Couvains (Manche)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Libération : 13 juin 1944
Unités engagées :
115th Infantry Regiment, 29th Infantry Division
116th Infantry Regiment, 29th Infantry Division
121st Engineer Combat Battalion
747th Tank Battalion
Historique :
Dans le but de retarder les renforts allemands se dirigeant vers la fragile tête de pont d’Omaha Beach, les Alliés bombardent plusieurs dizaines de communes qui sont traversées par de potentiels axes empruntés par les Allemands. Couvains fait ainsi l’objet d’un violent raid aérien dans la nuit du 7 au 8 juin 1944, tuant dix-sept de ses habitants et transformant le village en un amas de ruines. Une partie de la population trouve refuge pendant plusieurs jours au château de Vains, dans des conditions d’hygiène très rudimentaires.
Moins d’une semaine plus tard, le 12 juin, les survivants du débarquement à « Omaha la Sanglante » font route vers Saint-Lô. Les fantassins du 116th Infantry Regiment (29th Infantry Division) sont parvenus à repousser leurs adversaires qui tentent de résister malgré une situation logistique catastrophique. Ces derniers alignent des unités éparses appartenant à la 353. Infanterie Division et combattent réunis en groupements tactiques interarmes.
Avant de pouvoir s’emparer de Saint-Lô, les Américains donnent initialement l’ordre au 115th Infantry Regiment (IR) de franchir la rivière de l’Elle à compter de 5 heures du matin puis de se lancer à l’assaut de Couvains, tandis que l’artillerie divisionnaire réalise des tirs d’interdiction aux abords de ce village pour empêcher toute contre-attaque. Mais la résistance allemande est plus forte que prévue et le 3e bataillon du 115th IR est fixé par de violents tirs de mitrailleuses et de mortiers, enregistrant de lourdes pertes entre Couvains et Saint-Jean-de-Savigny. Les défenseurs sont particulièrement mobiles dans ce secteur, tirant profit du bocage pour s’infiltrer vers le nord puis rompre le contact vers le sud à plusieurs reprises, troublant totalement les Américains. Trois chars du 747th Tank Battalion, engagés en appui de l’infanterie, sont notamment neutralisés par les Allemands.
A 16 heures 30, le 116th IR est mis en alerte pour relancer l’action : ses premières unités franchissent l’Elle à compter de 20 heures 30 et jusqu’à la tombée de la nuit, renforcées par le 3e bataillon du 115th IR et appuyées par la compagnie B du 121st Engineer Combat Battalion. Le village de Couvains est sécurisé dans la matinée du 13 juin et les Américains installent un périmètre défensif aux abords immédiats de la localité afin de stopper toute nouvelle contre-attaque adverse.
Le 14 juin, tandis que la 29th Infantry Division est installée en position défensive, les tentatives d’infiltration allemandes se poursuivent. Ce même jour, le Technical-Sergeant Frank Peregory (compagnie K, 116th IR) est tué en montant à l’assaut d’une mitrailleuse allemande au sud de Couvains, six jours seulement après s’être illustré lors de la libération du village de Grandcamp-les-Bains, sans avoir eu le temps d’apprendre qu’il sera décoré de la médaille d’honneur du Congrès américain.
Jusqu’au 11 juillet, la division ne parvient pas à franchir la ligne de front en direction de Saint-Lô, malgré de nombreuses tentatives à travers le bocage, particulièrement propice à la défense. Pendant ce temps, le Brigadier General Normand D. Cota, commandant en second de la 29th ID, reçoit pour mandat de former ses troupes aux tactiques spécifiques de cet environnement très compartimenté. Il sélectionne les abords de Couvains pour mettre en place un véritable terrain d’entrainement pour l’instruction des blindés et de l’infanterie. Les unités s’essaient notamment aux nouvelles techniques de « bréchage » des haies et dont les enseignements sont résumés sous l’appellation « un groupe de combat, un char, un champ ».
Carte de Couvains :
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