Géographie du tourisme de mémoire en France

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Marc Laurenceau
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Géographie du tourisme de mémoire en France

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Engagez-vous, rengagez-vous, vous verrez du pays. Le vieux slogan de l'armée vaut aujourd'hui dans l'autre sens. En encourageant les touristes qui veulent voir du pays à visiter les lieux de souvenir qu'il entretient, le ministère de la Défense répond à deux préoccupations. « Le tourisme de mémoire s'adresse au grand public et, comme tel, est un outil fort du lien armée-nation », explique Renaud Ferrand à la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) du ministère de la Défense. Ce lien se nourrit aussi « de la présence des unités dans les régions et des relations du ministère avec l'Education nationale », ajoute-t-il. La seconde préoccupation est de ne pas passer à côté d'opportunités pour reconvertir des sites.

La période s'y prête, pas tant du fait des restructurations militaires que de la proximité du centenaire de la Guerre de 14-18 et du 70 e anniversaire de la Libération. Certaines des 265 nécropoles qu'entretient le ministère vont faire l'objet de travaux pour accueillir dignement les visiteurs. Des hauts lieux de la Résistance et des vestiges de l'occupation sont aussi mis en valeur comme les plages du Débarquement allié.La DMPA met aussi l'accent sur le virtuel. « Les nouvelles technologies, en particulier les applications pour les smartphones, sont particulièrement adaptées à cette forme de tourisme, poursuit Renaud Ferrand. Nous sommes saisis de nombre de projets pour faire revivre des villages détruits ou pour accompagner des cheminements complets. »

L'itinéraire de Jean Moulin, des Alpilles dont il était originaire à Lyon, où il est mort, en passant par les postes qu'il a occupés dans plusieurs régions sera l'an prochain le fil conducteur d'un tourisme lié à la Résistance. De même, des panneaux dotés de « flashcode » vont fleurir en Corse. Ceux qui les photographieront avec leur mobile pourront « suivre » la progression des troupes qui ont libéré l'île. Même démarche pour visiter les traboules de Lyon où les résistants pourchassés par l'ennemi s'évaporaient.

Pour mesurer de manière certaine l'impact économique de cette activité, le ministère de la Défense et son homologue du Tourisme ont réalisé l'an dernier une étude sur les entrées payantes dans les lieux de mémoire. Elle fait état de 6,2 millions de visiteurs, dont 2,5 millions en groupe, ayant généré 45 millions d'euros de chiffre d'affaires (ventes des boutiques des musées comprises). De plus, 45 % de ces visiteurs étaient étrangers. La Normandie accapare le quart des visites, autant que le Grand Est pourtant riche en vestiges.

Les derniers chiffres de la DMPA présentés le 21 mars 2013 au Salon du tourisme pointent 4,25 millions de visiteurs sur les 16 sites les plus fréquentés, qui cumulent la moitié du total. Avec toujours une prime aux gros. Le musée de l'Armée, aux Invalides, reste de très loin le plus fréquenté avec 1,4 million de visiteurs, loin devant les 400.000 entrées du Mémorial de Caen. « Nous cherchons à créer une cohérence entre les territoires pour que cette croissance ne retombe pas après les commémorations », explique Laure Bougon à la DMPA. L'idée du ministère est de travailler avec les associations, les collectivités et les multiples intervenants de la filière touristique pour dépasser les frontières régionales et créer une dynamique, y compris à l'étranger.

Les chiffres :
- 6,2 millions de visiteurs
Le ministère de la Défense dénombre 6,2 millions d'entrées sur les sites payants qui représentent 20 % de l'ensemble des lieux de mémoire. Les groupes comptent pour 40 % des visiteurs dont 24 % de scolaires.
- 45 Millions d'euros
Le chiffre d'affaires généré par les visites payantes représente 45 millions d'euros pour un prix moyen de 5,70 euros dont 1,70 euro dépensé à la boutique du musée.

Source
Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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