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Le 5 juin 1944, Françoise Lacolley l’a échappé belle

Posté : 09 juin, 10:43
par Marc Laurenceau
Françoise Lacolley avait 16 ans en 1944. Elle se souvient de cette nuit du Débarquement. Elle venait de fêter son brevet.

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Françoise Lacolley se souvient de cette nuit du 5 au 6 juin 1944 : « On a vu le ciel s’embraser ». Photo : Ouest-France

Date de publication : 1er juin 2018
Source : Ouest-France
Lien : https://www.ouest-france.fr/d-day/74e-d ... le-5797443

En juin 1944, Françoise Lacolley avait 16 ans et fêtait sa réussite au brevet. « Mais la fête n’a pas duré longtemps… »

En effet, le soir même et toute la nuit, « on a vu le ciel embrasé, des éclairs sur Sainte-Marie et, partout, des bruits de bombes ». C’était la nuit du 5 au 6 juin 1944 et « sur mon oreiller, alors que j’étais à la fenêtre pour regarder, un éclat d’obus est tombé. Je l’ai échappé belle ».

« Prisonniers chez nous »
Rassemblée dans le magasin que tenaient les parents, la droguerie Couppey, rue du Château, toute la famille a tenté de se barricader dans un recoin en entassant « des balais en paille de riz » devant elle, pour se mettre à l’abri des éclats. « La maison s’en est tirée avec assez peu de dégâts. » Pour tenter d’échapper aux éventuels bombardements, la famille a fui vers Saint-Hilaire-Petitville « où les grands-parents avaient une ferme. Et c’est là qu’on a vu les premiers soldats américains, cinq ou six, tous grimés. Ils étaient inconscients du danger aux alentours, avec la présence de tous les soldats allemands. »

Arrêtée au passage du pont de Saint-Hilaire, lors d’une tentative de ravitaillement à Carentan, la famille réintègre le domicile. « Nous étions en quelque sorte prisonniers chez nous. » De nombreuses familles vivaient alors cachées dans les caves de la place de la République et de la rue du Château. « Les plus folles rumeurs circulaient sur la possibilité de rasement ou d’incendie de Carentan. Là, on a eu très peur. »

Puis un matin, « vers 6 h, on a entendu des bruits de bottes descendant la rue du Château, mais pas le bruit habituel des bottes allemandes. Là, c’était plus doux et on a enfin vu nos libérateurs. » Tout le monde est enfin sorti des caves et « on a offert aux soldats du vin parce qu’on considérait que le cidre n’était pas assez bien pour eux ».

Carentan libérée, « la vie a repris comme avant, avec son lot de privations mais avec les Américains, c’était plus gai. »