Le baiser de la terre

Les poèmes inspirés par le débarquement de Normandie

L’averse fond du sud ouest comme un avion.
La lumière vire, le monde chavire, les couleurs changent.
Tout devient gris puis cendre puis suie
Alors l’averse balaie le champ de bataille
Déversant du ciel une eau sans couleur
Violente amante de la terre normande
Elle courbe les arbres du parc et fourbit
Ses armes aux falaises de grès
Comme pour toujours plus profondément
Laver tout ce sang versé sur la lande.

Souffle et tourbillons parmi neuf mille sépultures
Comme neuf mille fleurs sous la neige
Les vivants eux-mêmes ensevelis
Sous l’orage et sous l’ennui.
Le vacarme des armes n’est plus qu’un fantôme
Qui plane sur la pelouse, déversant des larmes
De cristal et de métal sur les jours
Les heures et les ans. Le printemps des combattants
Ne connaîtra pas d’automne ni d’hiver
Puisqu’il faut mourir par un beau soir de juin
Et embrasser la terre qui donne le lait
Le lait de la victoire, si belle, si loin
Des grandes plaines et de l’amour dans les foins
Du miel aux commissures des lèvres
Et des claquettes de Fred Astaire.

23 février 2010

Alain David

 

 

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