[quote=Titidexmes]Pour moi, le débarquement c'est du moment où le premier britannique pose le pied en Normandie jusqu'à miniuit le 6 Juin. C'est ça le débarquement pour moi ! Tristan[/quote]
Dans la nuit du 5 au 6 juin ce sont des paras SAS Français qui les premiers touchaient le sol de France:
L?histoire a retenu les exploits des parachutistes Américains et Anglais du Jour J, ce à juste titre. En revanche, elle a occulté ceux des paras de la France Libre. Au moment même ou le ciel Normand s?ornait de milliers de corolles , quatre sticks du 2ème Régiment de Chasseurs Parachutistes étaient largués dans le Morbihan et les Côtes d'Armor. Qui sait aujourd?hui que le premier soldat allié tombé sur le sol le 6 juin 1944 est Français ? Retracer leur parcours était la moindre des choses que nous puissions faire pour la sauvegarde de leur mémoire.
Le JOUR J
Le 5 juin 1944 à 22h00, deux avions Stirling décollent de l?aérodrome de Fairford (Angleterre) avec à leur bord les trente-cinq parachutistes français des quatre sticks précurseurs. Vers 00h45, les équipes Marienne et Déplante sont larguées entre Plumelec et Guéhenno. Le stick Marienne tombe à deux kilomètres de l?endroit prévu et à proximité d?un observatoire allemand, le moulin de Plumelec, qui donne aussitôt l?alerte.
Alors que le Lt Pierre Marienne parvient à décrocher avec trois hommes et le capitaine Hunter-Hue (SOE), le Cpl/C Bouétard et les trois radios doivent engager le combat. Rapidement Emile Bouétard est grièvement blessé. Après une demi-heure, les trois radios sont à court de munitions et sont faits prisonniers. Un cosaque s?approche et achève Emile Bouétard d?une balle dans la tête. Il est 1h30 le 6 juin 1944. Le Sgt Jourdan, Etrich et Sauvé seront interrogés par la Gestapo puis conduits a Chartres avant d?être dirigés en train vers l?Allemagne. Au cours du transfert, les deux premiers parviendront à s?évader alors que Maurice Sauvé, malade, sera contraint de rester dans le convoi. Pour sa part, le stick du Lt Henri Déplante tombe à une dizaine de kilomètres de la DZ et se regroupe rapidement. Le lendemain, après un contact avec des maquisards de la compagnie de Plumelec, les deux sticks précurseurs sont réunis et dirigés vers le maquis de Saint-Marcel. Aussitôt, les deux officiers SAS décident d?y installer la base Dingson qui doit recevoir les éléments du bataillon.
Voir :
http://perso.orange.fr/stephane.delogu/ ... arcel.html
Dans les Côtes-du-Nord, les lieutenants Botella et Deschamps regroupent leurs hommes près de Locarn puis prennent la direction de la forêt de Duault. A l?aube, ils installent la base Samwest et prennent contact avec deux patriotes du maquis Tito. La situation se présente bien et dans la nuit du 9 au 10 juin, le capitaine Leblond et une quarantaine d?hommes sont parachutés en renforts.
Le 12 juin au matin, la base de Duault est attaquée. Après une journée de combats, les parachutistes et les maquisards parviennent à décrocher vers le sud. Trois blessés graves, le Lt André Botella, le S/Lt Jean Lasserre et le Cpl Jacques Faucheux, sont dans l?incapacité d?effectuer le déplacement et doivent être abandonnés.
Pendant ce temps, la base Dingson rassemble un nombre très important de maquisards bretons qui viennent récupérer des armes parachutées tous les soirs. Cette activité ne passe pas inaperçue. Le 18 juin, le maquis de Saint-Marcel est attaqué à son tour et doit se disperser. Au cours des mois de juin et juillet, les parachutistes parviennent malgré tout à assurer l?armement et l?instruction de plusieurs milliers de maquisards. Traqués et pourchassés par un ennemi impitoyable, ils passent plusieurs semaines à l?arrière des lignes allemandes dans des conditions très éprouvantes. Enfin, début août, le signal de l?insurrection est envoyé. Aussitôt, parachutistes SAS et maquisards passent à l?action et assurent la progression rapide des troupes alliées en Bretagne.
Parallèlement, des sticks du 3ème SAS sont parachutés dans le Finistère, en Poitou-Charentes, dans le Centre, le Limousin, le Rhône, la Bourgogne et le Jura où ils harcèlent les convois ennemis. Malgré des pertes importantes et de lourds sacrifices, les missions sont remplies et les S.A.S. français sont pour beaucoup dans la réussite des opérations de libération de la France. D?autres missions les attendent dans les Ardennes et la Hollande. Les Parachutistes SAS de la France Libre, l?unité française la plus décorée de la seconde guerre mondiale, terminent la guerre aux portes de l?Allemagne.
Donc, on pourrait dire que tout a commencé le 6 juin à 0 heure 45 dans le Morbihan