Les Jedburghs en Normandie

La résistance française pendant la bataille de Normandie

Une équipe Jedburghs et l'équipage d'un bombardier B-24 avant le départ en mission en France en 1944, depuis l'aérodrome Harrington. Photo : US National Archives

Une équipe Jedburghs et l’équipage d’un bombardier B-24 avant le départ en mission en France en 1944, depuis l’aérodrome Harrington.
Photo : US National Archives

Le but des opérations Jedburgh est de coordonner l’action des résistants avec les plans stratégiques et tactiques alliés du Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force afin de ralentir les forces allemandes pendant le débarquement de Normandie, en parachutant des équipements aux réseaux de résistance locales et des personnels spécialement formés appartenant au bureau des opérations spéciales britanniques (Special Operations Executive, S.O.E.), au bureau des services stratégiques (Office of Strategic Services, O.S.S.) ainsi qu’au bureau central de renseignement et d’action de la France libre (B.C.R.A.).

Ce sont les Britanniques, experts des opérations commandos, qui initient le projet durant l’automne 1943 et commencent la sélection de cadres triés sur le volet à partir de personnels du Special Air Service (S.A.S.) : dotés d’une excellente condition physique, ces volontaires doivent être déterminés et accepter d’endurer de multiples épreuves  tout en parfaisant leurs compétences techniques. Le colonel Wilkinson du S.O.E. donne le nom de code « Jedburgh » à ces petites équipes entrainées pour travailler seules, isolées et en territoire ennemi. Le terme « Jedburgh » provient d’une ville du même nom située à la frontière écossaise, à proximité de laquelle de nombreux exercices étaient organisés à l’image de « Spartan« , le premier terrain visant à fixer les bases du concept général de ces opérations.

Une équipe Jedburgh est composée de trois personnels : le chef (un officier américain ou britannique), son adjoint (un officier du pays où l’équipe est déployée) et un opérateur radio. Ils sont particulièrement bien équipés, comme le montre la liste de matériel disponible sur cette page.

Le commandement des Jedburghs s’installe au début de l’année 1944 au quartier-général des forces spéciales (Special Forces Headquarter, S.F.H.Q.) à Baker Street dans Londres, et la première opération Jedburgh est lancée dans la nuit du 4 au 5 juin 1944 à Châteauroux, dans le cadre de la préparation de l’opération Overlord.

Ces équipes ont pour mission d’entrer en contact avec les réseaux de résistance locaux en territoire ennemi afin de les renseigner sur les actions menées par les Alliés, de préparer les ravitaillements en armes, munitions et autres matériels ainsi que d’installer un système de communication viable. Les Jedburghs doivent également réaliser une instruction sommaire sur les équipements livrés comme les armes et les explosifs et sont en mesure, si nécessaire, de prendre le commandement des unités de résistance locales.

Employées pendant la bataille de Normandie et la suite de la libération de la France, 93 équipes ont été déployées au total sur le territoire français de juin à décembre 1944. D’autres unités ont été engagées en Asie du sud-est en 1945, notamment soixante français en Indochine française, alors occupée par les forces japonaises. Des commandos britanniques ont également été déployés en Birmanie en février 1945 (dans le cadre de l’opération Billet et de l’opération Character).

Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster