Mercredi 7 juin 1944

Les jours qui ont marqué la Bataille de Normandie

7 juin 1944 : vue du bombardement aérien de Condé-sur-Noireau. Photo : US National Archives

7 juin 1944 : vue du bombardement aérien de Condé-sur-Noireau. Photo : US National Archives

Pour l’instant, le débarquement de Normandie est une réussite même si tous les objectifs initialement prévus ne sont pas atteints, à l’instar de Caen qui est toujours sous contrôle allemand.

A l’ouest des plages d’invasion, le secteur américain est tenu par les 82e et 101e divisions aéroportées parachutées dans la nuit du 6 juin (ces deux divisions ayant subi beaucoup de pertes et de casse) et par la 4e division d’infanterie ayant débarqué à Utah Beach à l’aube (sans rencontrer de problèmes majeurs). Les troupes parachutées américaines disposent, le 7 juin au soir, d’une tête de pont de 15 kilomètres sur 15. A Omaha Beach, la situation des 1ère et 29e divisions d’infanterie américaines débarquées à l’aube est plus critique : elles ne tiennent qu’un petit bout du sol de France. Le débarquement des forces du Commonwealth sur le flanc est a connu des difficultés mais il est globalement une grande réussite. Les parachutistes de la 6ème division aéroportée se sont emparés des ponts sur l’Orne et ils ont effectué leur jonction avec les troupes débarquées à Sword Beach.

Du côté allemand, la surprise est totale. La tempête qui régnait la veille dans la Manche n’a pas inquiété les sentinelles sur les côtes, ni les officiers dans leurs états-majors. La supériorité aérienne alliée empêche tout mouvement et pour le moment, aucune division Panzer n’a été appelée pour repousser les assaillants à la mer. Hitler n’est mis au courant de l’invasion alliée qu’à neuf heures du matin le 6 juin : s’étant couché tard, il s’est endormi avec des somnifères et il a donné comme consigne que personne ne le réveille. Pendant ce temps, Rommel est en Allemagne et y fête l’anniversaire de sa femme. Le même jour, apprenant la nouvelle du débarquement, il roule en direction de la Normandie pour prendre les choses en main.

Les Allemands lancent leur première contre-offensive en direction de Port-en-Bessin au nord de Bayeux où les troupes américaines et britanniques tentent de réunir leurs têtes de pont. La 716e division d’infanterie allemande et la 21e Panzerdivision sont désignées pour contre-attaquer.

Les chasseurs alliés, qui survolent la Normandie, aperçoivent les mouvements de blindés allemands et détruisent un grand nombre de chars et de véhicules. Ces derniers abandonnent la contre-attaque et décident de faire mouvement la nuit. Les paras de la 6e division aéroportée, situés à l’est des plages de débarquement dans les environs du village de Ranville, s’y accrochent et défendent leurs positions avec les canons antichars fraîchement débarqués. Renforcés par la 3e division britannique, ils repoussent les éléments avancés de la 21e Panzerdivision qui se replient sur la ligne défensive de Caen.  Afin de s’emparer de cette dernière, le général Montgomery ordonne le lancement de l’opération Perch qui débute le jour même.

Pendant ce temps, des centaines de planeurs américains et britanniques se posent en Normandie, souvent derrière les lignes des forces allemandes, forçant ces dernières à reculer.

Afin de fixer leur adversaire pour l’empêcher de se réorganiser et d’atteindre la ligne de front, de nouveaux bombardements aériens sont organisés par les Alliés. Près de 3000 civils normands sont tués : 819 à Lisieux, 352 à Saint-Lô, 312 à Coutances, plus de 200 à Caen et à Condé-sur-Noireau… Les blessés se comptent par milliers. Les grandes villes de Normandie, déjà lourdement touchées par les bombardements du Jour J, se transforment progressivement en d’immenses champs de ruines.

Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster