Biographie du Général Delestraint

Le front de l'Ouest ne se limite pas à la bataille de Normandie : discutez ici des autres grandes batailles !
Quentin
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Extrait du site de la promotion ESM Général Delestraint



Général Delestraint


Le 12 mars 1879, Charles-Georges-Antoine Delestraint naissait à Biache-Saint-Waast dans le Pas-de-Calais. Sa famille est d'origine modeste, provenant de la moyenne bourgeoisie provinciale.
Il fit ses études chez les pères maristes d'Haubourdin dans les environs de Lille. C'est sans doute à leur contact que se développa sa vocation militaire et sa Foi profonde.
Il prépare Saint-Cyr à l'école Sainte-Geneviève à une époque où l'armée est ébranlée par l'affaire Dreyfus et où les vocations ont tendance à se tarir. Il rejoint la Spéciale à 18 ans, en 1897.
Victime d'un accident, il n'en sort qu'en août 1900, Promotion Général Marchand, 12ème sur 552 élèves. Il choisit de servir comme Sous-Lieutenant au 16e Bataillon de chasseurs à pieds (16eB.C.P.) de Lille, considéré comme un corps d'élite.
Avide d'apprendre, il fait preuve d'une grande curiosité dans tous les domaines qui peuvent asseoir ses compétences d'officier: il s'inscrit à la faculté de droit de Lille jusqu'à l'obtention de la licence, il fut détaché pendant près d'un an à l'Etat Major du 1e Corps d'Armée de Lille, il suit des cours de "balistique et de tir d'artillerie" à l'école régionale de tir du Ruchard, participe à des manoeuvres du génie lors d'un séjour au 3e Régiment du Génie, enfin il se fait détacher dans une unité de cavalerie, le 6e Régiment de Chassseurs à cheval en mai 1910 (stage au cours duquel il reçoit une ruade sur le genou droit, dont il souffrit toute sa vie)
Quant à l'Ecole de Guerre, il y fut admis brillamment le 18 Mars 1914. Il suivit des cours, fit encore des stages qu'il interrompit pour partir à la guerre.
Dès la mobilisation début août 1914, il est affecté au 58e Bataillon de Chasseurs à Pied, unité de réserve, très nouvellement formée. Il y commande la 9e compagnie à la tête de laquelle il va s'illustrer au début de la guerre.
Dès le début des combats en Belgique il s'engage à fond contre les Allemands. Le 25 août 1914, à la tête de sa compagnie, il repousse un important détachement allemand. Par cette action il permet la jonction des Ve et VIe Armées Françaises. Ce qui lui vaut cette appréciation du Général Mangin: "Cette action a contribué à assurer une jonction dont la portée a été considérable. Le Capitaine Delestraint a montré beaucoup d'initiative et de sang-froid; livré à lui-même, son instinct militaire l'a servi. Tous n'avaient pas au moment douloureux de la retraite, autant de solidité morale."
Durant cette Grande Guerre, c'est au front que ce breveté d'Etat-Major va gagner la Légion d'Honneur. Ayant "demandé et obtenu de repartir sans désemparer à la tête de son unité, il se bat sur la Sormonne le 27 août; le 28 à Villiers-sur-Bar, puis à Donchéry; mais le 30, il tombe littéralement dans une embuscade au Chesnois-Auboncourt et à l'issue d'une violente attaque, il est fait prisonnier.
Il passe quatre années en captivité au camp de Plasseniburg.
Après guerre, promu Chef de Bataillon, il fait partie de la première promotion d'après guerre, la 40e, de l'Ecole de Guerre et du 8e groupe. Il y entre en novembre 1919 et obtient le brevet d'E.M. le 7 décembre 1920.
Il demande alors son affectation au centre d'études des chars de combat.
Le centre d'études des chars de combat permet au Chef de Bataillon Delestraint (promotion dans le grade le 25 juin 1919) de découvrir les possibilités des chars de combats utilisés judicieusement. Il n'a pu les voir en action pendant la guerre mais il réalise pleinement ce qu'apportent au combat la puissance et la mobilité du char (Son premier contact pratique avec les blindés, il l'a au 517e RCC (Régiment de Chars de Combat) de Düren où il sera muté en 1923). S'étant fait remarquer pour sa compétence et son intelligence, il est chargé de cours à la section technique des chars de combat.
En 1918, le poids de l'artillerie d'assaut, "AS", était reconnu par tous; de Luddendorf qui déclarait au Reichtag le 2 octobre 1918: "le premier facteur ayant déterminé ce résultat (l'impossibilité de vaincre l'ennemi) d'une façon décisive, c'est le char d'assaut" au Général Pétain qui dans son ordre général n°114 du 30 juillet 1918 écrivait que " ... les chars d'assaut ont bien mérité de la patrie". Pourtant, l'état d'esprit des dirigeants tant civils que militaires, empêche tout développement de l'AS et va progressivement amener à décider de défendre la France par une barrière statique: l'armée n'avait pas de vocation offensive.
Charles Delestraint apprécie "l'outil offensif comme argument de victoire"; il voit aussi dans cette arme un excellent moyen de dissuasion, à la fois armure et force d'intervention dissuadant ainsi tout esprit de revanche outre-rhin.
Le Général Estienne travaille sur deux plans:
* Il constitue une équipe qui se forme à la technique et à la tactique des chars, équipe dont Charles Delestraint fait partie de façon très active.
* Il coopère avec les industriels pour faire étudier puis construire un char de bataille.
Nommé Lieutenant-Colonel en 1930, il est affecté comme commandant en second de l'école des chars de combat de Versailles, adjoint au général Frère. Plus que sur l'aspect technique du char il insiste sur la valeur morale indispensable au combat, sur la hardiesse, le courage.
Il se bat avec l?EM pour les Chars, y risquant sa carrière. Par exemple, il intervient publiquement pour que soit lancée la production du char B. Mais en 1935, il n'en existera que trois.
En 1932, le Colonel Delestraint prend le commandement du 505e RCC à Vannes.
Nommé Général de brigade, il part commander la 3eBrigade de Chars de Combat à Metz en 1936. Sa valeur comme technicien des chars est unanimement reconnue.
C'est à Metz que Delestraint rencontre un autre avocat des chars: Charles de Gaulle. En 1937, le Colonel de Gaulle prenait le commandement du 507e RCC appartenant à la 3e Brigade. Durant deux années, l'alliance entre le "Colonel motor" et le Général Delestraint ne cessa de se resserrer. Le 11 mars 1939, le Général de Brigade Delestraint était versé au cadre de réserve.
Eté 1939: la tension monte; l'imminence du conflit fait battre le rappel. On a besoin d'officiers généraux qui connaissent les chars de combat.
Nommé commandant des chars de l'armée Giraud, commandement essentiellement fictif, il est ensuite rappelé à l'état major du commandement des chars de combat aux côtés du Général Keller. Son travail consiste à mettre sur pied les premières divisions cuirassées dotées du char de bataille B1 bis. Mais ces divisions n'existent que sur le papier.
- Les chars B1 existent en faible quantité. Les chars légers Renault et Hotchkiss 35 ont un faible rayon d'action. Plus grave encore, les moyens de transmissions modernes sont inexistants: on communique par fanions ou par coureurs alors que les Allemands sont équipés de moyens radio. Quant aux appareils ER34 modernes ils ne peuvent rentrer dans les tourelles trop petites.
- La doctrine maintenant: les leçons de la campagne de Pologne ont été tirées.
Rapport Secret n'1152-2/F. T(10/39)... La tactique de la Blitzkrieg est bien analysée mais les conclusions tirées de cette analyse montrent bien l'aveuglement du commandement.
A son nouveau poste, Delestraint se dépense sans compter, secouant les industriels pour qu'ils accélèrent les cadences, tempêtant pour obtenir le remplacement des canons de 16 par des canons de 35 mm modernes.
10 mai 1940, la foudre frappe à l'ouest. Matériellement les chars français sont en mesure de repousser les Allemands. Mais ils sont mal utilisés. La première division cuirassée est engagée le 13 mai en Belgique pour parer au plus pressé. Elle est mise hors de combat en une journée sans gain notable. La deuxième DCR (Division Cuirassée de Réserve) est disloquée le 16 mai avant même d'avoir pu engager les Allemands en bon ordre. Une bonne partie est détruite. Quant à la 3e DCR, le 14 mai au moment de lancer une contre-attaque pour briser les blindés ennemis ayant franchi la Meuse, le Général Flavigny annule sa mission.
Mais cette "étrange défaite" est avant tout celle du commandement et du moral. Car nombreuses sont les troupes qui firent face en tenant tête aux Allemands. Le Général Delestraint, lui, se bat comme un beau diable.
Lors de la contre-attaque de la 4e DCR à Montcornet, il est avec De Gaulle mais cette attaque pour brillante et violente qu'elle soit vient trop tard. Les Allemands se sont renforcés et repoussent au bout de deux jours les unités disparates et mal équipées (ainsi le 4e Bataillon de Chasseurs Portés s'est déplacé en cars de tourisme et non en "tracteurs" tout terrain). La situation empire. Nommé chef du groupement cuirassé comprenant les restes des 2e et 4e DCR, le Général Delestraint reçoit l'ordre de couper la tête de pont d'Abbeville, mais il ne peut envoyer qu'une seule division, on lui refuse le droit d'engager l'ensemble de ses unités. Pendant 3 jours, menée par le colonel de Gaulle la 4e division attaqua les troupes allemandes qui reculèrent de 6 km abandonnant 500 hommes mais la 4e DCR ne comptait plus que 73 blindés sur 374 au départ. C'est alors qu'on ordonne au Général Delestraint de poursuivre l'attaque avec les restes de la 2e DCR. Dans des conditions totalement défavorables, il est obligé d'attaquer les positions bien défendues avec des troupes épuisées moralement et physiquement. Malheureusement cette contre-attaque est un échec. La 2e DCR est réduite à une soixantaine de blindés. Sous son impulsion néanmoins, le groupement cuirassé continue à se battre, il couvre le repli de la Xe Armée et doit lui aussi se replier vers la Loire où l'armistice le trouve à Valançay. C'est là qu'il entend son ancien subordonné lancer son appel de Londres et qu'il se jure de le suivre.
Son attitude exemplaire pendant la bataille lui vaut une citation à l'ordre de l'Armée:
Refusant l'Armistice, il est démobilisé le 8 Juillet 1940.
Des associations d'anciens de chars sont créées. Elles sont rattachées pour la plupart, à la Légion française des combattants, instrument de Vichy et ont donc la possilité de se rassembler sans problème.
L?attitude du général lui vaut une mise en garde de Vichy dans laquelle il lui est demandé de modérer ses attaques à l'égard du cabinet du Maréchal. Il répond de façon claire, qu'il ne se résignera pas à voir disparaître la liberté de parole et qu'il continuera à s'exprimer comme il l'entend.
A Bourg en Bresse, où il s'est installé après sa démobilisation, un petit cercle s'organise autour du lui dont l'atmosphère est illustrée par cette injonction du Général en Janvier 1941: "Non! La France ne peut pas mourir. Il faut faire quelque chose. Organisons la Résistance!"
Ainsi la nuit du 1er au 2 janvier 1942, Jean Moulin était parachuté sur la zone libre avec pour missions d'unifier les différents mouvements de résistance en un comité de coordination relié à Londres et de fusionner les formations paramilitaires de ces mouvements en une Armée Secrète.
J.Moulin s'attache à trouver un chef à ce qui doit être l'A.S. En accord avec le Général de Gaulle, il définit les conditions auxquelles devraient répondre ce chef:
* Avoir montré son opposition à l'occupation allemande dès le début;
* s'être démarqué de la politique de Vichy;
* être officier général;
* n'être responsable d'aucun mouvement.
Le vendredi 28 août 1942, place des Terreaux à Lyon, Jean Moulin rencontrait le Général Delestraint qui acceptait de prendre le commandement de l'Armée Secrète, malgré les risques. C'est à cette occasion que Max lui donna son pseudo: Vidal.
De Gaulle contacté par messages câblés par Max, fit répondre par le message suivant sur les ondes de la B.B.C.: "Charles à Charles d'accord." (29 Août 1942).
Quentin
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Désormais, il entre dans la clandestinité. Il s'installe à Lyon, à côté du siège de la Gestapo, comme un simple négociant en vin: M. Duchêne. Dans le même temps, il constitue l'Etat-Major de l'A.S. Celui-ci comprend Frenay, le Commandant Gastaldo, le Général Desmazes, Hardy, Aubrac, Aubry, Lassagne.
L'A.S devait exécuter le plan suivant défini avec l'accord des Alliés:
* 1er Avant le jour J;
Neutralisation d'usines travaillant pour les Allemands
Repérage des dépôts de munitions et de carburant ainsi que de P.C ennemis;
Recherche de terrains susceptibles de servir aux parachutages, aux atterissages des avions et planeurs.
Mise en oeuvre d'un plan de sabotage industriel.
* 2eme Au jour J:
La réalisation des plans prévus: destructions ferroviaires, des dépôts ennemis.
La neutralisation partielle du réseau routier.
La destruction des moyens de communication ennemis et de leurs P.C.
* 3eme Après le jour J:
Liberté d'action pour les guérillas auxquelles seraient envoyés en temps utile, des moyens de transmission afin de leur fournir armes, alimentation, et de coordonner leurs actions avec les troupes alliées.
Au mois de Février, il se rend à Londres avec Max, où il rencontre différentes personnalités anglaises et françaises pour coordonner l'action de l'A.S. avec le commandement interalliés. Il rencontre les généraux Brooke et Ismay, l'amiral Clarke et surtout le Général de Gaulle qui fixe ses attributions.
De retour en France il développe les maquis déjà lancés avant son départ pour l'Angleterre, en particulier celui du Vercors. Il fait rechercher des emplacements naturels favorables à la création de réduits qui seraient de futurs abcès de fixation contre les troupes allemandes. Il les fait approvisionner avec du matériel et de la nourriture volés dans les entrepôts de Vichy avec l'aide de fonctionnaires locaux.
Le Général Delestraint insistait sur certaines notions pour les combats à partir du Jour J. D'abord la guérilla: il n'était pas question, disait-il, que des groupes de l'A.S. puissent attaquer des formations de la Wehrmacht en rase campagne. Toujours les harceler et se replier. Il disait aussi que le char, dont il vantait pourtant les mérites, était vulnérable dans les combats de rues. Début avril, il visite le Vercors.
Il se heurte aussi à une opposition interne des chefs de mouvements On critique son obéissance au mot d'ordre de Londres du 28 Octobre 1941, "ne pas tuer d'Allemand", ainsi que son refus de toute "action immédiate". Enfin Tillon lui reproche surtout d'accaparer les parachutages d'armes et d'en sevrer FRANC-TIREUR. Bien entendu, Vidal refuse qu'on ne voit en lui qu'un temporisateur et c'est sans problème qu'à partir de mai il obéit au Général de Gaulle qui prescrit le recours à l'action immédiate afin de satisfaire les formations qui se plaignaient de rester passives. Son travail est aussi récompensé par le ralliement de l'Organisation de Résistance de l'Armée commandée par le général Frère.
Il faut reconnaître que c'est Henri Frenay, chef de Combat, et ses principaux lieutenants qui causèrent les plus graves ennuis à Max et à Vidal, et à chaque rencontre. les relations se firent de plus en plus tendues, Henri Frenay, qui en fait voulait prendre la place de Vidal, se montra agressif, voire insolent, jusqu'en ce fatal mois de Juin. Le docteur Guillin peut témoigner qu'au retour du Général d'une de ces séances, il lui disait simplement: "On a l'impression que certains se trompent d'ennemi!".
Ainsi, pendant les dix mois où il est à la tête de l'A.S., Vidal travaille main dans la main avec Max. Une estime réciproque unit les deux hommes. Ils allaient tomber tous les deux en deux semaines.
Le 9 Juin 1943, Vidal a rendez-vous à Paris avec Hardy (Didot) pour étudier le plan vert (sabotage du réseau ferroviaire) élaboré initialement par le Lt-Colonel St Jacques à Londres. Mais la "boîte aux lettres" de Didot est brûlée.
En effet, au cours de la journée du mardi 8 juin, l'Abwehr organisa l'interpellation de Vidal avec l'aide du S.D. (Sicherheit Dienst). Et le 9 juin 1943, à 9 heures au métro de la Muette, le Général fut abordé par un des agents du capitaine Kramer de l'Abwehr. La souricière était fermée: tout le quartier de la Muette était bloqué par des agents du S.D., aucun allemand était en uniforme. Le Général Delestraint fut remis au Kommando S.D. de la rue des Saussaies.
Il est arrêté avec le commandant Gastaldo et un collaborateur de Moulin, J.L Theobald. Transporté avenue Foch, il est interrogé mais pas torturé. N'obtenant rien de lui la Gestapo le transfère à Fresnes. Pendant l'instruction, il revendique son grade et son poste de chef de l'A.S.; il cherche à minimiser voire contester le rôle de ses collaborateurs afin de les faire relâcher. En cette occasion, il est égal à lui-même; "Jamais le général Delestraint ne se départit de son calme et de sa dignité". A Fresnes, il redonne à tous courage. Son attitude empreinte de noblesse lui vaut l'admiration des Allemands et un régime de faveur; il est autorisé à voir sa famille.
Après neuf mois d'instruction, il est déféré devant le tribunal de Breslau. En attendant de comparaître, il est transféré au camp alsacien de Natzweiler-le Struthof sous le statut de NACHT UND NEBEL. Il y arrive le 10 Mars 1944.
Il est introduit dans le camp par le colonel F.Faure qu'il avait croisé dans les couloirs de Fresnes. Immédiatement, il est adopté par les résistants français qui le reconnaissent pour chef. Les communistes le prennent en charge afin d'atténuer ses souffrances au camp car ils voienr en lui l'officier capable d'animer la résistance à l'intérieur du camp.
Les N.N. étaient condamnés à une mort lente mais certaine; subissant tous les jours les pires humiliations par des gardiens qui ne cherchaient qu'à abaisser, à amoindrir.
Les officiers supérieurs ne travaillaient pas, mais l'inaction tourmentait le Général qui s'arrangea pour travailler en cachette afin de "ne pas devenir fou". Pour tous, il était l'exemple à suivre aussi lorsque les autorités du camp voulurent l'envoyer à Rieg, synonyme de mort quasi immédiate, les prisonniers s'arrangèrent pour le rendre intransportable; il resta donc au Struthof.
L'avance des Alliés inquiétait les S.S. qui parlaient d'exterminer les captifs avant de quitter les lieux. Aussi ces derniers envisagèrent-ils de se battre contre les gardes s'ils étaient poussés à la dernière extrémité. Toutes ces activités furent interrompues par l'avance alliée et l'évacuation du camp le 1er Septembre 1944. Les 6000 prisonniers furent déplacés à Dachau.
A peine arrivé, les Français le prirent pour chef, pour tous il devient un symbole:
Symbole de l'espoir et du dynamisme; jamais une plainte ne lui échappe. Tous les jours, il se lève avant les autres, il fait sa toilette même par -25°C; il s'impose une heure de marche chaque matin. Il refuse de se laisser aller physiquement et moralement: la tête couverte de furoncles, il se fait percer ses abcès avec une boîte de conserve plus ou moins "stérilisée" sans lâcher un mot. Enfin il garde confiance, ayant l'espoir de revoir la France libérée.
Malgré la terreur des S.S., les responsables russes, tchèques, polonais viennent le consulter. Renversement de situation total pour les Français qui étaient des parias jusque-là. Finalement, il est placé à la tête du comité internationnal qui doit prendre en main le camp lors du repli allemand désormais inévitable.
Le destin allait en décider autrement. Bien que classé N&N, Delestraint vivait dans un relatif anonymat pour l'administration du camp. Il n'avait pas de travail attitré et lors des inspections, il était présenté comme le secrétaire auxiliaire de son bloc. Durant un appel, le chef du camp inspectant les prisonniers découvrit qu'il y avait dans son camp un général français dont il ignorait l'existence. On peut supposer qu'il en rendit compte à son supérieur Kaltenbrunner, premier adjoint d'Himmler et chef de l'office de sécurité du Reich; il savait par Klaus Barbie quel avait été le rôle et les attributions du général. C'est certainement ce rapport qui provoqua sa perte.
Le général avait refusé de se faire passer pour mort en prenant le matricule d'un déporté décédé. Il considérait de son devoir d'assumer jusqu'au bout les responsabilités qui avaient été les siennes.
A la suite de cet incident, il est transféré au "herrenbunker" réservé aux prisonniers "d'honneur". L'évacuation de Dachau commença avec le départ des prisonniers les plus importants. Le 19 avril, les compagnons du Général Delestraint s'attendaient à partir, lorsqu'un sous-officier S.S. vint chercher le général; celui-ci servait alors la messe de son ami Mgr Piguet; après avoir communié, il suivit le S.S. On lui fit croire qu'il quittait le camp; après avoir accompli les formalités de sortie, il fut abattu d'une balle dans le dos et sans doute achevé d'une balle dans la bouche. Dans l'après-midi, ses camarades de déportation reçurent la fiche de Charles Delestraint avec la mention "Durchgang bei Tot" (sorti par décès). Son corps fut incinéré au crématoire du camp. La nouvelle se répandit à travers le camp. "La disparition du général Delestraint fut, pour tous les français du camp, la cause d'un immense regret et d'une profonde douleur" écrivit Mgr Piguet.
joe toye
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Message non lu par joe toye »

merci pour toutes ces biographies très intéressantes quentin Image Image Image
Quentin
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Message non lu par Quentin »

Je t'en prie, ce sont mes fiches d'Histoire pour la prépa sur "les généraux français de la seconde guerre mondiale". Il ne manque que De Gaulle qui à ssa fiche à part Image
joe toye
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Message non lu par joe toye »

Félicitation, jolie travail de recherche vraiment on parle peu de ces généraux sauf du grand charles over médiatisé alors que je trouve qu'il a moin de prestige que De Lattre ou Leclerc mais c'est que mon avis mais bon moi je retien ce qu'il a fait à De Lattre pour l'écarter du pouvoir Image
@+ Image
Quentin
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Message non lu par Quentin »

C'est pas dur, j'ai regardé les promotion de Saint-Cyr et j'ai regardé qui était général durant la 2WW Image
joe toye
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Et voila comment on casse un mythe Image Image Image Image
Jukov
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Message non lu par Jukov »

tu a vraimen beaucoup travailler quentin et je t'en remerci pour les info
Quentin
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Message non lu par Quentin »

Ba prépa oblige Image
Et puis, comme je considere que les grands hommes mérites d'etre connus, je fais partager Image
Jukov
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Message non lu par Jukov »

sa c'est noble de ta part quentin Image
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