voila l' article du ouest france daté du 20 janvier dernier ...
L' incroyable découverte d' un site allemand oublié
Depuis soixante ans, ce qui fut sans doute la plus importante batterie de défense côtière allemande de la Seconde Guerre mondiale sommeillait sous les ronces et la terre dans un champ de Grandcamp-Maisy, dans le Calvados. Collectionneur passionné, l'Anglais Gary Sterne vient de la redécouvrir. Exceptionnel !
« Incroyable, je n'en reviens pas. Cet endroit est extraordinaire. Nulle part ailleurs, on n'a retrouvé un tel dispositif dans un aussi bon état de conservation. » Député du Bessin et enfant du pays, Jean-Marc Lefranc est
« bluffé » par la découverte de Gary Sterne, sujet britannique, féru d'histoire militaire et collectionneur passionné. Sous les ronces et un mètre de terre, il a redécouvert à Grandcamp-Maisy un ensemble complet de blockhaus, de dépôt de munitions et de casernement souterrains.
« On savait qu'il y avait deux trois blockhaus sur le haut du champ, mais jamais je n'aurais imaginé cela », s'étonne encore le député.
C'est en consultant une carte militaire allemande des années 1940 que Gary Sterne fait sa découverte. Fasciné, il s'envole aussitôt pour la Normandie.
« Ne sachant pas où j'allais, j'ai marché à travers champs quand soudainement je me suis retrouvé sur du béton. J'ai suivi ce béton jusqu'à la lisière des arbres, quand j'ai soudain découvert l'entrée d'un blockhaus, puis d'un tunnel, un bureau, des entrepôts d'approvisionnement, des quartiers généraux, des salles de radio, d'autres blockhaus et, le plus important, des supports de canons de 155 mm. »
Neil Armstrong, quand il a posé le premier pied sur la lune, ne fut sans doute pas plus ébloui. Commence alors une longue période de recherches plus approfondies dans les archives de Washington et de Berlin.
Aussi grand que la Pointe du Hoc
« Elles m'ont révélé qu'en 1944, la batterie de Maisy était un complexe de quartiers généraux pour la protection côtière de la plage d'Omaha. Son artillerie comprenait quatre canons de 105 mm, trois dans des châssis et un dans un champ, six obusiers de 155 mm dans des endroits en plein air, un canon anglais 25 PDR pris à Dunkerque, deux canons antichars de 50 mm, deux chars à tourelle Renault montés sur châssis, sans oublier les mitrailleuses et fusils. »
Gary Sterne n'a plus qu'un seul but : acquérir les terrains pour pouvoir piocher la terre. Après plusieurs mois de travaux discrets, le résultat est sans appel : le site est aussi grand que celui de la Pointe du Hoc, dans un état de conservation presque parfait.
Comment a-t-on pu oublier un tel endroit que les Rangers réussirent à prendre, trois jours après le Débarquement, à l'issue de combats au corps à corps ? Gary Sterne a une explication.
« Le « Guide Michelin » 1947 des champs de bataille avait omis de le répertorier. Depuis, il a été régulièrement réédité sans jamais avoir été corrigé. »
Pièce manquante du Débarquement ?
Témoignage fabuleux, la batterie de Maisy serait-elle la pièce manquante du Débarquement ?
« On s'interrogeait de savoir où étaient les canons de la Pointe du Hoc. La puissance de feu de la batterie de Maisy et son implantation laissent penser que c'était elle qui pilonnait la plage d'Omaha. La batterie de la Pointe du Hoc n'aurait alors été qu'une ingénieuse ruse de Rommel destinée à tromper les Alliés. »
À n'en pas douter, la découverte de Gary Sterne n'a pas fini de faire parler.
Jean-Pierre BUISSON.
tchô et que dieu vous garde ...