Opération Dingson

La résistance française pendant la Bataille de Normandie

Parachutistes français du 4th Special Air Service en juin 1944 dans le maquis de Saint-Marcel. Photo : DR

Parachutistes français du 4th Special Air Service en juin 1944 dans le maquis de Saint-Marcel.
Photo : DR

Afin de coordonner les actions de la résistance bretonne tout en désorganisant l’arrivée des futurs renforts allemands vers la Normandie après le débarquement, des commandos français ont été parachutés au-dessus de la Bretagne. L’une de ces opérations, nom de code Dingson, consistait à mettre sur pied une solide armée secrète au sud de la Bretagne dans le Morbihan afin d’établir des zones de parachutage et d’atterrissages alliés en coordination avec les réseaux de résistance.

Aux premières heures du 6 juin 1944, alors que les éclaireurs américains et britanniques sautent au-dessus de la Normandie, 36 commandos appartenant au 4e bataillon Special Air Service (S.A.S.) français (futur 2e régiment de chasseurs parachutistes) ont été parachutés en Bretagne. Ils étaient répartis en quatre équipes de neuf personnels chacune : deux ont été larguées vers 00h30 près de Plumelec dans le Morbihan (opération Dingson) et deux ont sauté au-dessus de la forêt de Duault dans les Côtes-d’Armor (opération Samwest).

La première phase de la mission consistait à mettre sur pied une base de soutien secrète en Bretagne, près de Vannes, entrer en contact avec la Résistance locale qui serait intégrée aux opérations de guérilla et enfin établir des zones de parachutage et d’atterrissage pour le reste des commandos.

Ce bataillon devait ensuite mener des opérations de destruction des lignes de communication, d’embuscades et de sabotage pour gêner les convois de renforts allemands circulant en Bretagne et se dirigeant vers la Normandie après le débarquement.

Composition des deux sticks (groupes de saut) de l’opération Dingson :

Stick 1 (« Pierre 1 ») : lieutenant Pierre Marienne, Emile Bouétard, Pierre Etrich, F. Jourdan, François Krysik, Pierre Pams, Loïc Raufast, Maurice Sauvé, Jean Content, capitaine Hue Hunter (« André », S.O.E.)

Stick 2 (« Pierre 2 ») : lieutenant Henri Déplante, adjudant Auguste Chilo, Jean Paulin, Jacques Bailly, Alexandre Charbonnier Alexandre, Antoine Treis, Henri Filippi

Les sticks des lieutenants Marienne et Déplante, parachutés près de Plumelec dans le Morbihan, sont confrontés directement à leur arrivée au sol à des troupes supplétives servant au sein de l’armée allemande, des Géorgiens et Ukrainiens de l’armée Vlassov. Le caporal Emile Bouétard a trouvé la mort dans ces combats. Blessé puis achevé par l’un des supplétifs (conformément aux ordres d’Hitler vis-à-vis des commandos parachutistes alliés faits prisonniers), c’était certainement l’un des premiers soldats alliés de l’opération Overlord à mourir le 6 juin 1944.

Malgré tout, la résistance s’est organisée et jusqu’au 18 juin 1944, 160 soldats du 4e S.A.S. français ont été parachutés sur la base Dingson installée au maquis de Saint-Marcel.

Mais le 12 juillet 1944, un peu moins d’un mois après l’attaque du 18 juin, les soldats allemands découvrent (informés par la Gestapo) le poste de commandement de la cellule Dingson de Marienne, situé à Kerihuel près de Plumelec. Marienne, passé capitaine, ainsi que 17 frères d’armes (six parachutistes, huit résistants et trois fermiers) sont fusillés à l’aube. C’est la triste fin du maquis de Saint-Marcel.

Sur les 450 SAS engagés, 77 trouvent la mort et 197 sont blessés.

Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster