3 Juillet 1944- Les Américains entrent dans un cauchemar: L'enfer du bocage.
Une semaine après la prise de
Cherbourg, les
Américains relancent l'offensive dans le
Cotentin. Cette fois, il s'agit d'attaquer en direction du
Sud, à partir du front, stabilisé depuis une quinzaine de jours dans ce secteur, entre
Portbail et
le sud de Carentan.
La tactique retenue par
Bradley consiste à atteindre d'abord une ligne de départ plus favorable pour déclencher ensuite l'assaut qu'il espère décisif.
L'objectif retenu est la grande route joignant
Coutances à
Saint-Lô. Mais pour y parvenir, et dans l'immédiat, ses troupes doivent d'abord conquérir la vingtaine de kilométres qui les en séparent.
Les
GI's ne le savent pas encore, en ce
Lundi 3 Juillet 1944, veille de leur fête nationale, mais ils entrent dans la période la plus difficile pour eux de
la Bataille de Normandie: la terrible et éprouvante guerre des haies.
Le terrain est défavorable à bien des égars. Il faudra, à
l'Ouest, enlever la série de hauteur qui encadrent le bourg de la
Haye-du-Puis, et plus à
l'Est, franchir le "
Col du Cotentin" et ses marais. Une tâche d'autant plus ardue que pendant le répit qui leur a été laissé par la libération du
Nord-Cotentin et de
Cherbourg, les
Allemands ont eu tout le loisir de mettre en place de solides positions défensives, notamment la "
ligne Malhmann", du nom du commandant de la
353e division, récemment arrivée de
Bretagne. les haies, la pluie battante et la boue feront le reste.
Il faudra près d'une semaine, et bien des déboires, avant de s'emparer de
La Haye-du-Puits. Particulièrement éprouvée, la 90e division perdra 2000 hommes sur les pentes du
Mont-Castre.
L'avance en direction de
Lessay sera tout aussi coûteuse, avec près de 10 000 hommes mis hors de combat pour un gain de 10Km: un homme perdu pour chaque métre gagné.
Bradley devra stopper l'offensive avant son terme.
L'attaque du VIIe corps de Collins de
Carentan vers
Périers, au travers des marais de Gorges et de Graines, se déroula dans des conditions aussi dramatiques pour les fantassins, progressant sur un sol détrempé face aux grenadiers des divisions
SS Götz von Berlichingen et
Das Reich en embuscade autour des bourgades de
Sainteny.
Grands seigneurs, ceux-ci pourront renvoyer dans leurs lignes des infirmiers américains tombés entre leurs mains en ajoutant à l'intention de leur adversaires: "
Vous en aurez plus besoin que nous."
Par leur dureté et l'hécatombe qu'elles provoqueront, les batailles de
La Haye-du-Puis, Lessay et
Sainteny resterons comme les symboles des souffrances endurées par les troupes américaines dans les premiers jours de
juillet 1944.
Jean Quellien
Un soldat allemand se rend aux soldats américains auprès d'une église à la Haye du Puits. (Archive 39-45)
Il y a tout juste 64 ans, souvenons nous...