Je ressens aussi des frissons quand je vois toutes ces tombes et les noms de tout ces soldats...D'ailleur j'ai un poéme à vous faire partagé qui n'est pas de moi et que je trouve superbe:
Je me demande...
Avait-il moins peur, moins mal, moins froid que nous aurions eu?
Je me demande...
-Avait-il moins mal au coeur, moins envie de rentrer chez lui, moins le mal du pays que nous aurions eu?
-Etait-il moins le Don Juan du village, moins l'enfant chéri, moins le copain d'enfance?
-Etait-il né en Pologne, en Norvège, en Angleterre ou au Canada?
-Venait-il du Kentucky, de la Nouvelle-Zélande ou bien d'Australie?
-Etait-il petit ou grand, noir ou blanc, blond ou brun?
-Quels pouvaient bien être le son de sa voix, sa chanson préférée, la couleur de son choix?
-Avait-il les yeux clairs ou foncés, les cheveux raides ou bouclés, des taches de rousseur sur le nez, cet homme, peut-être encore adolescent que nous ne connaîtrons jamais?
Et surtout...
-Avait-il moins la peur au ventre que nous aurions eue?
En un mot, avait-il moins de raisons, moins envie de vivre que nous?
Oh, que la réponse est non!
Qu'il dorme sous une croix ou sous une étoile,
Qu'il ne soit connu que de Dieu ou reconnu des hommes,
Qu'il est une famille pour le pleurer ou personne pour verser une larme: il était comme nous sommes, c'est-à-dire le coeur battant, les les souvenirs en tête, les espérances en lui. Il était comme nous sommes, c'est-à-dire vivant lorsqu'il est arrivé dans ce pays normand, pays des Vikings et du conquérant, pays fier mais ligoté lorsqu'il a débarqué pour entrer, à tout jamais dans la nuit, donnant ainsi jour à "Normande Terre Liberté"
Je me demande comment était l'aurevoir à l'ami, à la mère, à la fiancée ou encore s'il était un peu plus agé, comment était son regrd sur son enfant, sur son épouse, sur son village, avant de s'embarquer à la reconquête de notre liberté.
Je me demande comment était son dernier fou rire, sa dernière vision, son dernier soupir?
Je ne me souviens pas de son nom. Il en porte tellement. Il y en a tant et tant éparpillés sous nos pommiers, mais chacun d'entre eux se reflète dans notre ombre, poussières d'étoiles brillante dans l'éternité.
Le 6 juin 1944 restera gravé dans nos mémoires mais ses lendemains sont l'éternité, le devoir que nous nous sommes choisi est de les faires chanter à tout jamais...
Extrait de l'intervention prononcée par Anne d'Ornano, Président du Conseil Général du Calvados, le 7 mars 1994, lors de la représentation au Mémorial de Caen de "l'Espace Historique de la Bataille de Normandie.