Angoville-au-Plain (Manche)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 7 juin 1944

Unités engagées :

Drapeau américain 327th Glider Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 326th Airborne Engineers Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 501st Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 506th Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau nazi III/Grenadier-Regiment 1058, 91. Infanterie Division

Historique :

Au printemps 1944, le hameau d’Angoville-au-Plain est occupé par des soldats du troisième bataillon du Grenadier-Regiment 1058 (91. Infanterie Division). Cette commune est située aux abords immédiats de la zone de largage codée « D » prévue pour les troupes aéroportées américaines des 501st Parachute Infantry Regiment, du 3ème bataillon du 506th Parachute Infantry Regiment et du 326th Airborne Engineer Battalion de la 101st Airborne Division.

Le 6 juin 1944, les parachutistes américains s’emparent rapidement du village compte tenu de sa proximité avec la zone de saut : une trentaine de soldats allemands se rendent. Les paras laissent quelques éléments dans Angoville-au-Plain puis se dirigent vers leurs objectifs respectifs. Deux infirmiers américains appartenant au 2e bataillon du 501st Parachute Infantry Regiment, Kenneth J. Moore et Robert E. Wright, s’installent dans la petite église du village deux heures après avoir touché le sol de France. Ils y mettent en place une antenne médicale avancée et accrochent un drapeau blanc frappé d’une croix rouge à la porte. Dans l’urgence et avec le matériel médical qu’ils parviennent à récupérer sur la zone de largage, ils soignent les blessés, aussi bien américains qu’allemands. Les armes des soldats doivent rester hors de l’église, c’est la règle imposée par les deux infirmiers.

Le Jour-J, tandis que le lieutenant-colonel Ballard (commandant le 2e bataillon du 501st PIR) livre de furieux combats 500 mètres à l’ouest d’Angoville-au-Plain à hauteur du lieu-dit Les Droueries, les Allemands parviennent à reprendre ce village une première fois, isolant l’antenne médicale. Mais constatant que les deux infirmiers soignent indifféremment les Américains et les Allemands, ils ne les font pas prisonniers et les laissent travailler. Les quelques parachutistes et soldats aérotransportés de la 101st Airborne qui assurent à Angoville-au-Plain appartiennent aux différents régiments de la division, et notamment au 326th Airborne Engineers. Ils sont attaqués en milieu de matinée par de petits groupes adverses qui parviennent une deuxième fois à prendre le contrôle de la commune.

Le 7 juin 1944 au petit matin, les Américains contre-attaquent et repoussent définitivement leurs ennemis hors du village. La situation se stabilisant, le Brigadier General Anthony C. McAuliffe, commandant le 101st Divisional Artillery installe son poste de commandement dans une maison de la commune, à l’instar du chef de corps du 506th PIR, le colonel Robert Sink, et le commandant en second du 501st PIR, le lieutenant-colonel Harry W. O. Kinnard.

Au total, 80 soldats et un enfant sont soignés par les deux infirmiers parachutistes Moore et Wright. Ils sont décorés de la Silver Star pour leur action dans l’église d’Angoville-au-Plain. Aujourd’hui encore, les bancs en bois de l’église portent des traces de sang des blessés soignés durant les premiers jours des combats.

Cartes d’Angoville-au-Plain :

Image : carte de la commune de Angoville-au-Plain