Re: Staff Sergeant Tom Rice en Normandie
Posté : 26 mars, 08:14
Les allemands croyaient qu'un sniper qui venait de tuer un américain pouvait, s'il était isolé sans issue pour s'échapper, sauter de son arbre ou de l'endroit où il se cachait, lever les bras et être reçu avec les honneurs de la guerre. Nous ne voyions pas les choses de la même manière, et nous le descendions sans autre forme de procès.Si un"Heinie" (surnom donné aux allemands par les GIs' ndlr) commençaient à rouspéter ou à gueuler alors qu'il avait les mains en l'air, dans le but d'alerter ses petits camarades, on le passait à tabac! Tout allemand qui se rendait en gueulant comme un putois, était ainsi condamné. Nous acceptions les rédditions, mais sans ces trucs vicieux.
Je venais de passer mon premier examen de survie avec cette première nuit de guerre. Il y en aurait beaucoup d'autres à venir. Certaines me seraient presque fatales. Plus la guerre durerait, plus mes chances d'être tué ou blessé augmenteraient. Je pouvais augmenter les statistiques de pertes en entrant dans une de ces trois catégories ; maladie ou blessure extérieure au combat, WIA ou SIW (Self Inflicted Wound ndlr).
La Normandie était devenue comme un cours accéléré de guerilla, du genre flics contre voleurs, cowboys contre indiens. On ne savait jamais à quel moment l'un de nous allait être blessé ou tué.
Le First Sergeant Marshall Buckridge m'a appelé à le rejoindre à l'avant de notre groupe car nous étions très bas en munitions, incapable de soutenir un échange prolongé. Je lui dis que je pouvais me charger d'aller chercher des munitions. Il me répondit : "Non, pas toi, prends un volontaire."
Je revins vers mon squad en rampant dans les herbes hautes et demandais des volontaires. Franck Ficarrota, après un long silence, fut le premier à prendre la mesure du sérieux de la situation. Il haussa les épaules et se porta volontaire. Il rampa jusqu'à la barrière du champs et s'en alla. Il chemina par la route qui était parallèle à la haie. A l'intersection suivante, il grimpa par un trou dans une haie, suivi du Lt Ed Janssen. ils restèrent tous deux accroupis en haut du talus quelques instants. C'était de nouveau une situation imprudente et non anticipée comme celle que j'avais vécue en faisant le tour du champs pour ce lieutenant. Franck Ficarotta fut atteint en pleine tête pour être resté trop longtemps exposé accroupi sur ce talus. Son corps sans vie glissa le long du talus. Il n'avait pas dit un mot. Il était mort. son visage était tout violacé. Tony Das, en apprenant la mort de Franck dit : "Oh No! Franckie boy!"; Ils étaient les meilleurs amis du monde. Les soldats de l'infanterie n'ont pas beaucoup le temps de se lamenter. Il n'y avait rien à dire de toute façon. Les soldats de l'infanterie ne peuvent "qu'avaler leur coeur avec leurs larmes".
Je venais de passer mon premier examen de survie avec cette première nuit de guerre. Il y en aurait beaucoup d'autres à venir. Certaines me seraient presque fatales. Plus la guerre durerait, plus mes chances d'être tué ou blessé augmenteraient. Je pouvais augmenter les statistiques de pertes en entrant dans une de ces trois catégories ; maladie ou blessure extérieure au combat, WIA ou SIW (Self Inflicted Wound ndlr).
La Normandie était devenue comme un cours accéléré de guerilla, du genre flics contre voleurs, cowboys contre indiens. On ne savait jamais à quel moment l'un de nous allait être blessé ou tué.
Le First Sergeant Marshall Buckridge m'a appelé à le rejoindre à l'avant de notre groupe car nous étions très bas en munitions, incapable de soutenir un échange prolongé. Je lui dis que je pouvais me charger d'aller chercher des munitions. Il me répondit : "Non, pas toi, prends un volontaire."
Je revins vers mon squad en rampant dans les herbes hautes et demandais des volontaires. Franck Ficarrota, après un long silence, fut le premier à prendre la mesure du sérieux de la situation. Il haussa les épaules et se porta volontaire. Il rampa jusqu'à la barrière du champs et s'en alla. Il chemina par la route qui était parallèle à la haie. A l'intersection suivante, il grimpa par un trou dans une haie, suivi du Lt Ed Janssen. ils restèrent tous deux accroupis en haut du talus quelques instants. C'était de nouveau une situation imprudente et non anticipée comme celle que j'avais vécue en faisant le tour du champs pour ce lieutenant. Franck Ficarotta fut atteint en pleine tête pour être resté trop longtemps exposé accroupi sur ce talus. Son corps sans vie glissa le long du talus. Il n'avait pas dit un mot. Il était mort. son visage était tout violacé. Tony Das, en apprenant la mort de Franck dit : "Oh No! Franckie boy!"; Ils étaient les meilleurs amis du monde. Les soldats de l'infanterie n'ont pas beaucoup le temps de se lamenter. Il n'y avait rien à dire de toute façon. Les soldats de l'infanterie ne peuvent "qu'avaler leur coeur avec leurs larmes".