Red Ball Express

Bataille de Normandie

Les routes de la Red Ball Express, du 25 août au 20 septembre 1944

Image : Embarquement de jerrycans dans un port de Normandie en 1944

Embarquement de jerricans dans un port de Normandie en 1944. Photo : US National Archives

Les origines de la Red Ball Express

La Red Ball Express est le surnom donné par les Américains à la route de ravitaillement mise en place entre les plages du débarquement et la ligne de front, d’abord dans le Cotentin en Normandie puis dans toute la France.

Image : Les jerrycans et même les bidons de lait sont remplis du précieux carburant

Les jerrycans, et même les bidons de lait, sont remplis du précieux carburant. Photo: US National Archives

Le symbole “red ball” (balle rouge) est à l’origine présent sur des pavillons de la marine américaine utilisés au 19e siècle pour représenter un navire-amiral. Quelques années plus tard, ce terme fait référence à un train ayant un contenu prioritaire ou des marchandises périssables, se déplaçant alors sur des voies ferrées marquées de boules rouges. Au 20e siècle, des compagnies de transport américaines réutilisent le terme “red ball” comme nom et le général Patton utilise l’une d’elles en 1940 lors de manœuvres au Texas.

Image : Le carburant est l'or noir de la bataille de Normandie, la priorité des ravitaillements

Le carburant est l’or noir de la bataille de Normandie, la priorité des ravitaillements. Photo: US National Archives

La Red Ball Express en Normandie

Dans la phase de préparation de l’opération Overlord, les Alliés sont conscients que la victoire passe par le ravitaillement permanent des unités au front, en vivres, carburant et munitions. Les bombardements permanents des escadrilles sur la Normandie et en particulier sur le réseau ferroviaire français handicapent les Allemands lors de la première phase de l’opération Overlord ; en revanche, il n’est plus possible de renforcer les unités alliées par train par la suite.

Image : Départ de convois en Normandie sur la Red Ball Express

Départ de convois en Normandie sur la Red Ball Express. Photo: US National Archives

Les chemins de fer français sont remis en état au fur et à mesure de la progression du front, mais ils ne sont pas utilisables dans un premier temps. En attendant la fin des réparations, la voie routière demeure l’unique moyen de ravitaillement dans la campagne normande. Et les besoins sont très importants : les 28 divisions alliées ont besoin chacune de 750 tonnes de ravitaillement chaque jour, soit  un total quotidien de 12 500 tonnes.

Image : La police militaire dirige un convoi sur la Red Ball Express en Normandie

La police militaire dirige un convoi sur la Red Ball Express en Normandie. Photo: US National Archives

Pour maintenir cet effort de guerre constant, une route logistique spéciale est sélectionnée pour accueillir le flot permanent de véhicules transportant le ravitaillement. Son point de départ est à Saint-Lô (relié par la route à Cherbourg, qui possède un port en eau profonde et qui peut accueillir des navires de gros tonnage). Les véhicules y chargent leur transport à compter du 24 août 1944 (rassemblés au sein de 67 compagnies de transport, un nombre qui s’élève à 132 le 29 août) puis circulent sur cette route, rapidement surnommée “red ball express“, où ils sont prioritaires et que les civils ne peuvent emprunter, jusqu’aux dépôts successifs de la ligne de front.

Image : Un camion Diamon T20 et sa remorque traversent un village normand en ruine

Un camion Diamon TM20 et sa remorque traversent un village normand en ruine. Photo: US National Archives

Les Allemands, au fur et à mesure de l’évolution des combats, concentrent leurs efforts pour détruire cet axe logistique majeur, mais leur aviation ne leur permet pas d’inquiéter la poursuite du ravitaillement. Plus que les attaques ennemies, les incidents mécaniques sont les seuls problèmes majeurs rencontrés sur la « red ball express« .

Image : Les véhicules en panne sont déplacés pour permettre aux convois de poursuivre sans retard

Les véhicules en panne sont déplacés pour permettre aux convois de poursuivre sans retard. Photo : US National Archives

Des consignes très strictes

Les pilotes, des noirs Américains pour les trois-quart d’entre eux, ont l’obligation de respecter plusieurs consignes particulièrement strictes, à commencer par le respect de la vitesse (40 km/h) et du maintien de la distance de 40 mètres entre chaque véhicule. Les conducteurs doivent utiliser les phares par mesure de sécurité et non plus simplement les feux de guerre. Afin de veiller au bon déroulement de la progression, des éléments de la police militaire sont positionnés sur les principaux carrefours empruntés par les convois. Par ailleurs, les ponts sur ces itinéraires sont renforcés par le génie militaire.

Image : La pluie et la boue sont les ennemis les plus fréquents de la Red Ball Express en Normandie

La pluie et la boue sont les ennemis les plus fréquents de la Red Ball Express en Normandie. Photo : US National Archives

Les camions en panne sont impitoyablement basculés en dehors de la route pour libérer la place aux convois, des réparations étant éventuellement réalisés dans la mesure du possible.

Image : La police militaire veille à la bonne progression des convois

La police militaire veille à la bonne progression des convois. Photo : US National Archives

Toutes les dix minutes avant les heures pleines, les convois effectuent une pause de dix minutes afin de permettre aux conducteurs de se reposer. Des lieux de ravitaillement pour les convois sont installés. Cependant, plusieurs cas de sabotages volontaires ont été relevés, effectués par les conducteurs eux-mêmes pour obtenir quelques heures de repos.

Image : Un mécanicien effectue le contrôle de la pression des pneus pendant une pause du convoi

Un mécanicien effectue le contrôle de la pression des pneus pendant une pause du convoi. Photo : US National Archives

Au plus fort de son utilisation,  5 958 véhicules circulent simultanément sur cet axe logistique qui s’étend à la fin de la guerre sur près de 450 kilomètres entre Saint-Lô et Soissons.  Jusqu’à 12 000 tonnes de matériels et de marchandises sont transportées quotidiennement sur la « red ball express« .

Image : Les conducteurs vérifient le moteur de leur camion avant de reprendre la route

Les conducteurs vérifient le moteur de leur camion avant de reprendre la route. Photo : US National Archives

L’élongation créée par la progression du front pose de nouveaux problèmes de ravitaillement, notamment pour alimenter en carburant les convois eux-mêmes, ceci ayant pour effet de ralentir temporairement la progression des unités au combat. Ces incidents sont rapidement résolus.

Image : Un camion Federal américain emprunte la Red Ball Express sous la surveillance d'un MP

Un camion Federal américain emprunte la Red Ball Express sous la surveillance d’un MP. Photo : US National Archives

 

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster