Opération Titanic

Opérations aériennes du 6 juin 1944

Un exemplaire de mannequin en toile baptisé « Rupert » et utilisé pendant l’opération Titanic afin d’induire en erreur les services de renseignement allemands.
Photo : IWM

Dans le but d’induire en erreur les forces militaires allemandes à la fois sur leurs intentions, leur mode opératoire et leurs capacités globales le Jour J, les Alliés imaginent de larguer de fausses unités au-dessus de la Normandie en même temps que les opérations d’aérolargage des véritables unités parachutistes.

Cette diversion chargée de brouiller les pistes est réalisée par le biais de mannequins en toile, accrochés à des parachutes. Les Alliés choisissent certaines zones de largage afin de rentabiliser au mieux cette incroyable manœuvre de déception : ils sélectionnent la région de Saint-Lô, celle d’Yvetôt, le sud de Caen et l’est de l’Orne.

Plan des actions de diversion réalisées par les Alliés dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 en préparation de l’opération Overlord. L’opération Titanic est l’une d’entre elles.

Aux premières heures du 6 juin 1944, en pleine pénombre, les mannequins sont largués sur les zones de saut : 200 à Saint-Lô, 200 à Yvetôt, 50 au sud de Caen et 50 à l’est de l’Orne. Ces mannequins mesurent cinquante centimètres de long et sont confectionnés en toile de jute. Certains modèles sont équipés d’appareils permettant de produire des bruits d’armes automatiques.

Pour augmenter l’effet de réalisme de l’ambiance sonore, six commandos du S.A.S. (Special Air Service) répartis en deux équipes sont parachutés en même temps que les 200 mannequins destinés à la région d’Yvetôt. Ils transportent avec eux du matériel de sonorisation diffusant des sons de fusillade qu’ils mettent en œuvre une fois au sol.

Pour empêcher les Allemands de déceler trop tôt cette tromperie, les mannequins sont également équipés d’un système d’autodestruction qui s’active peu de temps après l’atterrissage, pour que les Allemands ne découvrent que des parachutes sans leur propriétaire une fois le ratissage de la zone de saut effectué.

Ces mannequins, surnommés familièrement « Rupert », sont largués depuis des bombardiers légers de type Short Stirling. Lors du survol des zones de saut le Jour J, deux appareils sont abattus par la défense antiaérienne allemande.

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster