Petit CR dans l'Oise

Message non lu par **loadplan** » 13 janv., 08:30

Je viens vous faire partager un temoinage trouvé au hazard sur le net en faisant une recherche sur un village dans l'Oise (60) ou j'ai passé qlqs années. c'est pas grand chose, mais bon....

"Voici une partie de son histoire :

Quelques notes retrouvées durant la dure époque 1940 - 1945.

Époque 1940 - 1942 :

Une kommandantur s' est établie à Hénonville. Pour diriger les cultures, j'ai du faire l' inventaire des fermes en chevaux, vaches, porcs, blé, avoine pour demain midi. Sur ordre d' un officier de la kommandantur passé ici ce midi. Ils sont venus contrôler mon rapport me disant qu' ils viendraient chaque jour. Il faut que les gens mangent et enrayer le vol. Pour assurer le minimun à la population celle-ci est répartie vieux comme jeunes entre toutes les fermes.
Une vache tuée pour la commune, elle assurera la fourniture de viande et de pain faite en mon groupe qui m' a été affecté soit : 50 kgs de pain par jour et 50 kgs de viande par semaine. Je fais moudre du blé à façon. On tue ici 2 fois la semaine sous le hangar de la batterie. Le travail des champs dont j 'ai honte se poursuit au ralenti et si on reste ainsi sans organisation, on va se trouver en présence de difficultés ouvrières. Je leur ai proposé soit : pain, lait, viande, contre 10 francs par jour sur le prix de leur journée en supposant que ce dernier reste le même à l' avenir.

Époque 1942 :

Réunion longue à la kommandantur de 02h00 à 05h30, le secrétaire général de la préfecture accompagnait le chef de la kommadantur de Beauvais. Les questions usines et ouvriers n' ont pas encore été prises en considération. Mr Coquet maire de Méru et moi-même l'avons soulevé et quand on nous a parlé de l' organisation éventuelle de camp de travail applicable aux ouvriers ne travaillant ni en culture ni aux routes. J' ai réagi violemment en ce qui concerne les inaptes : vieux, femmes qui donnent de très bon rendement en boutonnerie, filature, etc... et ne peuvent même avec bonne volonté faire quoi que ce soit en culture. La préfecture est coupée du gouvernement et se trouve isolée.

J' ai eu maille à parti avec le front du travail au sujet d' une réquisition ou les conditions de l' armistice ont été observées. D' abord passé à tabac par la police allemande, coups de poinds américans, pieds écrasés, coups de crosse. Puis pendant 3 jours et 3 nuits interdiction de dormir, et toutes les 2 heures pour que je ne prenne pas froid, on me faisait courir sur un trajet de 750 m rue de Gournay et rue Basse. Trois allemands me tapaient dessus di je n' allais pas assez vite. Interdiction de manger. Des femmes m' apportaient de la nourriture par les barreaux du bâtiment " du corps de garde " (lieu de détention) situé en bordure de la rue de Gournay ( rue du Général De Gaulle) et chemin de Pontavesne. Pendant que d' autres femmes parlaient aux sentinnelles. Je ne pouvais pas manger ayant la bouche en sang, mon nez au 3/4 cassé, mes yeux fermés. Au bout de 3 jours après la promesse d' être libéré, à peine de retour chez moi que la police est de nouveau venue me chercher et l' un d' eux en m' emmenant dit à Anne-Marie :

" Madame plus voir Monsieur "

Ils m'ont emmené à Beauvais dans une cellule de 1,80 m sur 1,80 m de haut. Pendant ce temps, Anne-Marie subissait à minuit une perquisition d' une heure trente et interrogatoire de 3/4 d' heure.

" Dite que les allemands sont corrects, ...etc ...etc.". Enfin le chef de la police faisait des excuses mais en disant :

" Il y a 2 classes dans la troupe Les soldats, et puis ceux qui ne peuvent pas l' être par suite de tares morales. "

Notre père avait à faire à la deuxième classe

http://www.vivrastcrepin.fr/corps.html