Bretagne été 1940

Le front de l'Ouest ne se limite pas à la bataille de Normandie : discutez ici des autres grandes batailles !
Invité

Bretagne été 1940

Message non lu par Invité »

Amis Bretons, ce que je vais sans doute vous apprendre sur votre passé, ne doit pas engendrer votre courroux, mais vous faire sentir qu'il s'en est fallu de très peu que la majorité de vos ancêtres aient fait le mauvais choix en juillet 1940?

Comme vous avez dû l'apprendre les armées françaises ont été très rapidement écrasées par les armées allemandes, et ce en 46 jours seulement (du 10 mai au 24 juin 1940). Vous savez également que l'Allemagne a occupé la zone dite "Nord" (60% du territoire national) et laissé au gouvernement de Vichy la zone dite "libre" (40%). La Bretagne faisait bien entendu partie de la zone occupée.Mais ce que vous ne savez sans doute pas, c'est que les Allemands ont failli réussir de très peu leur coup visant à séparer définitivement la Bretagne de la France, et ce bien sûr à leur profit?

Il faut bien comprendre qu'après le 25 juin 1940, tous les Français étaient assommés par une défaite si rapide. Le Gouvernement de Vichy a rapidement trouve un bouc émissaire : le Front Populaire et plus particulièrement le sous-secrétariat d'Etat aux Sports et à l'organisation des Loisirs. "L'organisation des loisirs", voilà bien ce qui nous avait plombé : pendant que les "Boches" travaillaient à plein pour leur matériel militaire, le gouvernement du Front Populaire ne pensait qu'à favoriser les loisirs !? Et ce fut un des thèmes principaux du procès de Riom attentés aux responsables du Front Populaire (Léon Blum en tête) en février 1942. Et on n'a cessé dans la presse aux ordres de l'Etat Français de fustiger ce sous secrétariat d'Etat. Mais pas le sous secrétaire d'Etat lui-même, car le Maréchal Pétain y a mis son véto personnel : il ne voulait pas qu'on salisse la mémoire d'un soldat français tombé au champ d'honneur?

En effet, Léo Lagrange a été tué au front le 9 juin 1940 à Evergnicourt dans l'Aisne en défendant courageusement le sol national. Il faut souligner que Léo Lagrange (né le 28 novembre 1900 à Bourg-sur-Gironde en Gironde) était député d'Avesnes-sur-Elpe (Nord) lors de la mobilisation générale le 2 septembre 1939 et aurait pu ne pas aller au front. C'est volontairement qu'il est devenu soldat. André Malraux a dit de lui : « Il est mort dans le courage, dans la recherche de la vérité et dans la dignité. C'était un homme que nous aimions. »

Et la Bretagne dans tout ça ??Il faut savoir que depuis 1881 et l'école publique, laïque, gratuite, et obligatoire, les "Hussards noirs de la République" pourfendaient le parler breton et adoraient le système du sabot : celui qui prononçait un mot de breton se voyait attaché un petit sabot de bois autour du coup et devait pour s'en débarrasser dénoncer un autre écolier qui avait ensuite commis ensuite la même "infraction". Le dernier qui détenait le sabot le soir était puni !? Grâce à ce système la langue bretonne a rapidement décliné dans les écoles. Il y avait bien des autonomistes bretons, mais les autorités politiques de la Troisième République les faisaient surveiller de près par les gendarmes, qui les incarcéraient au moindre faux pas.

De tout cela il ressort que les Bretons étaient très mécontent de la suspicion du gouvernement français de les suspecter d'être des mauvais Français parce qu'ils voulaient parler leur langue !?

Et puis est arrivé juillet 1940 et des collaborateurs d'Hermann Goering ont eu une idée diabolique : jouons la carte des autonomistes bretons et essayons de détacher définitivement la Bretagne de la France. Si ça réussi là, on fera pareil avec la Normandie, puis la Picardie, et ainsi tout le littoral de la Manche ne sera plus français !? Goering ayant donné son accord, les autonomistes bretons ont été contactés par les autorités d'occupation qui leur ont tout promis : la protection de la gendarmerie (eux qui avaient toujours été persécutés par elle jusqu'alors), celle de l'armée allemande, et même ils leur ont demandé de favoriser un maximum la langue bretonne au détriment de la langue française. C'était le monde à l'envers !?

Plus : les Allemands ont même décidé de mettre le puissant émetteur radiophonique de Rennes Saint-Jacques à leur disposition pour faire plusieurs heures par jour des émissions en breton. Du jamais vu !?Bien sûr, il y avait une contrepartie : que ces autonomistes favorisent l'émergence d'un parti nazi breton, spécialement chez les jeunes?

Et rien ne semblait pouvoir contrarier cela : le Gouvernement de Vichy était loin et ne pouvait rien faire concernant la Bretagne. Les Nazis et les autonomistes bretons étaient sûrs de réussir leur pari. Il faut se rappeler qu'en juillet 1940 l'Angleterre restait seule face à l'Allemagne. Peu de monde pariait sur elle?Donc tout était joué !?

Et pourtant un grain de sable a fait échouer cette belle mécanique !? Ce grain de sable était un vieillard âgé de 83 ans : Yves-Marie Duparc. Tous les Bretons devraient lui être reconnaissants !?

Yves-Marie Duparc était né à Lorient (Morbihan) le 6 février 1857. Il a été ordonné évêque de Quimper et Léon le 25 février 1908. Ce fut donc l'évêque du Finistère durant toute la Première Guerre mondiale. Et toutes les familles finistériennes lui étaient excessivement reconnaissantes pour son ?uvre charitable auprès des familles endeuillées durant ses quatre longues années de guerre entre 1914 et 1918. Il faut savoir que la Bretagne a payé un très lourd tribut humain lors de la "Grande Guerre" ; il n'était pas rare de voir des familles de douze enfants dont cinq ou six étaient au front en même temps?

Monseigneur Yves-Marie Duparc était donc considéré quasiment comme un saint dans tout le Finistère. Et lorsqu'il appris l'?uvre des nazis visant à séparer la Bretagne de la France, son sang ne fit qu'un tour : puisque la République ne pouvait hélas rien contre cela, eh bien lui tout seul, avec l'aide de tous les membres de son clergé finistérien, il allait tenter de scier cette branche pourrie?

Le dimanche 26 juillet 1940 il monta en chair à la cathédrale de Quimper et fit un prône très violent contre ceux de ses paroissiens qui seraient tentés de suivre les voies séparatistes des autorités d'occupation. Il a dit notamment : « Quatre siècles d?histoire nationale commune, malgré des dissentiments qui ne regardent que nous, ont intiment resserré nos liens avec la France. Notre sang versé sans compter sur terre et sur mer lui a prouvé notre fidélité ardente. Notre vie intellectuelle, notre vie sociale, notre vie économique ont été constamment mêlées à la sienne. Nous lui avons donné l?exemple d?une vie religieuse forte et tendre. Elle nous a, en retour, aidés à développer encore l?élan de notre apostolat ». Et ce vieil évêque a haussé le ton au maximum pour conclure « Nous sommes liés indissolublement à la France. Nous ne la trahirons pas à l?heure de sa douloureuse épreuve. Jamais Breton ne fit trahison ».

Ce prône troubla toute l'assistance. Il fut lu à toutes les messes de ce dimanche, non seulement dans toutes les églises de Quimper, mais dans toutes les églises, chapelles, monastères, couvents du Finistère. Et Monseigneur Duparc avait bien demandé à chaque prêtre de le lire en français impérativement !..

Toutes les grands-mères et toutes les mères veuves et mutilés de guerre, confiante dans cette initiative sans précédent de leur évêque ont alors interdit à leurs petits-fils et à leurs fils de suivre ceux qui prônaient une séparation d'avec la France.

Comme Monseigneur Yves-Marie Duparc était le doyen des évêques de Bretagne, ses confrères des Côtes-du-Nord, de l'Ile-et-Vilaine, et du Morbihan, l'imitèrent le dimanche suivant. Résultat : le robinet du recrutement des autonomistes bretons fut quasiment tari.

Le Gouvernement de Vichy lui fit discrètement savoir qu'il l'avait approuvé?

Yves-Marie Duparc aura la satisfaction d'assister à la Libération de la Bretagne, puisqu'il est décédé le 14 mai 1946, à l'âge de 89 ans, après 38 ans d'épiscopat de Quimper et Léon.La Bretagne, grâce à lui, avait fait le bon choix.



Source : Le texte de la déclaration de Monseigneur Yves-Marie Duparc a été diffusé par l'agence de presse de l'Etat Français "OFI" (Office Français d'Informations) et repris par la totalité de la presse de la zone dite "libre" début août 1940. L?ouvrage "été 40 - cent jours qui ébranlèrent la France" de Jacques Varin (édition de la Courtille - avril 1980), reproduit en fac-similé, à la page 187, l'article de " L'éclaireur de Nice" du 6 août 1940 consacré à cette déclaration de Monseigneur Duparc.
ghjattuvolpa
Messages : 238
Enregistré le : 07 mai, 23:00

Bretagne été 1940

Message non lu par ghjattuvolpa »

Votre analyse est très légère.On peut beaucoup en discuter là dessus le parti national Breton n'a pas jamais été en mesure de faire pencher la balance sur l'autonomisme breton. Voici ce que j'ai écrit sur un autre forum il ya peu

Comme promis voici l'histoire résumé certes des autonomistes bretons , une minorité de la population les mouvements conanitronst des hauts et des bas mais n'inferont jamais sur la politique alllemande ou celle de Vichy. Vous comprendrez en lisant ci après toute la complexité et les querelles de chefs qui vont prendre leur sources au début du XIXe siècle et du XXè siecle lors de la séparation de l'église et de l'Etat.
Bonne lecture à toutes et tous.
Mes sources Le Bezen Perrot Kristian Hamon , Heurs et malheurs des autonomistes breton de Francois De Lannoy
Le mouvement autonomiste Breton connaît sous l?occupation un certain essor, contrairement à ce que certains peuvent penser le mouvement n?est pas une création de l?Allemagne Hitlérienne.

Le mouvement breton (EMSAV : redressement) nait au XIXe siècle dans le contexte romantique et d?exaltation propre à cette époque. Les premières manifestions de ce nationalisme va se faire par le biais de la culture (Linguistique et la littérature) que vont être mise en place la spécificité de la Bretagne. Le Breton considéré comme le « père du breton » tente de codifier avec d?autres linguistes la langue bretonne. D?autres publications comme celle du marquis de la Villemarquée (recueil de poésie rédige en 1839 Barzaz Breiz), celles de l?historien Pitre Chevalier (Histoire de la Bretagne 1844) Arthur de la Borderie (histoire de la Bretagne en 6 volumes [1897-1901]) vont jeter les bases du fondement idéologique du mouvement breton.
L?action politique nait en 1898 avec la création de l?Union Régionaliste Bretonne (URB) qui comptera 100 adhérents dont la plupart proviennent de la bourgeoisie et du clergé. L?union est dirigée par Anatole le Braz puis par le Marquis de l?Estourbeillon ses principales revendications sont l?enseignement du breton et la décentralisation administrative.
1911 première scission, entre la bourgeoisie commerçante et l?URB, naissance d?un courant plus modéré la Fédération Régionaliste Bretonne, dont les principales revendications tournent autour de la protection de l?économie régionale. Ce courant est plus modéré dans les domaines politique et religieux. Parallèlement de nombreuses associations bretonne voient le jour l?abbé Jean Marie Perrot recteur de Scrignac fonde le Bleung Brug (fleur de bruyère). Association implanté dans le Léon qui revendique le plein exercice des droits de la Bretagne en matière d?enseignement, la nécessité du maintien de la liberté culturelle et linguiste. Parallèlement l?abbé Perrot dirige la revue Feiz Ha Breiz (foi en bretagne). Le Bleung Brug va sous l?impulsion de l?abbé Perrot et par le biais de son journal va adopter les thèses du Breiz Atao et prôner l?autonomisme (1925). L?abbé Perrot se verra plusieurs fois rappeler à l?ordre par son évêque.
Le Parti National Breton lui ,naît à Rennes en 1911 sous l?impulsion d?un groupe d?étudiants. Le PNB affirme que « La bretagne étant une nation, les bretons ont le droit et le devoir d?être nationaliste ». Nous voyons bien qu?avant la guerre un certain nombre de mouvements sont en place revendiquant chacun des thèses nationalistes (très minoritaires) , ces mouvements sont avant des mouvements très orientés vers la bourgeoisie et le clergé ( rappelons 1905 la loi de séparation entre l?église et l?Etat). La première guerre finie les associations vont renaître.
Dès 1919 les régionalistes reprennent le combat pour la Bretagne, les principaux constats qui sont fait sont le recul de la langue bretonne ainsi qu?un certain nombre de bouleversement sociaux et économiques. Le manifeste de 1919, adressé à la société des nations, par le Marquis de l?Estourbeillon va prôner la défense de la langue bretonne et va connaître un cuisant échec.
En 1921, sous l?égide de la FRB, une confédération des Sociétés d?Actions Bretonne est créée. Cette création n?endigue pas le déclin nationaliste et autonomiste, l?URB et le FRB se voient contraint suspendre la publication de leurs journaux. Néanmoins on peut noter la création de nouveaux groupuscules, en 1918 nait le « groupe régionaliste breton » (GRB) qui publie dès 1919 le Breiz Atao, les premiers fondateurs sont rejoints par personnes qui vont devenir des figures emblématiques du mouvement breton Olier Mordrel et François de Beauvais. Au départ ce mouvement vise les élites. En 1920 le mouvement prend un nouveau cap, puisque s?inspirant d u pamphlet de Sieyès François de Beauvais publie un article « Qui est la Bretagne, rien. Que doit-elle devenir ? un état. C?est le point de départ de la revendication du fameux état Breton.
En 1927 les militants du GRB fondent le Parti Autonome Breton (PAB) , on retrouve au comité directeur Olier Mordrel et François de Beauvais. La doctrine du parti est l?existence de la nation bretonne, autonomie administrative et politique de la Bretagne dans le cadre français, fédéralisme des nationalités dans le cadre de l?Europe. Le parti est secoué en 1930 par des difficultés financière et des divergences politiques entre les signataires de la déclaration de Châteaulin et les partisans de la doctrine séparatistes. Le PAB meure en 1931 des suites de problèmes financiers et rongé par les rivalités internes, un certain nombre de groupuscules vont renaitre des cendres, les plus importants sont la ligue fédéraliste de Bretagne (LFB) dissoute en 1934 et un second PAB
A la tête du second PAB Mordrel et Debauvais 1931 voit la renaissance de la publication de Breiz Atao. Dès 1930 Olier Mordrel affiche sa sympathie pour le modèle allemand, en 1934 il crée la revue STUR dans laquelle il exprime ses idées et élabore un programme socio- économique baptisé SAGA (réunion des celtes relevés [traduction]) qui s?inspire à la fois du corporatisme fasciste et des théories raciales nationale socialiste (Olier préconise l?exclusion de Bretagne de tous les étrangers de souche latine ou de couleur, exception des races nordique).
A partir de 1937 Mordrel et Debauvais ayant sentis se profiler la guerre jouent la carte fasciste et s?opposent à une fraction modérée du PNB représentée entre autre par les frères Delaporte. La thèse Mordrel l?emporte.
Le décret-loi du 25 mai 1938 promet des peines d?emprisonnement de un à cinq ans pour toute personne entreprenant de porter atteinte à l?intégrité du territoire, a la suite d?un certain nombre d?attentats d?inscriptions anti française et pacifistes des militants du PNB sont arrêtés , y compris Debauvais.
Le PNB est dissout des la déclaration de guerre. Les archives du parti sont brûlées et les locaux saisis, Mordrel et Debauvais trouvent refuge en Allemagne où ils prennent des contacts avec l?Abwehr. Ils cherchent à persuader les allemands de leur force et de leur influence en Bretagne. Certains théoriciens nazi auront une oreille favorable à leurs idée. Les chefs militaires allemands réfutent l?idée de l?état Breton. Hadler, chef d?état major de la Heer écrit le 10 juin 1940 « Bretagne (autonomie) , une imbécilité sans borne »
Dès le début de l?offensive allemande Mordrel et Debauvais intensifient la propagande depuis un émetteur radiophonique situé en Moravie.
A la suite des premières défaites, ils élaborent un plan de prise du pouvoir en Bretagne et prévoit d?entrer les troupes allemande et de remplacer l?administration française par des « comités breton » coiffés par un conseil national breton faute de volontaire l?idée est un cuisant échec.
Debauvasi quitte l?Allemagne mi-juin 1940 accompagné d?environ 130 prisonniers, et souhaite proclamer lors de la réunion prévue à Pontivy une réunion qui proclamera l?indépendance de la Bretagne, Si la réunion se déroule comme prévue le 3 juillet 1940 le coup d?état de Pontivy est un cinglant échec puisque l?armistice signé avec l?Allemagne prend en considération l?intégrité du territoire français. Si la réunion de Pontivy ne donen aucune réalisation politique elle relance les mouvements breton.
A la mi-juillet 1940 Mordrel,Debauvais Guyesse et Lainé constituent le comité exécutif du CNB et crées un hebdomadaire l?heure bretonne qui va connaître un certain succès. Les dissensions au sein du parti commencent à apparaître entre Mordel et Debauvais , le premier défendant des thèses maximalistes et le second un rapprochement avec Vichy et devra démissionné rongé par la maladie. Mordrel en profite donc pour faire renaitre le PNB

Le PNB, 3ème version, est aussitôt organisé de manière très structurée ; Mordrel en est le président, mais devra démissionner puisqu?il va s?aliéner les autorités de Vichy et du Reich, il est remplacé en décembre 1940 par Raymond Delaporte, un modéré qui va présider aux destinées du parti jusqu?en 1944. Le PNB est autorisé par les autorités allemande mais pas soutenu de manière officielle.
Le parti va militer pour une bretagne fédéraliste et ne demande pas la souveraineté nationale . En 1942 Paul Glainet écrit « la bretagne est étroitement solidaire au combat que mènent avec le Reich les autres nations opprimées par le capitalisme anglo-saxons et menacé par le marxisme juif. »

Le PNB reprend aussi toutes thèses du IIIème Reich notamment sur la croisade bolchevique à l?est, il dénonce les juifs francs maçons et gaullistes. Du point de vue socio économique il dénonce l?exploitation de la Bretagne par le capitalisme non breton Cette politique de tout azimut, ambiguë et difficile à gérer ne pouvait amener qu?à la cassure de 1943.
La crise d?identité du PNB arrive au fur et à mesure que la victoire des alliés sur les différents fronts et les actions de la résistance font que nombre de sympathisants se détachent du parti. Certains responsables comme Paul Gaignet démissionnent, les maximalistes reprochent au parti d?avoir une ligne politique trop modérée. Célestin Lainé se montre de plus en plus hostile à cette politique attentiste, puisque persuadé de la victoire du IIIème Reich, il pense qu?il faut adopter une ligne politique clairement pro allemande?
La scission arrive au cours de l?été puisque la subvention accordée par le parti national Breton au service spécial de Célestin Lainé est supprimée, le 11 novembre riposte de Lainé qui transforme son service spécial en « compagnie bretonne en guerre contre la France » force d?auto défense et future armée bretonne. La réaction de Delaporte est sans amibiguité et interdit la double appartenance. Le 5 décembre 1943, après le discours de Delaporte qui maintien sa ligne politique les partisans de Lainé, tels que M.Guieysse et A guillou démissionnent du parti.
Le 12 décembre un évènement va mettre le feu aux poudres puisque l?abbé Perrot est assassiné par le maquis FTP du Finistère. Cet assassinat pousse certains encore plus loin dans la politique séparatiste. Lainé intensifie le recrutement de sa milice, pour mener des actions au côté des allemands, début décembre il réunit une trentaine de combattants et le 15 décembre 1943 il donne le nom de l?abbé Perrot à sa formation (Bezen Perrot). Il se met avec sa formation au service du SD de Rennes, il est doté d?uniformes allemands et commence la lutte contre les maquis Breton. Delaporte s?insurge et interdit une nouvelle fois cette double appartenance.(PNB /Bezen Perrot). En janvier 1944, F.Debauvais (soigné pour une tuberculose dans un hôpital allemand à Colmar) prend fait et cause pour C.Lainé il lui remet le poste de président du CNB et lui lègue ses droits du journal Breiz Atao. Le 20 mai le CNB est relancé Breiz Atao de nouveau publié et un nouveau PNB fondé. Lainé déclare à cette occasion « le parti sera avant tout une organisation militaire et aussi discrète que possible plus occupé à combattre les ennemis qu?à battre le Tam-tam public de la propagande. Nous le voulons plus nombreux et composé de vrai celtes c'est-à-dire des gens sans craintes. » LA ligne du partie est définie comme il suit : lutte contre le gaullisme collaboration complète et sincère avec l?Allemagne retour à la politique séparatiste d?avant guerre. Lainé qui croit toujours à la victoire allemande crée un comité exécutif de la Bretagne libre, espèce de gouvernement provisoire dont on ne connaitra jamais les noms des participants.
Delaporte a beau réagir à ces initiatives et interdire à Lainé d?utiliser le nom de P.N.B. à son organisation, c?est trop tard le mouvement a fait scission et le Bezen Perrot combat avec les allemands jetant le discrédit sur l?ensemble du mouvement breton.

Après le débarquement le mouvement se disloque la guerre des mots entre les deux PNB se poursuit jusqu?au 9 juin1944 date à laquelle l?imprimerie des deux journaux (Breiz Atao et l?Heure bretonne ) est détruite par un bombardement. Fin juillet le PNB- Delaporte est dissout ses archives détruites. Les chefs s?enfuient et réussissent à se cacher à l?étranger, mais la répression des maquisards est impitoyable. Le 16 février 1945 Olier Mordrel qui rencontre Jacques Doriot signe avec lui un protocole par lequel la Bretagne serait reconnue comme nation distincte de la nation française et serait autonome Mordrel en serait le gouverneur. L?épuration touche durement les nationalistes bretons tous considérés comme collaborateurs :
- 20 condamnations à mort par contumace ;
- 8 nationalistes fusillés pour collaboration,
- 10 ans de travaux forcés pour Yves Delaporte ;
- 5 ans de prisons pour M. Guieysse ;
Sans compter les interdictions de séjour, laperte de la nationalité française?.
Raymond Delaporte, Célestin Lainé, Yves Goulet se réfugient en Irlande. Olier Mordrel se refugie en Argentine.
Voici une partie de l?histoire du nationalisme Breton, qui compte tenu des rivalités internes des divisions idéologiques des querelles de personnes était déjà mort né?.

Cette histoire continue de nos jours puisque certains groupements prônent toujours l?indépendance de la Bretagne.

Article publié sur le forum le monde en guerre
Invité

Bretagne été 1940

Message non lu par Invité »

Je n'ai pas tout lu mais j'aprouve l'idée d'une analyse sur un temps long des mouvements dits "régionalistes" qui deviendront LLN dans le courant des années 60 sous l'influence du marxisme et de la décolonisation. Tous les mouvements nationalistes nationaux ou régionaux sont des outils intéressants pour déstabiliser ou affaiblir un régime ennemi en place. Les Allemands ne se sont pas privés de jouer dessus : mouvements bretons mais aussi alsaciens, corses, irlandais, etc... Tout comme les Japonais ont joué sur les mouvements vietnamiens (on disait indochinois), birman, malais, hindou...
Répondre

Retourner vers « Front de l'Ouest »