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Témoignage de la libération de Lisieux en 1944

Posté : 23 août, 09:37
par Marc Laurenceau
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Du 6 juin au 8 septembre 1944, Yvonne Duval a tenu deux petits carnets baptisés : « Notre journal de guerre 1944 ». On y trouve raconté les bombardements intensifs de Lisieux entre le 6 et le 12 juin, les Allemands qui réquisitionnent leur manoir de la Boissière pour se mettre à l’abri de la ligne de front à partir du 24 juin, l’événement tragique du 7 août lorsqu’un bombardier américain est abattu au coin de la maison et enfin l’arrivée des libérateurs…

23 août 1944 : « Derrière les pommiers déchiquetés par les balles et les éclats d’obus, derrière les meules de foin décapitées, se sont abrités les Allemands […] des armes marquent encore l’emplacement des hommes, écrit Yvonne Duval, saisie par la brutalité des combats. Plusieurs sont restés à leur poste, […] frappés à la tête par un projectile anglais. » Les Tommies se multiplient. « Des camions d’ambulance arrivent, s’installent dans la cour de la ferme. […] Les blessés arrivent sans cesse. On se bat dans les rues de Lisieux. »

Le soir réunis pour écouter la radio, « au milieu de tous les Tommies, nous apprenons la Libération de Paris, la retraite éperdue des Allemands, la capitulation de la Roumanie. La Marseillaise résonne ; nous l’écoutons debout, les larmes aux yeux. » Lisieux est libre.

Le texte des deux carnets, vient d’être publié dans son intégralité dans le bulletin de juin (n° 75) de la Société historique de Lisieux.

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Re: Témoignage de la libération de Lisieux en 1944

Posté : 05 nov., 18:38
par Marc Laurenceau
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Yvonne Duval, avec Monique et Gilles de Kermel, et Chantal et Jacqueline de la Rivière, à Pâques 1946, devant la tombe (provisoire) d’un soldat.

D'autres extraits de "Notre journal de guerre 1944" d'Yvonne Duval :

19 août 1944

Les Canadiens sont entrés dans Falaise depuis deux jours. À l’arrière des lignes, comme à La Boissière, les Allemands se replient. « L’artillerie anglaise tire tant qu’elle peut. Les éclatements semblent proches, écrit Yvonne Duval alors que les « Allemands occupent le salon et la salle à manger »… Bruit, cris, agitations, départs dans la nuit. » Les Allemands sont encerclés.

20 août

« Nous sentons l’approche imminente de l’heure H, couche-t-elle sur le papier. L’artillerie anglaise tire et nous force à rester dans le voisinage de la tranchée dans laquelle nous sommes plusieurs fois obligés de descendre. » Dans la poche de Falaise, 5 000 Allemands se rendent.

21 août

« Nous avons un satané 75 qui explose avec un déchirement affreux, et certainement assez près de nous, relate avec précision le carnet en date du lundi 21 août. Au matin, la pluie tombe à flots. […] Nous sommes à l’heure critique que nous attendons depuis des semaines, depuis huit jours surtout. »

22 août

« Nous écoutons le bruit de la bataille avec un vif intérêt, bien protégés par la tranchée. Mais peu à peu, […] nous avons l’impression qu’il faudra un miracle pour nous sortir vivants de cet enfer. » C’est le début des combats pour libérer Lisieux. La résistance allemande est forte !

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Re: Témoignage de la libération de Lisieux en 1944

Posté : 05 nov., 22:41
par john9
Salut,

merci....
j'adore lire les témoignages de civils Normands, très intéressant ...... :super:

A+

Re: Témoignage de la libération de Lisieux en 1944

Posté : 05 nov., 23:21
par Manuferey
Marc Laurenceau a écrit : 21 août
« Nous avons un satané 75 qui explose avec un déchirement affreux, et certainement assez près de nous, relate avec précision le carnet en date du lundi 21 août. Au matin, la pluie tombe à flots. […] Nous sommes à l’heure critique que nous attendons depuis des semaines, depuis huit jours surtout. »
Les témoignages des civils ou soldats ont des limites dans la description des armes : l’artillerie anglaise n’avait pas de canons de calibre de 75 mais l’auteur a probablement entendu des anciens combattants mentionnés le fameux 75 de la Guerre 14-18.

Emmanuel