Roy E. Creek | 1918-2016
E Company
507th Parachute Infantry Regiment
82nd Airborne Division

Roy E. Creek s’engage dans l’armée américaine le 24 mai 1940. Il devient le commandant d’unité de la compagnie E du 507th Parachute Infantry Regiment (PIR), 82nd Airborne Division.

Le 6 juin 1944, le parachutage du 507th PIR se déroule dans de très mauvaises conditions : trois sticks seulement atterrissent à proximité immédiate de la zone de saut codée « T » par les Alliés, au nord d’Amfreville et à l’est de Gourbesville dans le Cotentin. Les autres sont dispersés dans la région et le régiment ne s’avère pas en mesure d’assurer sa mission, à savoir interdire les abords nord-ouest de la chaussée de La Fière.

Lorsque Roy E. Creek atterrit en Normandie, il réalise que ses parachutistes manquent massivement à l’appel. A l’aube du Jour-J, il se trouve à proximité de l’objectif du 1er bataillon du 505th Parachute Infantry Regiment (82nd Airborne Division), situé à Chef-du-Pont, mais qui n’est pas sous contrôle américain à l’horaire prévu.

En milieu de matinée du 6 juin 1944, le général James M. Gavin, commandant en second de la 82nd Airborne Division, est informé que les abords du pont situé à Chef-du-Pont ne sont pas défendus : il décide alors de s’en emparer et ordonne aux parachutistes présents de s’en emparer. 75 hommes aux ordres du lieutenant-colonel Maloney (commandant le 3ème bataillon du 507th PIR) arrivent en renfort : les Américains parviennent à sécuriser la rive est du Merderet mais ils ne parviennent pas à tenir la position, battue par les feux de l’adversaire. D’autant plus que vers 17 heures le Jour-J, les Allemands contre-attaquent massivement au nord, à La Fière : le général Gavin rappelle en renfort le lieutenant-colonel Maloney qui ne doit laisser qu’une seule section pour tenir le pont de Chef-du-Pont. 34 parachutistes restent sur place aux ordres de Roy E. Creek et sont rapidement pris à partie par les Allemands le long de la rive ouest, utilisant notamment un canon causant des pertes supplémentaires dans les rangs américains et réduisant la section du capitaine Creek à seulement 20 soldats valides. Par ailleurs, une cinquantaine d’allemands sont encore dans Chef-du-Pont et engagent le combat. Creek demande des renforts de toute urgence ; par miracle, un Douglas C-47 apparaît dans le ciel, parachutant des armes (en particulier un mortier de 60 mm) et des munitions à proximité des positions tenues par les Américains. 30 minutes plus tard, un officier et une centaine de soldats viennent renforcer le capitaine Creek : ils sont équipés d’un canon antichar de 47 mm qui est immédiatement employé pour réduire au silence la pièce d’artillerie allemande sur la rive ouest.

Les parachutistes livrent un combat particulièrement intense et à très courte portée. Les Allemands, renforcés par des éléments du Grenadier-Regiment 1057 (91. Infanterie Division), chargent pour s’emparer du pont mais cinq d’entre eux sont abattus à bout portant. Peu à peu, les tirs cessent en intensité ce qui permet aux Américains de se réorganiser : leurs adversaires se replient à la tombée de la nuit. 25 parachutistes sont blessés et intransportables. Vers minuit, des éléments avancés de la compagnie K du 8ème régiment d’infanterie (4th Infantry Division) en provenance des Forges établissent la liaison avec les parachutistes, à leur grand soulagement.

Avant la fin de cette journée du 6 juin 1944, Creek réintègre son unité à l’est du Merderet dans le secteur de la Fière. Il participe également aux difficiles combats du 9 juin pour repousser les contre-attaques allemandes.

A la fin de la bataille de Normandie, Roy est élevé au grade de Major (équivalent de commandant en France). Il participe ensuite à la défense des communes de Bastogne et de Flamierge en Belgique durant le rude hiver 1944-1945. Blessé à proximité de la frontière entre la Belgique et le Luxembourg, il est évacué et ne retrouve le front que quelques semaines avant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

Il quitte le service actif en août 1967 avec le grade de colonel.

En l’an 2000, la commune de Chef-du-Pont a rebaptisé, en présence de Roy E. Creek, le pont qu’il a participé à défendre et qui porte désormais son nom. Roy est décédé le 10 octobre 2016 à l’âge de 98 ans.