchons sur son eau, si froide qu?elle brise les dents, et nous buvons sans pouvoir nous désaltérer. Nous construisons avec peine un petit radeau de poutre et de débris de bois pris dans le fleuve, et en nous y accrochant nous flottons au fil de l?eau. Sans rien pour ramer, nous travaillons des bras en tentant de nous mettre dans le fil du courant. Au matin nous échouons sur une plage de sable occupée par des soldats de notre DCA. Ils regardent avec stupéfaction nos vêtements en loques, nos visages amaigris et hirsutes, et avec peine reconnaissent en nous les leurs. Ils nous nourrissent de biscuits et de soupe de poisson. C?était notre premier repas depuis trois jours.
L?équipe de la DCA nous expédia je jour même au bataillon sanitaire. [/b]
Stalingrad, la bataille du siècle de V. Tchouïkov, P 147-156.
Par rapport au role des commissaires politique et du regime.
Les articles de presse proclamant que dans les tranchées, les frontoviki chantaient les louanges du camarade Staline et vantaient la façon dont ils menait la lutte pour la Patrie relevaient de la pure propagande, tout comme ceux affirmant que les combattants montaient a l?assaut au cri de « Za Stalina ! » (« Pour Staline »). [...]
Le soldat, Youri Belach écrivait :
Dans les tranchées, pour être honnête
La dernière chose que nous avions en tête
C?était Staline
Il ne se battait donc pas pour Staline ou son regime, comme la majorité des russes engagés ..
La "professionnalisation" de l'armée rouge, avec le retour des chefs millitaire au detriments des commissaires (qui n'y connaissais souvent pas grand chose aux tactiques millitaire)
La plus importante reforme, annoncée le 9 octobre 42, fut le commandement unique dans les unités militaires. Les commissaires politiques n?avaient plus qu?un role consultatif et « éducatif »..
Lesdits commissaires politiques furent alors effarés de découvrir combien les officiers de l?Armée rouge les détestaient et les méprisaient. Dans un régiment d?aviation, ils furent tout particulièrement insultés. Les services politiques du front de Stalingrad se plaignirent amèrement de « l?attitude absolument incorrecte » qui avait été adoptée. Le lieutenant commandant d?un régiment dit a son commissaire politique : "Sans mon autorisation, vous n?avez plus le droit d?entrer et de me parler". D?autres commissaires se trouvèrent soudain « contraints de manger avec les soldats ». Certains autres officiers osaient declarer qu?ils ne voyaient pas pourquoi les commissaires politiques devaient continuer a recevoir des soldes d?officiers « puisqu?il ne sont plus responsables de rien » affirmaient il. Les services politiques étaient dorénavant considérés comme « un appendice inutile »
Des octobre 42, le pouvoir des commissaires diminue, et on voit bien ici qu'ils n'etaient pas apprécié, cela coincide avec l'arrivé de materiel en masse et la mobilisation générale(création de nouvelles unités, etc ..)
De rien Guillaume
Mais le probleme c'est qeu tu n'est pas le seul a les avoir, loin de la. Et le role de l'URSS a été essentiel pendant cette guerre et les conditions et les motivations des soldats ne sont pas forcement celle qu'on laisse voir ici ou la en image ..
Car le peu qu'on laisse voir par les medias ("documentation" faicle d'acces et grand public) ne montre absolument pas ce coté la de la guerre... et c'est bien dommage.
Pour connaitre "un peu plus", il faut s'interressé "un peu plus", c'est la le probleme, les informations existe, mais il faut les lire. On ne croule pas sous les séries TV ou films comme ceux pour les evenements de l'Ouest, et pourtant il y aurai largement de quoi faire (bien plus en tout cas).
Je ne dis pas ici que vous vous ete tous arreté sur les series ou film TV, loin de la, et meme si c'etait le cas pour certains par rapport a ces evenements, ce n'est pas un péché. Ont es la pour en discuter
Petite remarque par rapport au dernier message
Lesdits commissaires politiques furent alors effarés de découvrir combien les officiers de l?Armée rouge les détestaient et les méprisaient.
Les services politiques étaient dorénavant considérés comme « un appendice inutile »(pour l 'armée)
Si les commissaires n'etaient plus respecté (sans trop généralisé) par les officiers de l'armée, c'est peut etre qu'il ne respéctaient pas le regime et qu'ils n'en avaient que faire, car le commissaire, c'est quand meme le représentant direct du regime sur le terrain ..
Donc Staline a bien profité dans une certaine mesure de la motivation reel des russes pour ce l'approprier, sans généralisé encore une fois
Je m'avance sur terrain miné, mais le Commissaire du Peuple qui fait éxécuter des soldats qu'il juge défaitiste, c'est donc un mythe?
Autrement c'est vrai que les moments les plus interessants de la guerre ne sont pas souvent montrer, par exemple les petites contre offensive allemande en 44 en france, la guerre d'afrique, Léningrad, La prise de sébastopol(dans les deux sens) le front de l'oder etc...
Mais bon, guerre froide oblige, c'est le 6 juin qui a sauver le monde et pas 41-42-43-44 sur le front russe
Je m'avance sur terrain miné, mais le Commissaire du Peuple qui fait éxécuter des soldats qu'il juge défaitiste, c'est donc un mythe?
Autrement c'est vrai que les moments les plus interessants de la guerre ne sont pas souvent montrer, par exemple les petites contre offensive allemande en 44 en france, la guerre d'afrique, Léningrad, La prise de sébastopol(dans les deux sens) le front de l'oder etc...
Mais bon, guerre froide oblige, c'est le 6 juin qui a sauver le monde et pas 41-42-43-44 sur le front russe
Encore une preuve de ton incompétence sur le sujet......
Mike Ranney à son petit-fils:
-"Grand-père, as tu été un héros pendant la guerre?"
-"Non mais j'ai servi dans une compagnie de héros".
le Commissaire du Peuple qui fait éxécuter des soldats qu'il juge défaitiste, c'est donc un mythe?
Mais j'ai jamais dis le contraire... et c'est pas pour rien qu'ils etaitent détesté par l"armée .. c'est juste qu'il faut les remettre a leur place ...
Les commissaires étaient chargé de faire respecté les directives de Staline sur le terrain, c'etaient un peu les espions du parti, et bien sur, ils etaient chargés de sevir en cas de manquement aux directives ...
Autrement c'est vrai que les moments les plus interessants de la guerre ne sont pas souvent montrer, par exemple les petites contre offensive allemande en 44 en france
De quoi tu parle encore ?
"Des petites offencive allemandes" deja moi je ne parle pas de ce que les allemands ont fait, mais de ce que les russes ont fait, et de la facon dont c'est reconnu aujourd'hui,
Ensuite, "les petites offencive allemande", c'est pas ca qui a changé le cours de la guerre, par contre, Moscou, Stalingrad, Koursk, furent les coups les plus dure, sans commune mesure avec les evenements de l'Ouest (sauf bien sur la logistique pour Overlord puis la bataille de nomrmandie dans une certaine mesure, et sans dire que le reste fut insinifignant, loin de la). Et ca n'as rien de "petites offencives".
Mais bon, guerre froide oblige, c'est le 6 juin qui a sauver le monde et pas 41-42-43-44 sur le front russe
Vrai en partie, la guerre froide et la dictature communiste y ont été pour beaucoup (au niveau de la circulation des informations, des archives, etc ..) mais tout le monde reconnais quand meme (je pense, et surtout je l'espere) que le "gros du boulot" a été fait a l'Est ... Apres comment et dans quelles conditions, c'est une autre histoire...
Regarde un peu la page d'avant, avec les commentaires de l'etat major US, et de Roosvelt, tu vera qu'il ne se sont pas géné pour reconnaitre ce que les sovietiques ont entrepris .. et ils n'etaient pas amis ...