Cricqueville-en-Bessin (Calvados)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 7 juin 1944

Unités engagées :

Drapeau américain 2nd Ranger Battalion, 29th Infantry Division

Drapeau américain 5th Ranger Battalion, 29th Infantry Division

Drapeau américain 29th Cavalry Reconnaissance Troop (Mechanized), 29th Infantry Division

Drapeau américain 175th Infantry Division, 29th Infantry Division

Drapeau américain 506th Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 743rd Tank Battalion

Drapeau américain 820th Engineer Aviation Battalion

Drapeau américain 354th Fighter Group (353rd Fighter Squadron, 355th Fighter Squadron, 356th Fighter Squadron)

Drapeau américain 367th Fighter Group (392nd Fighter Squadron, 393rd Fighter Squadron, 394th Fighter Squadron)

Drapeau américain IX Engineer Command

Drapeau nazi 2/Heeres-Küsten-Artillerie 1260

Drapeau nazi III/Grenadier-Regiment 726, 716. Infanterie-Division

Historique :

Les terres de la commune de Cricqueville-en-Bessin accueillent une batterie côtière allemande dès l’année 1942 à l’emplacement du lieu-dit de la pointe du Hoc, une position valorisée par des constructions bétonnées à partir de février 1944. Le village connait régulièrement des bombardements aériens alliés depuis cette période, qui s’intensifient d’avril à début juin 1944. Pour tromper les aviateurs alliés, les Allemands construisent une batterie factice à seulement quelques centaines de mètres à l’ouest du Hoc, constituée d’encuvements disposés sur le même modèle. Le secteur est placé sous la responsabilité de la 12e compagnie du Grenadier-Regiment 726 (716. Infanterie-Division).

Dans la nuit du 5 au 6 juin, des parachutistes américains du 506th Parachute Infantry Regiment (101st Airborne Division) sont largués par erreur entre Grandcamp-les-Bains et Cricqueville, à quinze kilomètres de leur zone de saut prévisionnelle. Perdus et isolés, certains trouvent refuge chez l’habitant, tandis que d’autres se cachent à proximité du site de la batterie du Hoc en attendant l’arrivée des troupes débarquées.

Le 6 juin, Jour J, les Américains du 2nd Ranger Battalion escaladent les falaises de la pointe du Hoc et établissent un périmètre défensif aux abords extérieurs de la batterie en début d’après-midi : les compagnies E et F installent des postes de combat dans les haies surplombant le lieu-dit La Montagne. Contrairement au plan initial qui ordonnait aux Rangers de s’emparer de la batterie de Maisy puis de tomber en garde à Osmanville, le lieutenant-colonel Rudder veut attendre les renforts en provenance d’Omaha Beach. A partir de sa position au nord de La Montagne, le Sergeant William L. Petty (F Company) repousse plusieurs patrouilles allemandes à l’aide de son Browning Automatic Rifle et inflige pas moins de trente pertes chez l’ennemi. Pendant ce temps, une patrouille composée du 1st Sergeant Leonard G. Lomell et du Staff Sergeant Jack E. Kuhn (D Company) découvre cinq canons, camouflées derrière une haie. Plusieurs dizaines de soldats allemands sont présents, à environ cent mètres plus au sud. Le jeune sergent américain donne ses ordres : son camarade doit observer les positions allemandes tandis qu’il lance deux grenades thermiques sur les deux premières pièces. Ces grenades, aussi appelées « thermites », produisent une réaction chimique aluminothermique qui fait fondre le métal environnant. Lomell détruit les systèmes de visée des autres obusiers avec la crosse de son pistolet-mitrailleur Thompson, enveloppée dans sa veste pour limiter le bruit. Après avoir réussi cette opération, la patrouille revient sur ses pas pour récupérer des grenades supplémentaires afin de terminer le travail. Dix minutes plus tard, l’action est terminée et les deux Rangers se replient aussitôt.
Durant la journée du 6 juin, plusieurs dizaines de Rangers du 5th Battalion sont parvenus à traverser les lignes ennemis en provenance d’Omaha, renforçant les effectifs du lieutenant-colonel Rudder.

Dans la nuit du 6 au 7 juin, entre 23 heures 30 et 3 heures du matin, les Allemands lancent trois contre-attaques successives sur les positions de la compagnie E. Face à l’intensification de ces offensives, l’ensemble des Rangers se replient à compter de 3 heures du matin à hauteur du site même de la batterie de la pointe du Hoc, où ils continuent d’attendre les renforts en provenance d’Omaha.

Il faut attendre le 8 juin pour que les fantassins américains du 175th Infantry Regiment (29th Infantry Division) réalisent la reconnaissance de la commune de Cricqueville, abandonnée par les Allemands. Ces derniers se replient en direction d’Isigny-sur-Mer. A compter de 20 heures, le village accueille le personnel du 29th Cavalry Reconnaissance Troop (29th Infantry Division) pour la nuit, avant la poursuite des reconnaissances en direction des communes de Saint-Pierre-du-Mont, Grandcamp-les-Bains, Cardonville et La Cambe. Les Américains du 29th Cavalry quittent Cricqueville à compter de midi le 9 juin.

Ce 9 juin, les sapeurs américains du 820th Engineer Aviation Battalion débutent la construction d’un aérodrome baptisé ALG A-2. Achevée le 22 juin, la piste de 1 524 mètres de long (5 000 pieds) permet d’accueillir les escadrilles du 354th Fighter Group et du 367th Fighter Group. L’aérodrome est opérationnel jusqu’au 15 septembre 1944.

Le 12 juin 1944, Cricqueville reçoit la visite éclair d’officiers généraux (notamment le General Dwight D. Eisenhower, SHAEF, le General of the Army George C. Marshall, chef de l’état-major américain, ou encore le Lieutenant General Omar N. Bradley, commandant le 1st Army Group) qui inspectent les environs de la pointe du Hoc, avec en particulier la position des obusiers ayant été trouvés au sud de la batterie allemande. Ils marquent une halte au poste de commandement temporaire de la 1st US Army situé à proximité d’un un corps de ferme du lieu-dit La Montagne, avant de se rendre à Isigny-sur-Mer.

Carte de Cricqueville-en-Bessin :