Cagny (Calvados)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

19 juillet 1944 : des soldats du 1st Welsh Guards au contact contre les forces allemandes dans le secteur de Cagny pendant l’opération Goodwood. L’officier pointant du doigt est le Major Syret, qui est tué le 22 juillet 1944. Photo : IWM

19 juillet 1944 : des soldats du 1st Welsh Guards au contact contre les forces allemandes dans le secteur de Cagny pendant l’opération Goodwood. L’officier pointant du doigt est le Major Syret, qui est tué le 22 juillet 1944. Photo : IWM B7759

Libération : 19 juillet 1944

Unités engagées :

Drapeau anglais 3rd Royal Tank Regiment, 29th Armoured Brigade, 11th Armoured Division

Drapeau anglais 2nd Fife and Forfar Yeomanry, 29th Armoured Brigade, 11th Armoured Division

Drapeau anglais 23rd Hussars, 29th Armoured Brigade, 11th Armoured Division

Drapeau anglais 2nd Battalion Irish Guards, 5th Guards Armoured Brigade, Guards Armoured Division

Drapeau nazi Luftwaffen-Artillerie-Regiment 16 (L), 16. Feld-Division (L)

Drapeau nazi II/Panzergrenadier-Regiment 125, 21. Panzer-Division

Drapeau nazi Schwere Panzer-Abteilung 503

Drapeau nazi Panzerjäger-Abteilung 1039

Drapeau nazi Panzerjäger-Abteilung 1053

Historique :

Le 6 juin 1944, la commune de Cagny dans le Calvados est occupée par des éléments appartenant au deuxième bataillon du Panzergrenadier-Regiment 125 (21. Panzer-Division) commandé par l’Hauptmann Kuron. Ces unités sont renforcées par des batteries de canons de 88 mm du Luftwaffen-Artillerie-Regiment 16 (L) appartenant à la 16. Feld-Division (L), des canons du Panzerjäger-Abteilung 1039 et du Panzerjäger Abteilung 1053. Ces éléments sont placés sous la responsabilité du Major von Luck qui commande le Panzergrenadier-Regiment 125 : il s’agit du Kampfgruppe (groupement tactique interarmes) von Luck.

Le 18 juillet, les Alliés lancent l’opération Goodwood qui vise à s’emparer de Caen : l’offensive débute avec un bombardement massif qui détruit la grande majorité des positions allemandes. La commune de Cagny est située dans le secteur codé « M » par l’aviation alliée. L’attaque aérienne, l’une des plus importantes des combats en Europe de l’ouest, détruit de nombreuses positions allemandes et désorganise profondément la ligne de défense : 650 tonnes de bombes sont larguées sur le secteur « M ». Seules quelques unités isolées parviennent à ne pas subir de dégâts. Le Major von Luck, qui rentre de Paris après y avoir été hospitalisé trois jours, assiste au raid aérien et cherche immédiatement à faire le point des éléments qui sont encore en état de combattre. Il découvre avec étonnement qu’une batterie de quatre canons antiaériens de 88 mm, un canon antichar Pak 43 de 88 mm et un char Panther n’ont pas été touchés. Il les prépare aussitôt au combat.

Pendant ce temps, la 29th Armoured Brigade de la 11e division blindée britannique débute sa progression et parvient aux abords de Cagny vers 9 heures. Von Luck observe les chars du 3rd Royal Tank Regiment suivis par ceux du 2nd Fife and Forfar Yeomanry et interdit à ses éléments d’ouvrir le feu : il laisse passer plusieurs pelotons qui entrent dans le dispositif allemand et le piège se referme peu à peu. Il ordonne ensuite au capitaine commandant la batterie antiaérienne de tirer, mais celui-ci refuse, prétextant que sa mission se limite à l’antiaérien, et qu’il ne doit en aucune manière s’attaquer aux objectifs terrestres : von Luck sort le pistolet de son étui, pointe le capitaine de la Luftwaffe et lui dit qu’il a le choix entre mourir ou gagner une médaille. Le capitaine accepte et fait pointer les chars alliés par ses redoutables pièces de 88 mm. En moins de cinq minutes, les Britanniques perdent seize chars et l’assaut allié est très fortement ralenti. Le 23rd Hussars s’engage également dans la bataille et subit de lourdes pertes.

Durant la matinée, un chasseur Typhoon de la Royal Canadian Air Force en mission d’attaque au sol sur une position de mortiers allemands située à hauteur du Mesnil-Frémentel, explose en vol et s’abat 1 500 mètres au nord-ouest de Cagny. Son pilote était le Flying Officer canadien John Kalen (439 Squadron, 143 Wing, N°83 Group, RAF 2nd Tactical Air Force). Vers 10 heures 15, le deuxième bataillon du 2nd Battalion Irish Guards de la Guards Armoured Division, est à 2 000 mètres de Cagny lorsque quatre de ses chars Sherman sont détruits par les canons de 88 mm. Tout le régiment est fixé jusqu’à 16 heures, puis il reçoit l’ordre de contourner le village en débordant largement vers Emiéville mais il enregistre également des coups directs par les canons de 88 mm. Les combats s’estompent avec la tombée du jour. La plaine est recouverte de plusieurs dizaines d’épaves fumantes, et la fumée masque l’horizon. L’engagement des artilleurs de la Luftwaffe, peu entraînés à l’identification de cibles terrestres, est très certainement à l’origine de tirs fratricides sur deux chars Tigre du Schwere Panzer-Abteilung 503.

Le 18 juillet au soir, la 29th Armoured Brigade a perdu 126 chars. Dans la nuit du 18 au 19 juillet, les Britanniques revoient leurs objectifs à la baisse et définissent des objectifs limités. Le 2nd Battalion Irish Guards parvient à s’emparer de Cagny dans la journée et les Allemands se réorganisent le long d’une ligne reliant Frénouville à Emiéville.

Le village est ensuite occupé par les hommes de la 159th Infantry Brigade jusqu’au 25 juillet, date d’arrivée du 1/7th Battalion The Duke of Wellington’s Regiment (147th Infantry Brigade, 49th West Riding Infantry Division) qui tient la ligne de front jusqu’au 17 août 1944.

  Photos de Cagny en 1944

Cartes de Cagny :

Image : carte de la commune de Cagny